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    La Petite
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    inspecteur morvandieu
    inspecteur morvandieu

    13 abonnés 1 376 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 13 avril 2024
    On conçoit que le sujet puisse provoquer une certaine gêne, de l'incompréhension, voire un rejet pur et simple. Encore que la malaise que l'on ressent tient moins au sujet qu'au ton équivoque employé par Louis Malle.
    L'histoire de cette fillette de douze ans, grandie dans un bordel de la Nouvelle-Orleans et tout -trop- naturellement destinée elle-même à la prostitution après la spoiler: sordide cérémonie du déflorage
    , semble n'avoir d'autre sens que celui d'une initiation amoureuse et sensuelle hors-norme.
    Ni le cinéaste, ni aucun des personnages (et encore moins la mère de la jeune adolescente) ne paraissent s'émouvoir de l'existence de Violet, laquelle, après avoir longtemps obervé, spoiler: se prostitue sans répugnance
    . De surcroît, restituant l'ambiance d'une maison close au début du siècle, Malle Décrit un endroit chaleureux et "familial", joyeusement libertin, où s'épanouissent, comme dans un cocon, la beauté, la sensualité, toute la personnalité de la petite.

    Pour autant, Louis Malle ne verse pas dans la provocation et n'interdit pas de voir au-delà des apparences. Il montre bien qu'il met en scène une gamine pervertie par son milieu, une adolescente devenue femme par mimétisme mais qui reste - spoiler: c'est évident lorsqu'on la découvre jouant à la poupée
    - une enfant. Brooke Shields, dans ce rôle de Violet qui fit scandale, est aussi étonnante que formidable dans un emploi infiniment délicat. Son naturel apporte beaucoup à un film qui manque par ailleurs de relief dramatique.
    In Ciné Veritas
    In Ciné Veritas

    80 abonnés 922 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 4 décembre 2022
    La petite (1978), premier film de la période américaine de Louis Malle, reste encore aujourd’hui un film rare. Une rareté qui n’a d’égal que le caractère controversé de ce long-métrage. Faut-il voir en ce constat une relation de cause à effet ? Possible. Du livre Storyville, New Orleans d’Al Rose, panorama historique du Quartier Rouge de 1880 à 1917, le cinéaste français tire parmi les interviews proposées des témoins de cette époque celui de Violet. Alors âgée de douze ans (l’âge de son interprète à l’écran : Brooke Shields), Violet apprend dans la maison close où elle réside le métier de prostituée. Critique complète sur incineveritasblog.wordpress.com/festivals/lumiere/lumiere2022/#LP
    3francs-6sous
    3francs-6sous

    1 abonné 91 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 28 octobre 2022
    Affranchi de la morale ? Non et pour une fois, c'est tant mieux. Louis Malle nous emporte dans son intimité, nous confie ses fantasmes et ses réflexions morales sur ceux-ci. J'écris "ses" fantasmes, car l'érotisation de cette enfant est régulièrement l'objet d'une intention de mise en scène arbitraire (par exemple lorsqu'elle sort de la cabane avec sa robe uniquement déchirée au niveau des fesses, avec comme remarque de la vieille :"tête dur, cul dur"), elle ne sert donc à rien dans le propos narratif et est extrapolé du sujet sans autres raison que l'érotisme. Aussi, j'ai du mal à crédibiliser la légèreté avec laquelle cette enfant subit son "déflorage" et bien d'autres situations, mais soit, c'est une fiction, et cela renforce le renversement final.

    Un point de vue bestiale donc, qui est rattrapé par la neutralité de la nature (à mon sens), déterminée par la morale de l'auteur, dans une scène qui bouleverse comme un coup de théâtre, tout le propos du film : cette Lolita est une enfant qui a besoin de sa maman.

    Bémol encore, la mise en scène se contente de suivre le sujet en s'effaçant, sauf lorsqu'il s'agit de fantasmer. Une constante chez Louis Malle..
    Pascal
    Pascal

    117 abonnés 1 384 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 16 avril 2022
    Louis Malle décide de quitter la France pour les usa, après la polémique qui a touché "lacombe lucien". "la petite" est le premier film de sa période américaine. Il choisit de situer l'action à la nouvelle Orleans, partie des états-unis ou la mémoire de la France est la plus vivace.

