Cette oeuvre d'art lumineuse et émouvante nous donne une occasion unique de réfléchir à la notion de solitude. La solitude décrite dans ce film est bien plus profonde que celle que l'on peut appréhender habituellement. Cette solitude-là ne dépends pas du nombre de personnes qui vous entourent, ni du lieu où vous êtes, mais est bien plus un chant intérieur, un stade spirituel et un regard profondément différent, décalé, sur le monde et les êtres qui le peuplent. Chihiro, jouée par une Kasumi Arimura en état de grâce, vous invite dans son monde singulier, un monde de sensations et de goûts (elle adore manger et apprécie tout ce qu'elle goûte, tel un trésor de saveurs), un monde distancié mais pas dénué de sentiments, notamment ceux qu'elle inspire aux autres de part sa bonté simple et généreuse, et son sourire lumineux sans aucun calcul ni jugement. Chihiro, ancienne prostituée qui ne s'en cache pas, dégage beaucoup de grâce et d'émotions, mais ne sait pas (plus ?) aimer. Autour d'elle, pourtant, une famille de coeur se constitue, famille qui l'a déjà adoptée et n'espère qu'une chose : qu'elle reste avec eux afin que les liens solides ainsi créés s'épanouissent de jour en jour. Mais Chihiro n'est qu'un ange de passage, elle vous touche de sa lumière, puis disparaît, sans se retourner...