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    Taj Mahal
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    benoitG80
    benoitG80

    3 312 abonnés 1 464 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 8 décembre 2015
    "Taj Mahal" m'a semblé par sa forme stylisée, être en décalage complet avec les événements dramatiques dont Bombay a été tristement le point névralgique en novembre 2008...
    Tout d'abord, il est très curieux que le cinéaste, en l'occurrence Nicolas Saada, ne nous présente pas plus naturellement et simplement cette famille.
    Pourquoi les balader dans cette ville qu'ils découvrent comme nous d'ailleurs avec autant de gros plans sur ces visages vides, absents et inconsistants, avec aussi peu de vérité et de sincérité, aussi peu d'intérêt pour ce qu'ils sont ou ce qu'ils représentent vraiment ?
    On ne ressent aucune identification à ces trois personnages quasiment déshumanisés et donc très peu d'intérêt et d'empathie pour eux, dont la moindre communication "inter-familiale" n'a même pas sa place.
    Avec la jeune Stacy Martin, on a l'impression d'assister à une prise de vue sous tous les angles de ce visage, comme le ferait un photographe avec un mannequin pour un magazine de mode !
    Ce qui finit par être excessif, voire pénible et suffisant...
    Ensuite, cet aspect des choses se précise et semble obséder le réalisateur, tout comme on le ressent aussi à travers l'apparence des parents, dont la mère surtout développe un côté snob et superficiel à souhait, sans compter ces deux langues parlées et inutiles au sein de la famille, jusque dans les situations les plus gravissimes !
    Après une très longue mise en route, le film finit tout de même par se mettre en tension avec l'attentat bien plus suggéré que montré, mais dont l'impact est malgré tout bien présent.
    Cependant, là aussi, la stylisation des visages, des attitudes et des dialogues via le téléphone, semble le plus souvent hors propos et discrédite ainsi l'importance et la violence des événements qui ont lieu dans l'hôtel, par ailleurs bien trop calme et vide de touristes...
    En outre, la moindre information sur ces faits réels est de plus absente, les enjeux et revendications sont totalement inexpliqués et inexistants.
    À la rigueur, les scènes en extérieur permettent davantage de saisir la peur et le contexte général sans pourtant être réellement saisissantes, ceci jusqu'à la fin où seuls certains moments amènent enfin un minimum de réalisme et d'émotion.
    Le traumatisme ressenti en pareil cas affleure bien sûr comme on s'y attend, mais le jeu trop linéaire et monocorde de Stacy Martin affaiblit cette dimension psychologique pourtant essentielle ici...
    Curieux film de Nicolas Saada, film catastrophe peut-être (?) tourné en mode intimiste, dont l'ambiance feutrée et douce semble en net déphasage avec la panique, la folie et la terreur liées à ce qui a dû réellement se passer en pareil cas.
    Le retentissement avec les attentats du 13 novembre 2015, a évidemment de quoi interpeller et troubler, mais ce seul constat ne suffit pas pour autant à s'enthousiasmer vraiment...
    Au fond, quel était le but véritablement visé à travers ce film ?
    Le film d'Ariane
    Le film d'Ariane

    62 abonnés 179 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 2 décembre 2015
    J’avais adoré le film précédent de Nicolas Saada, « Espion(s) », avec Géraldine Pailhas et Guillaume Canet. Un film passionnant, feutré, subtil et extrêmement bien écrit, des qualités que j’espérais retrouver dans ce nouvel opus, au pitch glaçant, compte tenu de l’actualité récente : Louise a 18 ans et suit ses parents à Bombay où son père vient d’être muté. En attendant d’emménager dans leur nouvelle maison, ils sont logés quelques jours dans une suite d’un palace de la ville, le Taj Mahal. Un soir, la jeune femme décide de rester dans sa chambre pendant que ses parents vont dîner dehors. Nous sommes le 26 novembre 2008 et une dizaine de terroristes lourdement armés va faire irruption dans l’hôtel. Louise, seule et recluse, reliée à ses parents par un téléphone portable, va tenter de rester en vie. C’est pas que je me sois ennuyée, avec un sujet pareil, difficile de s’endormir, mais j’ai cherché tout le film en quoi cette histoire devait m’intéresser. Comme le revendique Saada, TAJ MAHAL est un « film catastrophe intimiste ». En effet, tout se passe (ou presque) dans la chambre. On ne voit jamais les terroristes, on ne sait rien de leur mode opératoire ni de leurs motivations. Au bout du 15e échange téléphonique entre la fille et son père (« Surtout, ne bouge pas », « N’aie pas peur », « Papa, qu’est-ce que je dois faire ? », « Cache-toi dans la salle de bain », « Je suis dans le placard », « J’ai bientôt plus de batterie », etc. etc.), je me suis mise à penser à toutes les victimes du Bataclan, où l’atmosphère devait être sacrément plus terrifiante et angoissante que ce qui est montré ici. L’actrice (Stacy Martin, révélée dans « Nymphomaniac » de Lars von Trier) est on ne peut plus inexpressive et son personnage aussi stressé que si elle avait oublié le pain, alors que c'est sa vie qui est en jeu ici. Raconter une histoire aussi tragique sur un mode aussi mineur est un parti pris qui a le mérite d’être original, mais il aurait fallu quand-même plus d’adrénaline pour y croire. Jamais je n’ai eu peur, jamais je n’ai tremblé, ni ressenti de tension ou d’empathie. Pour rappel, 195 personnes ont péri dans cette série d’attentats islamistes. Ça aurait été élégant de le rappeler au générique.
    nicolas t.
    nicolas t.