    Le film décrit la vie au sein d'une maison de prostitution de la ville quelques années avant le déclenchement de la première mondiale.

    Une jeune adolescente née dans un bordel y vit avec sa mère prostituée. Un jour, un client propose à sa mère de se marier avec lui et de vivre dans un autre Etat. Elle accepte mais laisse momentanément sa fille adolescente dans son lieu de vie.

    Les décors, la musique et la réalisation sont vraiment reussis. Toutefois, le scénario pose un certain nombre de questions, car il développe un thème particulièrement scabreux, la relation adulte/adolescent traité ici d'une manière qui semble rechercher la complaisance afin de choquer.

    Pourquoi focaliser le film sur le personnage de la jeune adolescente ? Après "le souffle au coeur" , " black moon" et maintenant "la petite" ? l'attirance redondante, obsessive (?) de Malle autour du traitement de la sexualité adolescente dans son oeuvre interroge.

    Je doute fort que ce film pourrait être réalisé aujourd'hui. Malle fût l'objet de plusieurs polémiques au cours de sa carrière. Il n'est pas finalement impossible qu'elle n'étaient pas, au moins un peu, justifiées, lorsqu'on connait l'ensemble de sa filmographie.
    Ykarpathakis157
    Ykarpathakis157

    3 353 abonnés 18 103 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 23 octobre 2021
    En 1917 dans le quartier rouge de Storyville à la Nouvelle-Orléans la prostituée Hattie (Susan Sarandon) vit avec sa fille Violet (Brooke Shields) âgée de douze ans ou treize ans dans le bordel chic de Madame Nell (Frances Faye) où elle travaille. Le photographe Ernest J. Bellocq (Keith Carradine) est attiré par Hallie et Violet et est un habitué du bordel. Un jour Madame Nell met aux enchères la virginité de Violet et le gagnant paie la fortune de 400 dollars pour passer la nuit avec la jeune fille. La Petite est l'un des films les plus audacieux sur le passage à l'âge adulte même des années après sa sortie. L'histoire d'une très jeune prostituée apparemment basée sur une histoire vraie est soutenue par la beauté de la seule prometteuse Brooke Shields une grande distribution une magnifique réalisation et le talent de Louis Malle qui maintient le film au niveau de l'art et jamais de la vulgarité...
    Serge K
    Serge K

    10 abonnés 347 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 31 décembre 2019
    Louis Malle su faire un film étonnant, excellemment filmé, tout en flirtant avec la pédophile, dans le milieu de la prostitution, le film est gai, léger et le jeu de Brooke Shileds époustouflant pour une actrice de 13 ans qui maîtrise complément son art, Bravo!
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 13 septembre 2017
    Le film avait créé la controverse à sa sortie à cause des scènes de nue de Brooke Shield qui n'avait que 12 ans lors du tournage.
    Je ne suis pas certain qu'actuellement la même situation ne se reproduirait pas.
    Le film n'est pas graveleux et le sujet pourtant délicat est abordé avec humour et légèreté.
    Brooke Shield apporte une fraicheur et une naiveté qui en ferait presque oublié la situation sordide dans laquelle elle se trouve.
    Seul bémol pour moi spoiler: ; la fin. Le retour avec sa mère pour reprendre une vie "normale" ne sonne pas très juste.
    Davidhem
    Davidhem

