Avis sur Ashanti

a voir à titre de curiosité car tout sonne faux. un film usé jusqu'à la corde, des acteurs has been et sur le déclin, des situations grotesques. de nos jours il est rare de voir de tels films d'aventure. et fort heureusement.

Pour la petite histoire, les Ashantis forment l'un des groupes ethniques de l'ensemble Akan au Ghana! Dans ce film d'aventures traversè par de superbes extèrieurs sahariens, Richard Fleischer, dans sa pèriode "mauvais fims", rèalise un pseudo plaidoyer contre l'esclavage avec une ribambelle de stars qui cabotinent à souhait: Michael Caine, le Peter O'Toole du pauvre, qui nous gratifie d'une leçon amusante de montage à dos de chameau, Omar Sharif, ridicule en prince Hassan, plus prèoccupè par ses sandwiches aux concombres qu'à la belle Beverly Johnson, Peter Ustinov, as de la gâchette qui a ratè sa vocation dans les tireurs d'èlite, ou William Holden, en pilote d'hèlicoptère qui se contentera de se crasher hèroïquement pour sauver le père Caine! C'est naïf mais plaisant à voir avec une musique sympa! Mais n'en demandez pas plus à Fleischer, cinèaste autrefois bien membrè...

Le titre du film fait référence à d'un grand peuple autochtone du Ghana, et par ce film le réalisateur entend dénoncer l'esclavage moderne en s'inspirant de faits réels. Sur le fond le sujet interpelle et offre un potentiel certain entre fiction d'aventure aux multiples rebondissements et actualités brûlantes. Malheureusement si dans les grandes lignes c'est plutôt bien vu avec un récit prenant le scénario manque tout de même de vraisemblances et d'un minimum de sérieux. En effet il est difficile de croire qu'un médecin lambda puisse suivre aussi rapidement et fidèlement un groupe discret et expérimenté et ce, sans compter les maladresses qui parasitent le bon déroulement de l'aventure.
Site : Selenie

un beau film d'aventure aux paysages magnifiques, une histoire simple mais qui fonctionne bien !!!

C'est difficile de s'y retrouver dans la faste carrière du passionnant Richard Fleischer, ainsi que de trouver un lien entre tous ses films, lui qui œuvra durant cinq décennies dans le cinéma Hollywoodien, avec des hauts (The Narrow Margin, Soylent Green, The Boston Strangler), des bas (Conan the Destroyer) et, j'imagine, plusieurs longs-métrages plus ou moins anecdotiques.

Cinq décennies où il tourna sur un rythme effréné, avec tout de même une constance, un dépaysement fréquent, que ce soit dans la science-fiction, dans l'Histoire, le fantastique ou les aventures loin des préoccupations américaines, comme ici avec Ashanti, qui conclut ses années 1970.

Ce film lui permet de mêler aventure, exotisme et thriller, avec en fond l'esclavagisme, la traite des noirs et le kidnapping. Une histoire grave donc.
L'écriture est le premier point fort, et assez vite on comprend que Fleischer ne prend pas ces péripéties à la légère. Il soigne d'abord l'aspect documentaire, même si la fiction va vite prendre le pas, il y a une justesse dans les thématiques abordées, où la mise en scène rejoint donc l'écriture. Surtout, il n'a pas besoin de tout montrer et joue aussi sur la suggestion, ce qui occasionne certaines séquences faisant froid dans le dos, et il nous fait comprendre les réels enjeux ainsi que la motivation de chaque personnage.

En médecin humanitaire, Michael Caine se montre très à son aise, et c'est sur lui que la caméra va être axée, sa façon de tout faire pour retrouver sa femme et suivre les agresseurs. Pour l'anecdote, il dira plus tard qu'il a détesté ce film, ayant accepté le rôle uniquement pour l'argent. Les autres comédiens, parfois prestigieux (Peter Ustinov, Rex Harrison ou même Jean-Luc Bideau), sont moins marquants que Caine, qui parvient à porter cette aventure sur ses épaules lorsque c'est nécessaire.

Sinon, ce n'est pas un film particulièrement mémorable, tant dans l'émotion que la tension, mais c'est bien ficelé, avec un rythme adéquat, rapide lorsqu'il le faut, plus lent sinon. Les extérieurs sahariens sont sublimés, et si certains comédiens ont tendance à un peu trop cabotiner, ça n'en devient pas lourd non plus. Enfin, on est aussi parfois (pas assez surement) subjugué par un vrai souffle qui traverse Ashanti, notamment lorsque la bande originale fait corps avec les majestueux paysages.

En signant Ashanti, Richard Fleischer met en scène une aventure comme on n'en tourne plus maintenant ou trop rarement, avec une ambiance particulière ainsi qu'un fond intéressant autour de l'enlèvement et l'esclavagisme. La forme est plus classique mais plutôt maîtrisée et efficace, où Michael Caine se montre particulièrement à son aise dans de somptueux décors et paysages.

Michael Caine incarne un médecin humanitaire dont sa femme (aussi docteur) va se faire kidnapper par des esclavagistes modernes ; il va remuer ciel et terre pour la retrouver, on le comprend car sa femme est magnifique. Ashanti n'est pas tout à fait un grand film mais c'est un sympathique divertissement permettant de voir des paysages exotiques, la distribution d'acteurs est fabuleuse et l'histoire prenante. De nos jours il est rare de voir de tels films d'aventure.

Il faut croire que le problème de l’esclavage tient à cœur Richard Fleischer car après l’avoir dénoncé sans ménagement en 1840 (en Floride) dans son chef d’œuvre Mandingo, il récidive en 1979. Il s’agit maintenant d’esclaves sexuels mais aussi d’enfants destinés à des pédophiles comme deux séquences le suggèrent fortement sans nommer les choses. De même que la traite des noirs sera montrée mais constamment niée par les personnes qui la pratiquent ou que l’on rencontre. Ce film est l’occasion de découvrir Kabir Bedi, le célèbre Sandokan et la non moins célèbre mannequin américaine Beverly Johnson. C’est visuellement un très beau film avec des extérieurs rarissimes. Comme toujours le coté documentaire est soigné, ce qui l’est moins c’est le scénario et le choix d’acteurs trop connus pour tenir des rôles aussi fantaisistes dans un contexte dramatique. Il faut donc prendre Ashanti comme une B D avec un superbe vengeur masqué auquel est joint un inconscient irresponsable qui provoque des tragédies par son comportement. Il y a beaucoup de leçons à tirer de ce film en étudiant les motivations de chaque personnage imaginaire, Fleischer sait bien montrer les défauts des hommes tout en faisant du bon cinéma et une vraie morale basée sur la nature humaine et non sur les conventions.