Avis sur La Chamade

Une deuxième étoile généreuse pour la beauté de la photographie et celle de Catherine Deneuve, lumineuse, magnifiquement filmée par un Alain Cavalier manifestement fasciné. Pour le reste, moi qui n'avais jamais vu d'adaptation de Françoise Sagan, je n'ai pas été conquis (euphémisme). Seul personnage relativement intéressant : celui (bien) interprété par Michel Piccoli, le seul à avoir un peu de hauteur de vue par rapport aux événements. Pour le reste, en plus d'être très banal, cette histoire d'amour n'est pas très excitante, pas plus que les motivations des uns des autres et la superficialité émanant souvent de l'ensemble. Souvent vaine, creuse, l'œuvre offre quand même de temps à autre une ou deux jolies scènes, sortant un peu de cette psychologie bon marché où tout le monde passe beaucoup de temps à se regarder le nombril et à pleurnicher sur un sort que beaucoup envieraient... Au moins a t-on l'aspect technique, de jolies couleurs et donc la belle Catherine : pas sûr que cela suffise à captiver qui que ce soit... Passable.

La chamade, adapté du livre de Françoise Sagan se penche sur l'intérêt de trois personnages mais aussi sur la confusion des sentiments, car ces trois personnages ne sont que le reflet de comportements humains vis-à-vis des rebondissements du coeur. La représentation même de la lâcheté humaine, c'est Lucille, de part la beauté fascinante qu'elle dégage que de sont allant naturel insaisissable à la vie et aux autres. Mais celle-ci, suis ses envies parfois égoïstes dès qu'elle se retrouve seule; sans être vue, admirée et aimée; en en rejoignant un autre par exemple, qu'elle aimera éphémèrement pour le bonheur qu'il lui apportera. Charles, lui, pourtant laissé par la femme qu'il aime, pour un autre, reste droit, digne et sincère face à ses sentiments: à la solitude et à la tristesse qui l'empliront en son absence. Deneuve et Piccoli sont resplendissants d'authenticité. Antoine, à son tour, incarne l'être amoureux qui en devient égoïste et qui finira par la suite malheureux. Car avec Lucille, respirante de vie, de bonheur et de beauté; les relations amoureuses ne peuvent durer: elle suscite en fait le désir qui une fois atteint finira en obsession: Antoine la veut,puis une fois qu'elle est son amante il la veut pour lui seul,et quand il l'a pour lui seuk il veut un enfant...enfin cela n'en finira pas de l'aimer, alors que elle ne veut rien, juste être heureuse et en profiter tant que ça durera. Enfin, ce film n'a rien de fascinant cinématographiquement, si ce n'est que deux très bons acteurs y sont superbement dirigés(et filmés d'ailleurs pour le charme fou de Catherine Deneuve) et que le sujet est touchant, car il est simple et humain

Difficile de croire un seul instant que le film a été tourné en plein dans les événements de Mai 68 car j'ai rarement vu la ville fascinante qu'est Paris filmée avec une telle impression de vide et d'ennui. Mais la raison principale du fait que "La Chamade" soit un film inintéressant n'est pas celle-ci ; mettre en scène de manière profonde et intense les malheurs et problèmes de la classe oisive snob est loin d'être évident, mais c'est possible quand on s'appelle par exemple Francis Scott Fitzgerald, surtout quand ça tient sur une adaptation d'une œuvre de Françoise Sagan, grande spécialiste de la psychologie à deux balles, à laquelle elle a elle-même participé en plus. Bref si le superficiel était roi dans la qualité au cinéma, ce film serait dans le haut du panier. Quand à Catherine Deneuve, avec moi il y a pas de demi-mesure soit j'adore, dans "Répulsion" et dans les comédies en particulier celles de Rappeneau, soit elle me laisse totalement indifférent de chez indifférent et indifférent associés. J'aurais vu ici un congélateur ambulant habillé d'Yves Saint-Laurent je crois que j'aurais réagi de la même manière (quoique qu'un congélateur qui bouge et porte du Yves Saint-Laurent c'est pas fréquent...!!!). Autant dire que je n'ai pas du tout entendu battre la chamade devant cette œuvre.

Adapté d'un roman de Françoise Sagan, "La Chamade" ne doit son salut qu'à deux choses. Tout d'abord à la mise en scène d'Alain Cavalier, assez dynamique il est vrai, au point de rendre un peu plus vivifiante cette chronique mondaine même si Paris est filmé assez tristement. L'autre point font est la justesse d'ensemble des comédiens avec en tête une resplendissante Catherine Deneuve, au sommet de son charme. Pour le reste, "La Chamade" est l'archétype d'un film hermétique, centré sur le peuple snob de Paris et son nombril. Il repose à ce titre sur un script assez prévisible et d'une grande pauvreté psychologique et beaucoup de séquences d'ennui.

Un film gentiment insouciant ou les rapports de force & les relations amoureuses s'entremêlent jusqu'au...dénouement final.

Le triangle amoureux. La femme prise entre les feux de l'amour et ceux de la passion jusqu'au jour où elle lit cette phrase de Faulkner qui dit de vivre au soleil et faire l'amour !!!
Mais à cet art de vivre s'oppose le choix de l'homme. La liberté n'est pas si facile à vivre quand on ne peut se décider !!!!!!
Intéressant et au ton libre.