    88 abonnés 336 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 10 septembre 2014
    Louis Malle appartenait à la catégorie des réalisateurs qui avaient une sacrée trempe. Après un portrait saisissant d'un collaborateur dans "Lacombe Lucien", le réalisateur s'attaque à ce qui s'appelait il n'y a même pas un siècle le paradis pour hommes autrement dit le bordel. Le sujet est noir: il s'agit de mettre en scène une petite fille de douze ans qui n'a peur de rien ni de personne et qui rêve d'exercer le métier de prostituée comme sa mère. Le réalisateur laisse libre cours à la comédie satirique tout comme à travers le comique dénonce la pédophilie exercée par la maquerelle qui met cette petite fille au menu de ces messieurs dont un paiera très cher pour retirer la virginité de cette gamine. La scène de la fin du pucelage est heureusement suggérée toutefois on entend le cri poussée par cette petite fille qui semblait plutôt heureuse qu'autre chose. Selon le réalisateur, les filles de prostituées se laissent facilement tenter par le sexe dès douze ans. Le propos qui fit scandale lors de sa sortie, c'est de montrer la différence entre noirs et blancs. Une blanche n'a pas le droit de se laisser prendre par un noir, cela montre une certaine récession et à une lutte des classes qui se trouvaient au point mort. Les Noirs étaient des sous-hommes et les Blancs des violeurs. Au milieu de toute cette panoplie de sujet voyait-on le progrès technique avec le système de photographie, métier qu'exerce le personnage joué par Keith Carradine. Ce dernier n'intervient jamais lorsque la petite fille de douze ans jouée avec brio par Brooke Shields est dépucelée ou lorsqu'elle reçoit une sévère fessée. Tout ce que l'on peut dire sur ce film, c'est que la force et l'orgueil de cette petite fille l'emporte sur tous les malheurs qui l'incombent, cette force vitale s'explique par un manque total d'éducation qui la conduit vers des chemins sinueux et interdits dans lesquels elle est maltraitée et déconsidérée aux yeux mêmes du photographe qui pourtant la recueillera et fera plus que la recueillir. Pédophilie, bordels supprimés, les prostituées mises à la rue en 1918, une gamine de douze ans analphabète qui se marie, tels sont les quatre grands thèmes de ce film dur et impitoyable qui laisse tout de même une lueur d'espoir.
    Severine S
    Severine S

    7 abonnés 137 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 26 février 2016
    Je viens de revoir ce film cruel et tendre a la fois mais il est quand même très cruel.;Violette qui na que 12 ans et demie,ou 13 ans voit sa mère coucher avec multiples hommes dans un bordel et bien évidemment comme elle a grandi dans ce milieu et a vu des tas de femmes se faire aguicher et racoler,elle s'imagine bien trop vite hélas qu'être une femme cest se prostituer,et se donner aux hommes en faisant tout pour les aguicher;Or si susan sarandon la mère est une belle femme mature,Violette n'est qu'une enfant et meme si elle croit etre une ado elle est encore bien naïve et enfantine par certains cotés, spoiler: elle saute [spoiler]a la
    [/spoiler] spoiler: corde,
    elle fait croire qu'elle sait avant sa nuit de dépucelage spoiler: brutale et horrible a mec layant abusé est d'ailleurs un pédophile pervers qui na pas peur de profiter d'une gamine de 12 ans
    ..et je pense même si c'est pas dit que cette expérience sera un traumatisme pour Violette qui ensuite croyant séduire et aimer le photographe qui seule la respecte,recherche en fait l'amour qui lui fait cruellement dé ne sait pas aimer, spoiler: ne connait [spoiler]pas [/
    spoiler] spoiler: l'amour
    et joue a aimer ce qui est bien différent tandis que le photographe,Keith karradine lui l'aime photos de nue m'ont peu choquée sauf les seins a peine naissants de violette ou Brooke shields qui choque d'autant plus quelle a perdu sa virginité et n'est pas formée ni réglée..c'est vraiment triste! Elle est une femme spoiler: entre guillemets
    forcée a l'etre dans un corps d'enfant et parfois imprévisible spoiler: comme quand elle dit "je t'aime une fois.;deux [spoiler]fois,plus
    que les rats[/spoiler]"mais cest très puéril..En fait je suis soulagée de la fin même si pour elle c'est une épreuve et ca la brise..mais quel avenir aurait elle eu dans un bordel?le film ne le dira pas mais cette gamine sera traumatisée a vie comme bien des enfants ayant vécu dans une maison close et ayant perdu bien trop tôt leur fraicheur et enfance.;je le recommande mais c'est très cruel.. spoiler: Et j'aurai eu envie de gifler et frapper ce bonhomme vicieux qui lui a volé sa fleur..et pourtant....ca existe encore..
    soniadidierkmurgia
    soniadidierkmurgia

