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    L'Argent
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    Plume231
    Plume231

    3 471 abonnés 4 639 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 18 décembre 2011
    Adaptation très libre et intelligemment actualisée du roman d'Emile Zola, "L'Argent" est certainement un des derniers grands films muets du cinéma. Pur film d'auteur à très gros budget, Marcel L'Herbier, au sommet, se montre très imaginatif et audacieux pour ce qui est des décors, du montage et surtout dans le choix des cadres et des mouvements de caméra, nombreux et très souples. Au lieu d'être une entreprise vaine et purement tape-à-l'oeil comme on pourrait le penser, la technique sert au contraire la dramaturgie de l'ensemble. Bon le thème est bien évidemment l'argent et tout ce qui tourne autour à savoir la soif de pouvoir, l'insatiable cupidité melées à du désir sexuel. Inutile d'ajouter que ces sujets font que cette oeuvre est très actuelle. Les scènes les plus fortes sont celles avec les personnages interprétés par Pierre Alcover et Marie Glory, les deux comédiens qui tirent le plus leur épingle du jeu, et en particulier lorsque le premier, habituellement dur et implacable, se comporte comme un gamin lorsqu'il se sent vraiment perdu. Par contre, les séquences les plus impressionnantes sont bien évidemment les plans vertigineux de la bourse et de sa foule de spéculateurs. Le reste du casting par son prestige vaut aussi un petit détour : Antonin Artaud, Jules Berry et les deux acteurs de "Metropolis" Alfred Abel et Brigitte Helm, rien que ça. Un dernier détail, le film dure près de 2h45 mais cela ne pose aucun problème étant donné que l'intrigue est très dense et que donc le temps passe très bien. Un must.
    chrischambers86
    chrischambers86

    11 950 abonnés 12 157 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 14 juillet 2013
    Adaptè d'un roman d'Emile Zola, "L'argent" est l'un des films les plus cèlèbres de Marcel L'herbier! Dans un style audacieux et avec une ècriture prècise et impitoyable, le cinèaste trace un portrait de la bourgeoisie du temps de Zola, mais aussi de celle de 1928, qui ne vivait que pour le plaisir, la bourse, les combines, et l'exploitation fèroce de la classe ouvrière! Homme tout de gentillesse, d'affabilitè et de raffinement, L'herbier a voulu enrichir le 7eme art de tout un « savoir autre » . Le recul, aujourd'hui, remet ces oeuvres à leur place, ce qui n'empêcha pas les Cahiers du cinèma, par exemple, de voir dans cette première avant-garde la genèse de tout un nouveau cinèma français. il faut dire que "L'argent" est un modèle du dècoupage moderne dans l'utilisation de l'espace du dècor par l'articulation des plans; modèle dans lequel on peut y voir une indèniable prèfiguration de "Cronaca di un amore" d'Antonioni et de "Walkover" de Skolimowski! Cependant, ce classique important du muet aurait gagnè à être moins long! il n'empêche que la multiplicitè des mouvements d'appareil aux angles inattendus, les dècors extravagants et le jeu des acteurs sont d'un modernisme saisissant! Et puis le personnage èmouvant de Marie Glory est une rèussite à elle seule et ressemble à s'y mèprendre aux personnages borzagiens qui ne peuvent que se retrouver dans la relation d’amour qui les unit au-delà des obstacles et des pèripèties les plus dramatiques de leur vie! Une actrice qui a tout vu, tout connu et qui fut longtemps la doyenne du cinèma français! Pour les amoureux de la technique de mise en scène, le document « Autour de l’argent » de Jean Drèville montre de façon formidable ce que furent les techniques du tournage...
    Frédéric P
    Frédéric P

    14 abonnés 185 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 31 mars 2018
    1928. 3h15, un sommet des films muets. Le scénario s’écarte du roman où la Banque universelle a un projet religieux d’investissement en orient et le film n’a pas les connotations antisémites du livre.
    On sent l’influence des décors du Cabinet du Docteur Caligari avec les carreaux du carrelage déformés et les portes dérobées et plus généralement celle de l’expressionnisme allemand est évidente avec des mouvements de caméra audacieux.
    Des trouvailles sont à souligner comme la corbeille de la bourse prise en plongée tournante comme vue d’avion et l’avion qui décolle vers l’Amérique du sud porter les espoirs des investisseurs dans la Banque Universelle.
    La fièvre de la Bourse est bien rendue par l’agitation et le montage rapide. La vue en contre-plongée de Saccard, qui dirige la Banque, au sommet de sa puissance n’est pas gratuite.
    L’angoisse de l’attente des nouvelles de la traversée avec les gros plans sur le visage de la femme, montre toute la palette des sentiments tels qu’exprimables avec le muet.
    Le harcèlement du banquier sur la femme de Hamelin est admirablement rendu par un montage accéléré.
    Le caractère massif du corps de Pierre Alcover et l’expressivité de son visage sont exploités judicieusement dans le chantage sexuel fondé sur l’argent. Son corps à corps avec la baronne (la star allemande Brigitte Helm révélée dans Metropolis de Fritz Lang en 1927) est d’une animalité extraordinaire
    Le désir du prédateur est admirablement rendu par la mise en scène.
    Les mouvements de caméra de cette œuvre sont hallucinants grâce à un plateau suspendu par des fils ce qui remplace une grue comme montré par Jean Dréville dans son film sur le film. On voit aussi une caméra suspendue à un film qui tombe en spirale au dessus de la corbeille du palais Brongniart.
    On bascule dans la scène de procès avec de nombreux effets de contre-plongée sur l’avocat général et de plongée sur le public.
    Arthur Debussy
    Arthur Debussy

