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    Je vous salue salope : La misogynie au temps du numérique
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    🎬 RENGER 📼
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    6 260 abonnés 7 255 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 14 octobre 2023
    En parallèle au mouvement #MeToo (qui a réellement émergé et connu un fort retentissement mondial à partir de 2017), les réalisatrices Lea Clermont-Dion & Guylaine Maroist se sont intéressées à plusieurs personnalités (issues du monde politique et des médias), ainsi que de simples citoyennes qui ont toutes pour point commun d’avoir connu le cyberharcèlement. Les réalisatrices les ont rencontrés, sur deux continents (de l’Italie à la France, en passant par le Canada et les États-Unis) et elles ont rapidement fait un triste constat : à chaque fois les politiques et la police sont démunis face aux géants du web qui ferment les yeux sur le harcèlement présent sur leurs plateformes.

    Le film dresse le portrait de 5 victimes, Laura Boldrini (Présidente de la Chambre des députés du Parlement italien de 2013 à 2018), Marion Seclin (comédienne & youtubeuse), Laurence Gratton (enseignante au Québec), Kiah Morris (représentante de l’État du Vermont) & Glen Canning (père de Rehtaeh Parsons, qui s’est suicidée après des mois de harcèlement).

    Le constat est sans appel et tout aussi écoeurant, la misogynie et le cyberharcèlement entretiennent la culture du viol. Pire que ça, c’est la banalisation des cyberviolences sexistes sur les réseaux sociaux, où au grand jour, les hommes se sentent intouchables derrière leur écran et leur anonymat.

    « Je suis une femme, puissante et ça effraie les gens. »

    Les victimes n’ont rien demandé à personne, elles exercent juste leur métier et se sont retrouvées du jour au lendemain face à un flot sans discontinu d’injures en tout genre (insultes, menaces de viols et de meurtres, propos sexistes et racistes). Taxées pêle-mêle spoiler: de feminazie, sale putǝ, négrǝsse, lesbienne, j'vais te violer, connassǝ, truie,...
    et j’en passe. De la haine gratuite et dévastatrice qui pousse certaines d’entre-elles jusqu’au suicide ou à des menaces de mort (l’une d’elles a été victime d’une intrusion à son domicile et a reçu une balle de calibre 12 dans sa boîte aux lettres) et pire, jusqu’au meurtre (Jo Cox, députée britannique, assassinée en 2016).

    « Si je te croise, je te viole »
    « Sale putǝ »
    « As-tu songé au suicide ? »

    Concernant le cyberharcèlement, d'après l'ONU, ce sont les femmes et les jeunes femmes qui en sont les principales victimes (les ados principalement sur TikTok & Instagram). Pour étayer leurs propos, les réalisatrices ont fait appel à des experts, notamment Donna Zuckerberg (sœur de Mark, le fondateur de Facebook) qui affirme que les RS n'ont fait qu'accentuer le harcèlement et la haine et s'inquiète de la normalisation de la misogynie), Sarah T. Roberts (spécialiste en modération sur les RS), Laurence Rosier (professeure de linguistique) & Nadia Seraiocco (spécialiste du cyberharcèlement).

    La haine virtuelle est insidieuse, elle se cache dans de nombreux foyers insoupçonnés et n’importe qui peut en être victime, vous, moi, votre compagne, votre mère ou votre fille. Raison pour laquelle il ne faut absolument pas banaliser le sujet, face à l’inaction des politiques et des GAFA, il faut en parler autour de nous, se battre et surtout, éduquer la prochaine génération.

    ● http://bit.ly/CinephileNostalGeek ● http://twitter.com/B_Renger ●
    Yves G.
    Yves G.