    1 004 abonnés 4 087 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 20 février 2016
    Le film de Louis Malle avait fait scandale à l’époque de sa sortie, la critique reprochant au réalisateur d’avoir mis en scène une toute jeune prostituée et d’ainsi inciter une certaine frange de la population à se sentir déculpabilisée en recourant au tourisme sexuel vers les pays asiatiques. Trente ans après, si les images du film peuvent être jugées bien prudes, le propos est toujours aussi subversif. En effet l’image donnée par Malle de la maison de passe est par certains côtés un peu trop idyllique, laissant croire que les clients, la maquerelle et les filles forment une communauté unie et solidaire. On sait qu’il n’en est rien et que la prostitution à la Nouvelle Orléans à la fin du XIXème siècle devait être bien plus glauque que Malle veut bien se l’imaginer ou nous le faire croire. De la même manière l’atavisme familial semble trop bien vécu par la petite Brooke Shields qui profita amplement de l’écho sulfureux du film pour se faire un nom sans grands lendemains. Assez faible quant à sa structure narrative, le film ne dit pas grand-chose pour au final simplement nous offrir un joli tableau d’une Lousiane fantasmée.
    Caine78
    Caine78

    5 989 abonnés 7 396 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 24 août 2012
    Il faudrait sérieusement que je m'intéresse au cas Louis Malle tant « La Petite » est la consécration d'un cinéaste exceptionnel. Difficile pourtant de ne pas tomber dans le sordide en s'attaquant au quotidien d'une maison close durant la Première Guerre Mondiale : le réalisateur y parvient admirablement, sans jamais porter le moindre regard condescendant sur ses personnages. C'est au contraire un film plein de vie, d'entrain, trouvant un équilibre miraculeux pour rendre cet univers évidemment pas comme les autres aussi séduisant qu'intrigant. Car oui : pas question ici de condamner les bordels, tant celui de Madame Nell échappe constamment à la caricature, si bien que tout est constamment crédible, cohérent. Si l'œuvre est toutefois aussi fascinante, c'est parce qu'elle a la grande idée de montrer l'endroit à travers le regard de Violet, gamine de 12 ans qui rejoindra bientôt elle aussi le lieu de débauche en tant que « professionnelle ». Cette dernière est sans doute l'un des plus beaux personnages de l'Histoire du cinéma, sublime d'innocence et de séduction, émouvante et agaçante dans la même scène, femme et enfant... Elle est tout cela à la fois, ce qui se ressent particulièrement dans l'étrange relation « mari-femme-père-fille » qu'elle entretient avec Bellocq, que Malle filme avec un incroyable brio. Celle-ci est à l'image du film : suprêmement intelligent et subtil dans tout ce qu'il exprime, montre, cache parfois... Porté par un excellent casting (Brooke Shields, Keith Carradine, Susan Sarandon, Frances Faye, Diana Scarwid, Barbara Steele), « La Petite » est une réussite inouïe, mémorable et parfois bouleversante, assurément l'un des sommets de son auteur. Splendide et lumineux.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 28 juillet 2012
    Je viens juste de finir le film et je me rend compte que toutes les critiques que j'ai lu où les gens se disait outrées de voir une enfant dans un "bordel" ne veulent pas voir la réalité en face.
    Pour moi ce film est d'un réalisme peu commun. Je m'explique. Un "bordel" voit naitre des enfants et les enfants ,quand ce sont des filles, continuent le travail de leurs mères.
    Pour moi, la beauté des décors, la fraicheur de Brooke Shields fait qu'elle est parfaite pour le rôle et le personnage qu'elle campe est pleine de naïveté, le thème du film n'est pas facile et le réalisateur a réussi à nous ramener à la réalité. Le photographe est bien mystérieux mais on voit qu'il est amoureux dès la première fois qu'il la voit. Je ne reproche rien à ce film qui montre tous ce qui est vrai.
    Dernière chose, la seule scéne de nue de l'actrice n'est ni outrancière ni vulgaire
    Bon film à voir et à se rappeler.
    il_Ricordo
    il_Ricordo

