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traversay1
3 144 abonnés
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3,5
Publiée le 7 mars 2023
L'érudit, en exil à cause de ses idées qui ne plaisent pas au pouvoir en place, confronté à l'homme modeste, au cœur pur, qui va devenir son élève. Le schéma est classique, bien établi en littérature et au cinéma, avec par exemple Pablo Neruda dans Le Facteur de Michael Radford, et fonctionne toujours sur les registres de la transmission et de l'émotion. The Book of Fish se situe joliment dans cet esprit, avec des caractéristiques historiques qui lui sont propres, à savoir la Corée du début du XIXe siècle, de l'ère Joseon. Corruption des élites et exploitation des plus faibles (en imposant même les morts), la toile de fond est hélas de toutes les époques. Mais le film de Lee Joon-ik accorde surtout du temps à la vie des plus humbles, ceux de ce petit village d'une île éloignée de tout, dans lequel l'intellectuel hérétique redécouvre des bonheurs simples, en côtoyant un jeune pêcheur qui va lui apprendre autant que ce qu'il a à lui enseigner. Leurs idées ne concordent pas mais l'alchimie va se produire, alors que les autres protagonistes forment un ensemble pittoresque. Filmé en noir et blanc et remarquablement interprété, le film n'est jamais aussi bon que lorsqu'il s'abandonne au rythme indolent de l'île et à la poésie de la mer., qu'on voit cadencer Les divergences religieuses ou le contexte politique passent au second plan, loin derrière l'humanité paisible qui se dégage du récit.