    1 309 abonnés 3 310 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 7 mars 2024
    Ce documentaire québécois traite d’un sujet d’une brûlante actualité hélas : la misogynie en ligne. Il prend l’exemple du cyberharcèlement subi par quatre femmes : une étudiante canadienne victime d’un camarade de classe, une élue locale du Vermont afro-américaine violemment prise à partie par des internautes suprémacistes blancs, une bloggeuse française féministe et la présidente de la Chambre des députés d’Italie.
    Elles ont toutes les quatre vécu la même histoire : leur exposition publique a provoqué un violent retour de baton (le titre original Backlash est beaucoup plus intelligent que sa traduction française inutilement sacrilège). Elles sont devenues la cible d’une violence débridée, lâche, grégaire. Après une phase de sidération (« pourquoi tant de haine ? »), puis de révolte (« je refuse d’être agressée de la sorte ») et de combat (« je mets en oeuvre tout ce que la police et le droit m’autorisent pour répondre à cette agression »), les victimes, à bout de nerfs, peuvent être tentées de baisser les bras : effacer leur identité numérique, et donc renoncer à leur cyber-activisme, devient en effet la seule façon d’échapper à leurs agresseurs. Bien entendu, ce documentaire est un plaidoyer en faveur d’une prise de conscience du phénomène et d’une réaction citoyenne et juridique.

    La violence en ligne, le cyberharcèlement est une pathologie moderne permise, sinon encouragée, par les nouvelles technologies. Heureusement, elle reste limitée. Internet est un lieu virtuel où s’échangent moins d’injures que d’informations, d’opinions, de déclarations d’amour…. et de photos de chaton ou de vacances. Elle n’en reste pas moins dévastatrice, poussant parfois ses victimes au suicide, comme Rehtaeh Parsons, une adolescente canadienne qui s’est suicidée en 2013 et dont le père est devenu un inlassable militant contre le cyberharcèlement.

    Le sujet, de plus en plus étudié, est de mieux en mieux connu. On en connaît désormais mieux les facteurs. L’anonymat permis par les réseaux sociaux encourage des opinions que leur auteur ne se permettrait pas d’exprimer à visage découvert. La distance l’encourage aussi : on s’autorise à écrire en ligne des mots qu’on ne se permettrait jamais de dire dans les yeux à une personne en face de soi. Troisième facteur encourageant : l’entraînement du groupe. On rajoute plus facilement un commentaire désagréable voire haineux à une longue litanie de commentaires similaires qu’on n’ose en écrire un sur une page blanche.

    Ses effets sont également bien documentés. Certes le cyberharcèlement reste virtuel. C’est d’ailleurs l’une des raisons pour laquelle le droit hésite à l’appréhender – sans parler des difficultés techniques à en identifier l’auteur. Mais pour être virtuel, le cyberharcèlement n’en est pas moins profondément violent et perturbateur. Une injure qu’on reçoit sur son téléphone n’est pas moins blessante que celle qu’on entend au coin d’une rue. Une victime avoue d’ailleurs avoir été moins traumatisée par le viol qu’elle a subi, limité dans le temps, que par l’interminable cyberharcèlement qu’elle subit, qui s’étend indéfiniment et fait peser sur elle l’épée de Damoclès d’un éventuel passage à l’acte de ses agresseurs. Comme le dit clairement une experte interviewée : « Le cyberharcèlement, c’est du harcèlement. Point »‘

    La commission de classification française a proposé l’interdiction aux moins de douze ans assortie d’un avertissement, signe qu’elle a hésité à proposer son interdiction aux moins de seize ans. Je ne comprends pas sa sévérité. Je considère au contraire que ce documentaire est d’utilité publique et qu’il devrait être montré aux adolescents, dès le collège, qui sont hélas exposés très jeunes à ces menaces en ligne.
    Cinememories
    Cinememories

    444 abonnés 1 434 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 11 octobre 2023
    "Harcèlement, agression, homophobie, sexisme, racisme… Il existe encore bien plus de termes à coller au champ lexical de la misogynie. D’où vient ce mépris pour les femmes et comment l’ère du numérique a-t-elle provoqué une escalade de haine à leur encontre ? Je vous salue salope donne la parole à quatre femmes de l’espace public, afin qu’on les entende témoigner de leurs déboires et afin que d’autres victimes puissent se relever à leurs côtés. Un documentaire aussi percutant que nécessaire !"