    54 abonnés 239 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 7 décembre 2015
    Gros ratage embarrassant.
    Le film hésite entre plusieurs concepts sans en maîtriser un seul.
    L'actrice n'a aucun charisme. Heureusement que la bande son pétarade,
    tant son visage n'exprime aucune émotion. L'acteur qui fait son père est aussi très mauvais,
    il en fait des tonnes, super antipathique.
    Aucune contextualisation de l'attentat qui laisse mal à l'aise (180 morts dans la réalité), comme si le réalisateur n'utilisait cet horrible fait divers juste pour son exercice de style, très vain.
    BILBO75
    BILBO75

    12 abonnés 49 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 6 décembre 2015
    Alors si vous voulez voir un film de la Nouvelle Vague avec 50 ans de retard, ce film est pour vous. Une histoire intéressante MAIS :
    - des personnages gris et froids, sans relief et en mode récitatif, dont une jeune actrice à qui on a constamment envie de foutre des baffes pour qu'elle s'agite un peu.
    - un "flou" artistique et un mauvais cadrage étudié, façon "je fais semblant de pas savoir filmer"
    - une musique modern jazz-blues dissonnante qui vit sa propre vie et ne vous met pas du tout dans l'ambiance exotique d'un Bombay surpeuplé tournant à l'angoisse.
    Bref, même si l'idée n'est pas d'aller voir un film d'action ou catastrophe, ce n'est pas le propos du film, la tentative "cinématographique" du metteur en scène sous influence, s'avère ratée et trop egocentrée sur un essai technique.
    PaulGe G
    PaulGe G

    101 abonnés 607 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 6 décembre 2015
    35 minutes d'images mal filmées et pas belles qui se voudrait un doc sur Bombay, 35 minutes a s'ennuyer avec des images pas belles 15 minutes d'action bien filmées bien montées et la fin avec des images plates quel dommage d'avoir gâché un sujet si prenant si envoûtant par ces temps , c'est un film totalement inutile et qui a aucun moment ne retourne les tripes le sujet valait autre chose c'est gâcher de la pédicule pour rien et surtout cacher un sujet très très grave
    Marie C.
    Marie C.

    18 abonnés 8 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 5 décembre 2015
    L'histoire était pourtant bien partie mais le jeu d'acteur est CATASTROPHIQUE surtout le père et la film frigide ! A peine un sursaut lorsque les tires se font entendre. On ne sait pas si cela vient du metteur en scène ou des acteurs eux-même mais le doublage est vraiment raté à tel point que ça en devient drôle! " Ils jettent des grenades" dit-il sur le même ton que s'il avait dit " pense à acheter des bananes"... Et puis des scènes très longues qui avaient pour but la contemplation mais qui n'ont pas plus de 2 secondes d'intérêt ! Franchement, ne dépensez pas votre argent pour ce film ... No Escape est déjà beaucoup mieux pour un film du genre.
    traversay1
    traversay1

    3 078 abonnés 4 620 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 3 décembre 2015
    Après les actes barbares du 13 novembre, plusieurs films ont été déprogrammés (Made in France, Janie got a gun, Un parfum de printemps) ou leur titre modifié (Plus lourd que les bombes). Taj Mahal, qui relate les attentats de Bombay, a lui conservé sa date de sortie. La question est de savoir qui va avoir envie de voir un film sur des évènements aussi proches par leur modus operandi de ceux de Paris. En vérité, Nicolas Saada n'a pas cherché à livrer un compte-rendu des faits pas plus qu'une analyse politique ou une évocation de son impact sur la population. C'est à travers le prisme d'une assiégée de l'hôtel Taj Mahal, témoin de son attaque terroriste, que le cinéaste raconte cette histoire. Un point de vue intime dans un univers de violence extrême que l'on peut considérer comme digne puisqu'il évite le voyeurisme mais aussi frustrant tant son discours est finalement très court. Le film repose sur une actrice, Stacy Martin, dont la prestation neutre et intériorisée interdit presque toujours l'émotion nonobstant sa relation téléphonique avec ses parents ou les scènes poignantes avec Alba Rohrwacher. Cette impression d'être en dedans, voire extérieur, à la tragédie, est troublante et en grande partie insatisfaisante même si l'on sait gré à Taj Mahal de ne pas emprunter les voies spectaculaires de La tour infernale. Même sa conclusion avec l'évocation du traumatisme post-drame reste superficielle.
    dagrey1
    dagrey1

