Avis sur Vent de panique

Film assez inégal quand même que ce Vent de panique. Un métrage dont je retiendrai quand même les acteurs, absolument mémorables. Ils campent tous avec une maitrise rare des personnages haut en couleur qui leur correspondent à merveille. C’est assez rare d’avoir aussi bien choisi les acteurs d’un film en accord avec les personnages, et c’est surtout vrai de la détestable mais sensuelle et étonnante Olivia Brunaux, vraiment au top dans ce film. Elle est épaulée par un duo de grande qualité avec Giraudeau et Caroline Cellier, qui forme un couple excentrique et touchant. Leur trio fonctionne étonnement bien.
Le scénario reste assez décousu. Plutôt pas mal au début, ça a tendance à partir un peu dans le film a sketch après car il n’y a pas beaucoup de liant. C’est drôle, assez rythmé, il y a parfois un amusant côté bd et la dimension sexy est un plus sympa, mais enfin le film manque quand même de volume parfois, et ce n’est pas toujours des plus prenants. Sympathique, mais ce road-movie aménagé aurait pu être plus intense et moins superficiel.
Visuellement rien de spécial à signaler, mais la mise en scène alerte, l’ambiance sud de la France, avec quelques jolis décors apportent une belle fraicheur à l’ensemble. La bande son est relativement ratée certes, avec vraiment un côté passe-partout fadasse (on dirait parfois une bande son de film érotique de base), mais l’image est assez sympa et le film dégage une ambiance vacance qui saura plaire malgré le côté un peu passé des couleurs comme beaucoup de films de cette époque.
En sommes Vent de panique est un film méconnu pas désagréable qui mérite un petit coup d’œil pour son originalité. Pas mémorable, mais curieux. 3.

Malgré un casting alléchant, on s'ennuye ferme .

Scénariste et réalisateur, Bernard Stora aura surtout œuvré pour la télévision tout en ayant réalisé cinq longs métrages dont le très prometteur « Le jeune marié » en 1983. « Vent de panique » co-écrit avec Claude Miller et Luc Béraud en 1987 est une comédie loufoque et déjantée offrant à Bernard Giraudeau un contre-emploi saisissant dont le jeune premier d’alors, sans cesse en quête de renouvellement, se saisit goulûment et avec brio. Le couple qu’il forme avec la toujours sémillante Caroline Cellier, elle aussi au sommet de sa forme, est tout à fait réjouissant. Escrocs iconoclastes de bas étages mais plutôt chevaleresques testant toutes les arnaques pour se divertir de l’ennui dont ils ne veulent qu’il affadisse leur couple, ils entreprennent de subtiliser une jeune fille (Olivia Bruneaux) à mère pour la revendre à quelques souteneurs qui sauront tirer profit de ses rondeurs avenantes. Mais les choses ne se passent comme prévu et le duo devient par la force des choses un trio en cavale. On se laisse alors embarquer sans peine dans cette virée qui réserve pleine de surprises jamais grossières souvent drôles et parfois touchantes grâce à trois acteurs parfaitement complémentaires que visiblement Bernard Stora a laissés s’ébattre en liberté. S’ajoute à cette folle cavalcade, un Jean-Pierre Kalfon qui ne dépare en aucune façon, campant un détective véreux à moto qui tente de tirer profit des arnaques du trio en promettant à leurs victimes une hypothétique restitution de leurs pertes. Une scène absolument hilarante où Giraudeau asperge le détective avec un spray qui rapidement le fait grimper au septième ciel, est le clou comique de ce film qui malgré les années n’a pas pris une ride et nous fait regretter la disparition trop précoce de Bernard Giraudeau et celle plus récente de Caroline Cellier. Le film aura pâti d’une promotion hors de propos du producteur qui avait cru bon s’inspirer du fameux «Putain de film !») qui avait fait la réputation de « Tenue de soirée » de Bertrand Blier sorti un an plus tôt. Le bandeau, « Salopes !!! », qui barrait donc l’affiche du film n’a en rien rendu compte de l’atmosphère déjantée du film de Bernard Stora. Résultat prévisible : un four au box-office!