Pas facile d'adapter la fine plume de Françoise Sagan et ses tergiversations au cinéma, art populaire s'il en est, pourtant Alain Cavalier s'en tire bien. Ce drame bourgeois a déjà le mérite de montrer les codes sociaux de ce milieu. La beauté classique de Catherine Deneuve traverse les ans, son personnage oisif peinant à choisir entre passion et confort, travail et dépendance, liberté et raison a quelque chose d'universel. Et dans un rôle effacé, le personnage de Miche Piccoli prêt à tout pour le bonheur de sa femme, y compris à se mettre en retrait a quelque chose de beau. Le thème de ce film semble être l'impasse de l'amour quand il n'est pas accompagné de projet.

Il faut le talent d'Alain Cavalier et la beauté de Catherine Deneuve pour trouver du plaisir à ce film. Hormis la mise en scène et l'excellent jeu des 2 acteurs principaux,les rôle secondaires n'étant guère travaillés,il n'y a strictement rien à tirer du roman de Sagan. Il est creux et vide comme une bulle de savon,son seul mérite étant de nous montrer à quoi peuvent mener chez certains la richesse et l'oisiveté. Sagan écrit très bien et l'élégance de son écriture donne un ton personnel à ses livres mais le coté un peu pathétique qui se dégage de son oeuvre ne peut apparaître au cinéma .Entre la futilité et le désespoir,Cavalier a choisi. Montrer les deux me paraît mission impossible ...La littérature gardant heureusement quelques caractéristiques que le cinéma ne peut rendre sauf en voix off comme par exemple dans « le plaisir » d'Ophüls,

D'ordinaire, les films intellectuels de la nouvelle vague ne sont pas ma tasse de thé mais là ça se regarde grâce à l'emblématique Catherine Deneuve, encore une fois en bourgeoise capricieuse, qui forme avec Roger van Hool un couple troublant.

Deneuve est superbe dans ce film mais que le sujet est bateau et quel ennui! En enlevant le superflu on doit pouvoir faire un court métrage correct d'un quart d'heure.

Alain Cavalier n'obtint que rarement un grand succès public (" Thérèse" fait exception) et sa filmographie est assez courte malgré sa longévité.

Le travail artistique de Cavalier constitue pourtant ( à mes yeux) un des plus relevés du cinéma français des années 60 et " la chamade" ( tiré d'un roman de F.Sagan) en est une illustration.

Porté par un casting prestigieux ( Deneuve, Piccoli notamment) le scénario est finalement le portrait intime d'une femme qui sacrifie sa vie amoureuse et lui préfère le confort matériel auprès d'un amant fortuné.

Le spectateur sera laissé à son décryptage de l'intimité psychologique de cette femme qui se ment à elle même et refuse de voir ce qu'elle est vraiment.

Refus de se confronter au réel de l'existence, photographie en creux des classes sociales et de ce que celà implique au quotidien d'appartenir à l'une ou à l'autre, on a ici affaire à un titre qui trouve des ressemblances avec certains opus de Chabrol ou de Sautet

Mais ici, il n'y a pas de fioritures, le discours est plaqué directement à l'écran et dérange forcément par sa dénonciation de l'hypocrisie humaine et sociale. C'est sans doute ce qui explique le relatif anonymat dans lequel est tombé cette réalisation.

On notera que Irene Tunq, épouse du cinéaste et ancienne miss France qui devait tenir le rôle principal fut remplacée par Deneuve actrice déjà vedette ( on est en 1968) au potentiel commercial incomparable.

Irene Tunq qui tient un second rôle dans "la chamade" décédera dans un accident de circulation peu d'années après le film et laissera le cinéaste inconsolable. Il lui rendra hommage dans un film "Irene" (2009).

On notera aussi la présence de Jacques Seyres ( sociétaire de la comédie française) dans un second rôle, dont le jeu et la diction semblent avoir largement inspirées Fabrice Luchini.

Lucile (C.Deneuve) est la maîtresse du distingué Charles (M.Piccoli), de vingt ans son ainé, dans un milieu snobinard, artistisco-bourgeois où même les amants se vouvoient. S'éprenant d'un jeune homme, Antoine, Lucile s'apprête à quitter Charles.
Adapté d'un roman de Françoise Sagan, le film de Cavalier est une histoire d'amour à trois personnages, suivant les dispositions et le caractère de Lucile qui en est la figure centrale. Forte des belles compositions de Piccoli et Deneuve, "La chamade" est un film sensible, "psychologique", un film assez indifférent sur la forme mais habile dans l'ébauche des personnages. Lucile est une jeune femme déroutante, sinon mystérieuse, dont la spontanéité confine à l'inconstance, dont la liberté est celle d'une femme entretenue. En a-t-elle conscience? Ses engagements semblent aussi sincères que temporaires et affectent ici ses amants, l'ancien et le nouveau. C'est un rôle riche pour Deneuve, davantage -ne serait-ce parce qu'il détermine le sujet- que celui de Charles, pour lequel Piccoli fait au demeurant une remarquable compostion en quadra lucide cachant pudiquement sa souffrance.
Convaincant dans l'expression implicite, ou non, des sentiments, Alain Cavalier l'est un peu moins -faute de s'y intéresser vraiment, sans doute- dans la peinture du cadre social "parisianiste" où se développe l'intrigue.

Classique mais un peu trop intellectuel. Par contre Deneuve et Piccoli sont parfaits !