Le style de film très difficile à noter et critiquer car il dégage pleins de choses à la fois : c'est de la branlette intello de film d'auteur qui va puiser du côté obscur de la force pour essayer d'attirer le pékin moyen qui, au vue du titre, va payer, cher, sa place en espérant voir des scènes de cul dans un film classique... Et pourtant, pour ceux qui ne se sont pas ennuyés ou endormis tellement il y a des scènes inutiles, même pas illustratives, des interludes qui passent comme ça mais tombent à plat. D'autres scènes sont longues, vides (alors que le réalisateur doit considérer qu'elles sont pleines de sens et qu'elles portent un message exceptionnel) il y a des scènes d'une profondeur exceptionnelle ou de réflexion contemporaine digne des grands philosophes. Et on se dit, 20 ans après, ce réalisateur est un génie car il décrit l'avenir de la société ! Parfois de manière pataude ou trop scolaire (l'explication de l'évolution exponentielle des capacités technologiques, les images de personnes accrochées à leur portable ou la question "ça va pas m'donner le cancer du cerveau ton truc ?) ou trop intellectualisée (la réunion d'étudiants porte un message philosophique essentiel et qui correspond à ce qui se passe en 2020 alors que le film date de 2001, mais gâché par son traitement ensuite) Alors oui, on saisi la mélancolie du personnage principal, ses questionnements et son désarroi vis à vis de la vie mais c'est lent et pompeux. Ses retrouvailles et réconciliation avec son fils sont tristes et inintéressantes. Certains acteurs sont absents, ont l'air de s'ennuyer, de ne pas savoir quoi faire, sans direction d'acteur... Ça annone maladroitement et mécaniquement (la drague de Jérémi Rénier et sa suite amoureuse distante et vide; Dominique Blanc qui semble juste faire acte de présence mais sans être présente comme lors de la dernière scène de séparation) comme si le parti pris du réalisateur était d'appliquer à l'ensemble du film les caractéristiques que l'on perçoit (ou se persuade de croire que ça se passe comme ça pour nous déculpabiliser) dans un film X, aucun plaisir, des actes dictés et mécaniques et on repart avec son chèque... Et comme le réalisateur essaie aussi d'imaginer justement comment un réalisateur de films porno intello artistiques des 70s aurait évoluer en cherchant à reprendre ses anciennes recettes sans les actualiser au "nouveau monde", on se retrouve avec du ridicule. Pourtant, l'idée développée (et explicitement dictée par JPL) derrière la description de la 1ère scène d'Ovidie est belle et porteuse, dans son silence, d'un message profond. Son silence souhaité (mais non accompli du fait des vues non artistiques d'un directeur de plateau qui voit juste le côté basique du film, faire du pognon, en s'en foutant de la vision artistique du réalisateur, puisque lui a suivi l'évolution financière stricte des scènes X des 2000s) à elle est beaucoup plus fort que le message politique de vœux de silence des étudiants qui pensent à ce qu'ils ont à dire mais ne savent pas l'exprimer et préfèrent subir et courber encore plus l'échine en se pensant fort en réalité par cet acte de résistance silencieuse. La 2e scène, gratuite, malheureusement trop courte et pas assez explicite mais savoureuse, est un summun de plaisir par son côté ultra kitsch et prévisible, une douceur de décalage tellement elle est prévisible et volontairement mal tournée comme les films X de petit budget savent le faire. Par contre, pourquoi -16 ? Parce qu'il y a quelques plans de sexe ? Ces plans sont illustratifs et accompagnent la narration du film, rien de perturbant puisque bien filmées dans le film ! Et en même temps, vous pensez vraiment que les gamins vont s'em... à aller voir un film intello chiant pour voir 15 secondes de sexe !!?? Les gamins attrapent leur téléphone et surfent sur YouPorn à n'importe quel moment de la journée !! Ça fait partie de leur vie. Alors les réflexions pseudo philosophiques d'un vieux réalisateur triste !! Le côté désarroi de Jean-Pierre Léaud transpire tellement de son personnage qu'il en imbibe tout le film mais avec une part de nuisance certaine. Par contre, un petit sommet de qualité qu'est cette interview réalité avec une telle sincérité que JPL devient, pendant 5 minutes, ce réalisateur artistique du porno pour qui on a une sympathie soudaine et qui donne envie d'aller voir ses films par un acte de soutien artistique et politique en se disant que si le sexe est beau, pourquoi le cacher ? Laissons-nous nous faire plaisir et accéder au beau ! Oui au joli porno bien intégré dans un joli film, des scènes joliment tournées au service d'un film agréable à regarder ! Messieurs les censeurs, laissez nous voir du beau et si ça ne vous plaît pas à vous, nous ne vous obligeons pas à les regarder puisque nous avons tous la liberté de décider de nos plaisirs et bien-être ! Militons pour avoir mieux et ne pas se laisser dicter nos actes et plaisirs par quelques penseurs dirigistes étriqués et liberticides !