    128 abonnés 675 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 21 mars 2020
    Un film muet d'envergure et à l'influence notable dans l'histoire du 7e art, mais limité par son essence cinématographique relativement « imparfaite ». Certes avec « L'Argent » Marcel L'Herbier a réalisé un long métrage de belle facture, porté par une distribution de choix : Pierre Alcover, Antonin Artaud, Brigitte Helm, Alfred Abel, Jules Berry, excusez du peu ! Et la charmante Marie Glory complète à merveille cette galerie d'excellents acteurs. Il est toutefois regrettable que M. L'Herbier n'ait su en tirer meilleur parti, à vrai dire son film tient peut-être plus de la littérature que du cinématographe, trop en tout cas, embarrassé qu'il semble être par sa référence au roman de Zola (dont il s'éloigne pourtant quelque peu). C'est à ce titre que des Lang, Murnau ou même Pabst sont loin d'être égalés : l'esthétique de « L'Argent » est il est vrai fort appréciable et son traitement assez remarquable, mais ce dernier ne dépasse que trop rarement la « simple » illustration. Prenons les personnages par exemple, M. L'Herbier ne leur laisse pas le temps de « vivre » pleinement : certes Saccard est inoubliable (seul personnage vraiment charnel, à tous points de vue d'ailleurs), et les deux femmes qui tournent autour de lui presque autant, mais jamais l'on ne se surprend à leur trouver une profondeur conséquente. « L'Argent » est avant tout la mise en image d'un roman, même si cette « mise en image » possède un tant soit peu d'allure. Pour être plus précis on pourrait même avancer qu'il s'agit de la mise en images de l'interprétation d'un roman, mais où la retranscription cinématographique de cette interprétation peine à se départir de sa source littéraire. Certains mouvements d'appareils sont fort gracieux, la photographie est jolie, mais la mise en scène manque de puissance et de personnalité (bien que certains passages en soient fameusement dotés!). Et surtout que de longueurs ! Si l'on compare le premier « Mabuse » de Lang avec « L'Argent », certes nous avons affaire à deux œuvres à la durée démesurée, mais quelle force possède l'un par rapport à l'autre ! On visionnera donc ce film pour parfaire sa culture du cinéma français, mais si l'on regrettera cette occasion manquée de découvrir un chef-d’œuvre digne de ce nom on pourra toujours se « contenter » de qualités non des moindres.
    benoitparis
    benoitparis

    94 abonnés 1 277 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 28 mai 2011
    Un film considéré par la cinéphilie comme un sommet du cinéma muet. Et il est vrai qu’à le voir aujourd’hui on reste frappé par l’invention et la maîtrise formelles. L’Herbier a eu les moyens d’une superproduction et il s’en sert pour bâtir des décors somptueux et avoir une qualité de la photographie exceptionnelle. En tant qu’esthète féru des avant-gardes artistiques il créé véritablement un art visuel avec une mesure et une maîtrise calculées qui le démarquent de ce que peu avant, dans les années vingt, l’expressionnisme allemand pouvait avoir d’outrancier. Les angles de vu, les plans, sont étonnants. Surtout le réalisateur sait jouer des signifiés et des valeurs symboliques des images (l’exemple le plus frappant est l’utilisation de cartes géographiques comme éléments de décors) et établir des jeux de correspondances formelles. On peut tout au plus relever quelques lourdeurs symboliques (le bronze de Napoléon sur le bureau de Saccard, la cécité de Jacques Hamelin…) et des attitudes un peu trop mélodramatiques vers la fin du film, quand, pour le reste, le jeu des acteurs est remarquablement sobre pour un film muet. Les sujets abordés dominent toujours le monde contemporain : « L’argent » condamne le pouvoir exorbitant d’une finance spéculative, manipulatoire et irrationnelle. Il montre aussi les rapports troubles entre le pouvoir et la pulsion érotique. Enfin, pour les admirateurs d’Antonin Artaud, c’est l’occasion de le voir dans une de ses apparitions au grand écran.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 10 octobre 2008
    Un film impressionnant tant dans sa maitrise technique qu' esthétique, une recherche permanente d'effets.
    L'acteur Pierre Alcover est génial dans son rôle de banquier malade de l'argent, il serait bien de rajouter la présence de Brigitte Helm qui accroche vraiment la caméra avec son regard.
    Sinon je ne mets pas 4 étoiles car l'histoire est souvent sous exploitée.
    Gonnard
    Gonnard

