Avis sur De nos jours...

Avec plusieurs films par an, on a un peu de mal à suivre la carrière du coréen Hong Sang-Soo. D'autant que ses longs-métrages suivent toujours le même concept, de très longs dialogues en plans fixes. Résultat, on accroche sur certaines chroniques et d'autres désintéressent complètement. "De nos jours..." est plus proche de ce dernier. Les conversations avec l'ancienne actrice ou le poète peinent à décoller et pourraient même nous endormir un soir d'été.

Juste des dialogues vaguement philosophiques. Pas du cinéma. Difficile de comprendre l'intérêt de ce film.

Le dernier Hong Sang-soo aurait pu s'appeler Le chat, le poète et l'alcool ou encore deux salles, même ambiance, puisque nous sommes invités à deux conversations qui ont bien des choses en commun et, bien entendu, une saveur familière à tous ceux qui fréquentent le cinéaste coréen depuis de nombreuses années. Rien de très neuf, a priori, mais voir un nouveau film de Hong, n'est-ce pas vouloir y retrouver une petite musique qui n'appartient qu'à lui, déposée comme une marque de fabrique ? On peut toujours y traquer des éléments autobiographiques et il est permis de penser que le poète vieillissant auquel on a interdit l'alcool et les cigarettes ressemble un peu, beaucoup, passionnément, au réalisateur. Dans De nos jours, chacun cherche son chat et on s'y affronte dans un chifoumi endiablé, plutôt que de tenter de répondre à des questions existentielles qui, de toute manière, n'ont pas de réponse. Et comme presque toujours, à condition d'être dans un état réceptif, le récit modeste et un peu figé de Hong Sang-soo fait son petit effet et devrait conquérir sans mal ses aficionados. D'autant que la gracieuse Kim Min-hee fait partie de la distribution, bien que laissant volontiers la vedette à Ki Joo-bong, irrésistible dans le rôle de l'écrivain en plein sevrage qui craquera, peut-être, avant la fin du film.

Hong Sang-Soo signe un nouveau film creux où il suit deux dialogues parallèle entre une ex et future actrice et entre un poète et un de ses admirateurs. C’est vide, il ne se passe rien et ne suscite aucune émotion.

Hong Sang-soo est un réalisateur aussi doué que prolifique. On pourra lui reprocher de traiter toujours les mêmes thèmes avec une certaine économie de moyens. Cette épure sert souvent le propos. Les discussions philosophiques ou existentielles sont parfois longues mais souvent puissantes or il semble qu'avec ce nouveau film, le cinéaste tourne un peu en rond comme s'il n'avait plus grand chose de neuf à raconter. Cette réitération des mêmes motifs finit ici un peu par lasser et le film contient quelques longueurs d'autant que la partie avec Kim min he est assez décevante. C'est lorsqu'il s'intéresse à la figure du poète que le film est le plus touchant. Il ouvre des questionnements assez passionnants sur la création et l'art ainsi que sur la transmission. Le jeu de miroir masculin/ féminin fonctionne assez bien même si la structure du film demeure assez conventionnel pour un film de Soo. L'ensemble est, par intermittence, touchant notamment dans son final sur une belle note mélancolique. Bref, un Hong Sang-soo mineur mais néanmoins plaisant.

Hong Sang-soo dénude de plus en plus ses films. Ils en deviennent translucides. Être là, tout seul derrière la caméra, puis à la table de montage, y coller quelques notes de musique. Abandonnant toute équipe technique, le filmage devient une pratique solitaire. Dès lors, un petit zoom avant ou arrière, un panoramique qui suit le déplacement d'un chat, nous concentrent sur l'essentiel : regarder les bouleversants interprètes de cette fable en deux tableaux parallèles, à peine découpés, qui racontent la solitude, la fragilité, la douceur, le temps qui fuit, l'indécision et le plaisir gigantesque de fumer une cigarette et de boire un whisky sur une terrasse alors même que cela nous est interdit.