    "La misogynie peut être prise avec beaucoup d’humour et de passion pour les effets de styles. Babysitter de Monia Chokri l’a bien fait. Mais il est parfois nécessaire de confronter la thématique en rouvrant des cicatrices, qui n’ont jamais pu être refermées. Sous ses airs de thriller et de polar, le documentaire revient sur l’aura malsaine des réseaux sociaux, qui donne libre cours à tout un tas de violences gratuites, où le verbe est employé comme une arme aiguisée. Menaces de mort ou de viol, lynchage sur la scène publique, diffusion de photos intimes, aucun commentaire n’est censuré dans cette grande galerie de la haine virtuelle. Le cyberharcèlement va au-delà des conséquences virtuelles, c’est pourquoi deux politiciennes, une youtubeuse et une institutrice partagent leur peine et leur colère vis-à-vis d’actes immoraux qui ont changé leur vie à jamais."

    "Avec tous les témoignages alarmants qui se succèdent, Léa Clermont-Dion et Guylaine Maroist font le bon choix en désamorçant la tension qu’elles ont créée. Au terme d’un visionnage frénétique, Je vous salue salope : la misogynie au temps du numérique soutient un discours solidaire afin d’informer et de sensibiliser sur les possibilités de reconstruction. De même, les exemples d’empowerment ne manquent pas, car ils consistent à valoriser les récits de femmes fortes, indépendantes et à succès, afin qu’ils en inspirent d’autres à leur tour. Et c’est bien évidemment ce que nous souhaitons de la part de ce documentaire engagé et qui espère changer les consciences, tout en préservant l’intégrité des utilisateurs des réseaux sociaux, qui augmentent de jour en jour."

    Retrouvez ma critique complète sur Le Mag du Ciné.
    Nuage007
    Nuage007

    1 abonné 1 critique Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 4 octobre 2023
    J’ai eu la chance de le visionner cet été à l’avant-première. C’est À VOIR!! Le récit sous forme de thriller nous fait ressentir la peur comme les victimes la vivent. Un des moments forts de mon année cinéma jusqu’à présent. Je vais le voir à nouveau avec des copines ce soir.
    PopCornMuncher
    PopCornMuncher

    1 abonné 3 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 5 octobre 2023
    J'ai eu la chance d'assister à l'avant-première de ce film à Lyon. La salle était pleine à craquer et je dois dire que c'était une expérience vraiment captivante. Dès les premières minutes, il a réussi à m'accrocher jusqu'à la fin. Le film aborde la question de la cyberviolence et de l'inaction des institutions judiciaires, un sujet qui m'a vraiment interpellée.

    Les protagonistes m'ont franchement touché en plein cœur. Elles sont à la fois fragiles, touchantes et tellement fortes. On sent leur lutte contre une réalité qu'on minimise trop souvent.. Ce film va bien au-delà du simple divertissement, il nous fait prendre conscience d'une problématique importante. C'est un cri du cœur qui secoue les consciences.
    Valto
    Valto

    2 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 23 octobre 2023
    Un documentaire très bien réalisé, poignant et tellement nécessaire.
    Il en faudrait plus !
    eva
    eva

    1 abonné 2 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 6 octobre 2023
    Documentaire super intéressant, qui pourrait remettre en question bien des hommes sur leur manière de s'adresser aux femmes mais pas que. Montrer également aux femmes qu'elles ont des droits et qu'elles ne doivent en aucun cas se taire face à ces situations est très encourageant.
    Christophe_w76
    Christophe_w76

    2 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 5 octobre 2023
    Très intéressant. Pédagogique, un brin didactique mais propos très fort. A voir, donne à réflèchir. Je recommande j'y retournerais avec ma fille
    Foxy Miranda
    Foxy Miranda

    1 abonné 1 critique Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 15 octobre 2023
    5 étoiles parce que ce film ouvre les yeux sur un phénomène insupportable, l'expression éhontée, impunie et quasi systémique d'une haine viscérale de la femme, baignée de culture du viol. A voir et à faire voir.
    Les meilleurs films de tous les temps
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