    214 abonnés 1 930 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 5 juillet 2009
    A voir absolument. Imaginez un peu. Un film qui sort en 1928, soit un an avant le krach boursier de New-York, et qui dénonce la spéculation boursière et le règne de l'argent. C'est presque visionnaire. Mâtiné de communisme ? Pas vraiment, il s'agit plus d'un appel à réguler le marché, un peu comme celui que lancera Roosevelt aux Etats-Unis lorsqu'il s'attaquera à la crise. Le film présente assez bien les mécanismes boursiers, bien que ce ne soit pas toujours clair. La réalisation est remarquable, les mouvements de caméra donne peut-être la gerbe [ça tremble] mais il y a une vraie recherche. La symbolique est elle-aussi exploitée, ne serait-ce que la statue de Napoléon qui apparaît lorsque l'on voit pour la première fois le banquier. Oui mais voilà, plus de deux heures avec 80 % à jeter. C'est beaucoup trop long, et le scénario ne tient pas la route. Le mec qui me sort "Je ne me suis pas emmerdé", eh bien je suis sûr qu'il est aussi capable de marcher sur l'eau et de multiplier les pains. je ne suis qu'un simple mortel. Il n'en reste pas moins qu'il s'agit d'un monument du cinéma mondial.
    jamesluctor
    jamesluctor

    113 abonnés 1 704 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 25 septembre 2010
    Ayant étudié l'oeuvre de Zola en littérature, il est intéressant de comparer les changements entre l'oeuvre originale et le film de L'Herbier. Si l'histoire en elle même reste plutôt fidèle à l'esprit du livre (les différences servent pour beaucoup à émanciper l'oeuvre de toute suite ou précelle nécessaire à sa compréhension), le réalisateur a une vision tout à fait différentes des caractères de son oeuvre (Gundermann n'est plus vu comme un homme engraissé par la fortune, mais plutôt comme un maître étalon de la bourse, ...). Ce muet contient donc une bonne histoire, dont le réel défaut est d'être un peu trop long (en tout cas, je l'ai ressenti comme tel). Mais une oeuvre pareil, avec une telle musique au piano, le fait rentrer dans les valeurs sures du ciné français.
    Olivier G.
    Olivier G.

    3 abonnés 37 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 22 avril 2022
    Genre : film jubilatoire jusqu'à la dernière seconde (dernière image à ne pas rater). Les prises de vue les plus inattendues se succèdent relançant l'histoire avec peu de temps morts pour un film de 2h45.
    Mise en scène au (top) niveau du jeu des acteurs, elle épouse parfaitement l'apogée et la décadence du personnage principal (extraordinaire Pierre Alcover), certainement l'un des sommets du cinéma muet. Cerise sur le gâteau Marcel l'Herbier aimait l'architecture, ca se voit, et comme le fera Hitchcock quelques années plus tard, il l'intègre à l'histoire soulignant la démesure des personnages tout en renforçant la folie engendrée par l'Argent.
    ferdinand
    ferdinand

    12 abonnés 452 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 28 juillet 2009
    Incontestable monument du cinéma muet, ce film frappe d'abord par son extraordinaire esthétique. Il n'y a pas d'équivalent actuel à ces décors, mobiliers, toilettes, que l'on voit maintenant dans les musées. Dans la même folie décorative, il y a Métropolis de Lang mais sans style véritable. Les acteurs sont impressionnants, particulièrement Alcover et Brigitte Helm (vedette aussi de Métropolis). Ce film est sans doute le chef d'oeuvre de L'herbier.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 9 mars 2007
    L'un des plus grands films muets de l"histoire du cinéma français. L'Herbier, chef de file de mouvements avant-gardistes, comme le Film d'Art, ou Arts Déco, s'annonça visionnaire avec cette fresque ambitieuse (quasiment trois heures), d'une modernité exemplaire, dont le récit est adapté d'Emile Zola.
    Techniquement virtuose, le film n'arrête jamais de surprendre par sa forme. Quant au fond, le film préfigurait intelligemment le fameux krach boursier de 1929.
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