Il y a des réalisatrices et des réalisateurs chez qui chaque nouveau film est une surprise pour les spectateurs. Et puis, il y a celles et ceux chez qui on sait à l’avance ce qu’on va voir, ce qu’on va entendre et ce qui va se dire du film chez une certaine critique. Le réalisateur coréen Hong Sang-Soo fait partie de cette dernière famille. On sait, par exemple, qu’une fois de plus, certain.e.s trouveront matière dans "De nos jours …" pour comparer le réalisateur à Eric Rohmer. En allant voir De nos jours …, on sait qu’on retrouvera un personnage âgé faisant partie du milieu artistique au milieu d’une brochette de jeunes gens, avec prédominance de très jeunes femmes. On sait que l’alcool jouera un rôle important dans le film, un film qui accueillera de longues conversations tournées en plans séquence. On notera par ailleurs que Hong Sang-Soo, non content de réaliser 3 films par an, a, depuis quelques années, décidé de ne plus réunir d’équipe technique autour de lui : dans "De nos jours …", en plus du scénario et de la mise en scène, on le retrouve à la production, à la musique, à la photo, au son, à la décoration et au montage. On se pose la question : s’il faisait moins de films et s’il ne cherchait pas à tout faire tout seul, peut-être arriverait-il à mieux travailler ses scénarios et à nous faire cadeau de dialogues moins creux que ceux qu’on entend dans "nos jours …". critique complète sur https://www.critique-film.fr/critique-express-de-nos-jours/.

Le cinéma de Hong Sang-Soo devient au fil du temps de plus en plus dépouillé, tirant même vers l'épure.

Deux situations : un écrivain reçoit un admirateur, et une ancienne actrice une débutante. Les conversations alternées présentent quelques similitudes.

On y parle de tout et de rien, en révélant le moins possible de ce qu'on pense, tout en buvant du soju et en jouant à chifourmi (sûrement la meilleure scène du film). L'ensemble ne tient debout que de justesse, par la grâce d'une intonation curieusement émouvante, la disparition fortuite d'un chat ou l'exposition improbable d'une collection de pantoufles.

On peut être saisi par la grâce de ce dispositif minimal, ou comme moi être plutôt déçu que le talent d'écriture de HSS se dilue dans ce qui apparaît comme une improvisation minimale, une sorte de haïku qui s'apparente à une conversation pour initiés, dont toute saillie est absente.

Hong Sang-Soo est apparu à Cannes 2023 très diminué, souffrant énormément des yeux. On espère qu'il reviendra un jour avec des oeuvres plus ambitieuses.

Il faut s accrocher pour supporter tant de dialogues anodins en plan fixe. Passé le coup de fatigue, le poète et ses jeunes amis nous offre quelques scènes et dialogues savoureux.
Public qui a besoin de qqc avec des rebonds s abstenir.

A vrai dire, je m'attends toujours à quelque chose de très grand et de très profond lorsque je vais voir un film de Hong Sang-soo. Ce type parvient quand même à réaliser des chefs-d'œuvre en seulement quelques jours. J'avoue donc que j'ai été assez déçu avec "De nos jours". C'est très loin d'être un mauvais film mais je le trouve tout de même vide par rapport à certaines de ses autres œuvres comme son récent et avant-dernier long-métrage "Juste sous vos yeux". On parvient tout de même à bien percevoir et ressentir la patte cinématographique d'Hong Sang-soo. La double articulation du film - aux angles d'approche différents pour aborder des éléments très proches - fonctionne très bien. Comme dans la totalité du cinéma de ce réalisateur, les sujets importants surgissent de simples scènes de dialogue autour d'un verre ou d'un repas et c'est ça qui lui donne tout sa beauté et tout son caractère.

Lire d'autres critiques ici : https://doisjelevoir.com/

De nos jours... ouvre une véritable fenêtre sur la culture coréenne, en nous plongeant au cœur de deux foyers. Dès les premières scènes, on est enveloppé par une ambiance chaleureuse qui nous transporte immédiatement dans l'intimité de ces familles. On a l'impression d'être assis à table avec eux, au cœur leurs conversations. C'est dans ces échanges que Hong Sang-Soo distille subtilement des indices sur sa propre vie personnelle. La dernière scène du film révèle d’ailleurs un indice sur un de ses mal être.

Cette comédie dramatique aborde le sujet passionnant de l'art d'être acteur. Afin de réfléchir sur cette thématique avec subtilité, le film se positionne sous la forme de portrait et de l'autoportrait. C'est la racine même de ce métier et de cette passion qui est explorée sous deux visions différentes, mais qui finalement trouvent une adéquation harmonieuse. Cependant, il est dommage de constater qu'à force de se pencher dessus, le film paraît un peu redondant au bout d'un moment.

Pour tenir ces échanges, les différents acteurs sont clairement à la hauteur, à commencer par Kim Min-Hee. Elle incarne son personnage avec sobriété et élégance. De son côté, Ki Joo-bong déborde de charisme, apportant une présence magnétique à l'écran. Sa performance est marquée par une intensité palpable.

Le cinéma de Hong Sang Soo, c'est comme un vieil ami qu'on revoit une ou deux fois par an. On passe toujours un moment agréable ensemble, à condition qu'on l'apprécie...