    94 abonnés 407 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 10 janvier 2012
    Le plus beau Louis Malle que je connaisse. Un film sur la prostitution et la dépravation d'une jeune fille pour ainsi dire pré-pubère, il n'y avait certainement que le réalisateur du Souffle au cœur pour oser faire un film sur un sujet si sulfureux. Lolita est un film de catéchisme à côté ! Mais, dépassant le simple statut de film-scandale, La Petite est une véritable merveille. Sven Nykvist se déchaîne, sa photographie si chaleureuse que l'on retrouvera dans Fanny et Alexandre donne au film toute sa beauté visuelle : l'ambiance tamisée de la maison close, le pique-nique au bord de la rivière, Nykvist capte la lumière avec une virtuosité telle qu'il atteint presque la grâce. Mais il serait injuste aussi de réduire La Petite a un seul travail visuel : la direction d'acteurs fabuleuse renforce les caractères si complexes des personnages. Un artiste se prend de passion pour la beauté d'une enfant, beauté qui le tourmente et l'approche de la folie. La Petite possède de nombreux points communs avec Mort à Venise, avec ici le sentiment que l'environnement hideux dans lequel vit "la petite" ingénue ne paraît pas affecter sa tendresse et sa candeur. Amoral et dérangeant, La Petite est aussi le plus touchant des films de Louis Malle.
    benoitparis
    benoitparis

    94 abonnés 1 277 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 18 décembre 2011
    Louis Malle a un don miraculeux d’amoralisme. Cela lui permet de traiter sans racolage un sujet scabreux par excellence (une fille de maison close mineure, vouée à l’exercice de la prostitution) comme d’en tirer tout ce qu’on peut en tirer de satire, de démystification, sans balourdise, sans avoir l’air d’y toucher. Le décor de maison close de la Nouvelle-Orléans est sordide et baroque à la fois, une scène dont le luxe et la distinction dissimule l’hypocrisie et la corruption de la société qui la fréquente. Bon nombre de films ont adopté ce point de vue, mais Louis Malle y met lui un naturel, une légèreté étonnante, à l’image de l’innocence prêtée à l’enfance. La scène, grinçante, de la vente au plus offrant du pucelage de l’héroïne aux riches clients a été faite en version porno (« Dodo… »). Elle vaut un bel aparté, quand est donné à voir le visage du pianiste noir assistant à la scène… La seconde partie du film, hors de la maison close, autour du personnage du photographe, est moins forte, plus sentimentale et moins percutante. On y sent surtout tout ce que le réalisateur a projeté dans son personnage d’artiste un peu en marge et attiré par l’innocence enfantine. C’est touchant mais un peu complaisant.
    beautifulfreak
    beautifulfreak

    93 abonnés 343 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 1 octobre 2011
    Après avoir vu "L'Apollonide" de Bertrand Bonello, j'ai repensé à ce film de Louis Malle. Malgré un sujet qui aurait pu être graveleux et tomber dans le misérabilisme ou le voyeurisme malsain, il se dégage une énergie enthousiasmante de ce joyeux bordel, filmé avec sensibilité par Louis Malle. Les pervers pépères n'ont plus qu'à retourner squatter Internet, ils ne trouveront pas grand chose dans cette oeuvre pour les faire baver de concupiscence. La bonne idée du réalisateur, c'est que nous sommes face à la perception d'une enfant, et en dépit des désagréments inhérents au commerce des corps, la maison close reste un terrain de jeu et les prostituées des sortes de nounous pour la gamine. Si "La petite" évite le scabreux, l' ambiance rétro et la sensualité qui se dégagent de ces tableaux empêchent le film de sombrer dans la mélancolie dépressive et le puritanisme.
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