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    Le Désert rouge
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Le Désert rouge" et de son tournage !

    Le Lion du désert

    Trois ans après l'Ours d'Or à Berlin pour La Nuit, et trois ans avant la Palme d'Or pour Blow-up, Michelangelo Antonioni décroche en 1964 le Lion d'Or à Venise pour Le Désert rouge.

    Antonioni parle

    Enthousiasmé par le film, Jean-Luc Godard, alors rédacteur aux Cahiers du cinéma, avait rencontré Michelangelo Antonioni à Venise pour un entretien publié dans le n°160 (novembre 1964) de la revue. Le cinéaste italien y précisait ses intentions : "Auparavant, c'étaient les rapports des personnages entre eux qui m'intéressaient. Ici, le personnage central est confronté également avec le milieu social, ce qui fait que je traite mon histoire d'une façon tout à fait différente. Il est trop simpliste, comme beaucoup l'ont fait, de dire que j'accuse ce monde industrialisé, inhumain, où l'individu est écrasé et conduit à la névrose. Mon intention, au contraire (...) était de traduire la beauté de ce monde, où même les usines peuvent être très belles... La ligne, les courbes des usines et de leurs cheminées sont peut-être plus belles qu'une ligne d'arbres, que l'oeil a déjà trop vue. C'est un monde riche, vivant, utile."

    Antonioni en couleurs

    Le Désert rouge est le premier film en couleurs de Michelangelo Antonioni. Le cinéaste a accordé un soin particulier à cet aspect du film, allant jusqu'à repeindre non seulement l'usine qui sert de décor au film, mais aussi des éléments naturels, tels que l'herbe.

    Veni, Vidi, Vitti

    Le Désert rouge arrive après L'Avventura (1960), L'Eclipse (1962) et La Nuit (1964), trilogie sur l'incommunicabilité entre les êtres qui imposa Michelangelo Antonioni comme un cinéaste-clé de la modernité. Dans le film de 1967, il dirige de nouveau sa muse Monica Vitti, présente dans ses trois longs métrages précédents. Le réalisateur et sa comédienne se retrouveront en 1981 pour Le Mystere d'Oberwald, leur cinquième et dernière collaboration.

    Le déserteur

    Richard Harris, qui ne s'est guère entendu avec le réalisateur, est parti avant la fin du tournage, afin de rejoindre le plateau de Major Dundee. Le western de Sam Peckinpah lui avait été proposé alors qu'il était en plein tournage du Désert rouge. En l'absence du comédien, Michelangelo Antonioni a été contraint d'utiliser une doublure pour certains plans.

    Identification d'une névrose

    Dans l'interview accordée à Jean-Luc Godard, le cinéaste évoque la névrose du personnage principal : "Pour moi, je tiens à le dire, cette sorte de névrose qu'on voit dans Le Désert rouge est surtout une question d'adaptation. Il y a des gens qui s'adaptent, et d'autres qui ne l'ont pas encore fait, car ils sont trop liés à des structures, ou des rythmes de vie, qui sont maintenant dépassés. C'est le cas de Giuliana. La violence de l'écart, du décalage entre sa sensibilité, son intelligence, sa psychologie et la cadence qui lui est imposée, provoque la crise du personnage. C'est une crise qui ne concerne pas seulement ses rapports épidermiques avec le monde, sa perception des bruits, des couleurs, des personnages froids qui l'entourent, mais aussi son système de valeurs (éducation, morale, foi) qui ne sont plus valables et ne la soutiennent plus. Elle se trouve donc dans la nécessité de se renouveler entièrement, en tant que femme. C'est ce que les médecins lui conseillent et qu'elle s'efforce de faire. Le film est, en un certain sens, l'histoire de cet effort."

    Le réalisme

    Interrogé par Jean-Luc Godard autour du fait que Le Désert rouge marque une rupture par rapport à ses précédents films, Michelangelo Antonioni notait : "(...) c'est un film moins réaliste, d'un point de vue figuratif. C'est-à-dire, il est réaliste d'une façon différente. Par exemple, je me suis beaucoup servi du téléobjectif pour ne pas avoir de profondeur de champ, celle-ci étant justement un élément indispensable du réalisme. Ce qui m'intéresse maintenant, c'est de mettre les personnages en contact avec les choses, car ce sont les choses, les objets, la manière, qui ont du poids aujourd'hui. Je ne considère pas Le Désert rouge comme un aboutissement : c'est une recherche. Je veux raconter des histoires différentes avec des moyens différents. Tout ce qui a été fait, tout ce que j'ai fait jusqu'ici ne m'intéresse plus, cela m'ennuie."

    L'équipe

    On retrouve au générique du Désert rouge trois fidèles collaborateurs de Michelangelo Antonioni : le scénariste Tonino Guerra, son complice depuis L'Avventura, qui co-écrira tous ses films suivants, à l'exception de Profession : reporter. Le Désert rouge marque aussi le début de la collaboration du cinéaste avec le grand chef-opérateur Carlo Di Palma (avant le film à sketchs I Tre volti, Blow-up et Identification d'une femme). A l'inverse, c'est le dernier long métrage sur lequel travaille Eraldo Da Roma son monteur depuis son premier opus, Chronique d'un amour.

    Titre

    Initialement, le cinéaste avait pensé intituler son film Celeste e verde (Bleu et vert).

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