    86 abonnés 655 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 3 décembre 2015
    "Taj Mahal"est un film français réalisé par le réalisateur du film "Espion", Nicolas Sadaa. Il relate l'attaque islamiste qui a eu lieu à BOMBAY en 2008 durant laquelle plus de 190 personnes avaient été tuées. Cette attaque avait duré plusieurs jours, la police locale avait été en "dessous de tout" et un grand nombre de touristes avait été tués dans l'hotel de luxe Taj Mahal. Le film prend le parti pris du réalisme, les acteurs sont sobres, même "éteints" (particulièrement Stacy Martin -vue dans le premier volet de Nymphomaniac- et qui a l'air de s'ennuyer pendant les 3/4 du film). Sans attendre une réalisation à la Peckinpah, on aurait apprécié davantage d'action et de rythme. Par ailleurs, le long métrage comporte des incohérences, notamment le souhait des parents de rejoindre l'hotel livré aux terroristes, entouré par la police, pour secourir leur fille....
    jaggg
    jaggg

    19 abonnés 197 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 4 décembre 2015
    Encore un film qui colle à notre tragique actualité. Pour certains, il vaudra peut-être mieux attendre un peu avant d’aller le voir : l’attaque de l’hôtel est particulièrement réaliste, même si on n’y assiste que de l’intérieur de la chambre avec la jeune Louise et via son portable. Les coups de feu, les explosions, les hurlements des terroristes, les cris des victimes, tout cela prend pour nous une résonance toute particulière et crée une tension qui noue les tripes quand nous, spectateurs, nous retrouvons confinés dans cette chambre au centre du massacre extérieur, avec les attaquants qui cognent aux portes.
    Hélas, le film pèche par ses maladresses de mise en scène (les 30 premières minutes ressemblent plus à un roman-photo ou un film touristique sur l’Inde), une actrice principale fadasse qui n’arrive pas à capter notre sympathie malgré sa situation, des gros plans à n’en plus finir, statiques, qui traînent en longueur et nous emmènent au bord de l’ennui. Dommage, car ce film, témoignant des attentats de Mumbai en 2008, a toute sa place dans notre monde actuel.
    cylon86
    cylon86

    2 246 abonnés 4 430 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 5 décembre 2015
    Après les événements du 13 novembre, cette deuxième réalisation de Nicolas Saada a un écho bien particulier. Racontant l'histoire vraie d'une française de 18 ans coincée dans une chambre d'hôtel du Taj Mahal à Bombay lors de l'attentat qui y est survenu en 2008, le film se centre essentiellement sur Louise (campée par une Stacy Martin décidément convaincante) et sur le calvaire qu'elle a vécu. Calvaire bien solitaire puisqu'elle ne vivra l'attaque que cloisonnée dans sa chambre et que le cinéaste, décidant intelligemment de se départir de tout sensationnalisme, nous fera vivre l'attaque uniquement à travers le point de vue de Louise. Si le film s'autorise plusieurs séquences nous montrant les parents de Louise tentant tant bien que mal de rejoindre l'hôtel tout en rassurant leur fille au téléphone, le grand morceau de bravoure de l'ensemble sera bien évidemment celui où Louise passera sa soirée dans sa chambre, cachée, sursautant au moindre coup de feu. Avec un peu d'habilité à la mise en scène et aidé par le jeu de son actrice, Saada parvient à faire naître la tension à partir d'un rien et nous fait ressentir tout ce que Louise ressent d'une manière vraiment immersive. Dommage que la fin du film soit un peu laborieuse même si elle raconte tout de même quelque chose de très intéressant, dépeignant son héroïne comme une jeune femme condamnée à rester profondément seule, comme elle l'a été pendant tout le film.
    anonyme
    Un visiteur
    3,0
    Publiée le 9 décembre 2015
    La trouille. Cette trouille qui est le parfum du film pendant quatre-vingt-dix minutes. Nicolas Saada, le réalisateur, parvient à la rendre presque assourdissante, en dirigeant le plus naturellement du monde, la jeune comédienne Stacy Martin, personnage centrale du film.
    Tout commence paisiblement. Une petite famille bourgeoise, dont le "chef de" n'est autre que le comédien Louis-Do de Lencquesaing, arrive à Bombay pour une durée de deux ans. Leur séjour commence dans le luxueux Taj Mahal Palace avant qu'ils ne puissent intégrer la douillette villa mise à disposition par l'employeur de Louis-Do, mais pas tout à fait prête.
    Louise, alias Stacy Martin, s'ennuie un peu dans cette suite trop grande pour elle et ses dix-huit ans, tout comme dans ce décor luxueux que sa politesse l'empêche de qualifier de "vieux jeu". Pour passer le temps, elle traîne dans les rues avoisinantes de la ville, dépaysantes et agitées. Le soir venu, elle se retrouve seule, dans cette suite 427, pendant que ses distingués de parents se tapent la cloche non loin d'un poulet korma dans son jus...
    C'est à ce moment là que Nicolas Saada commence à se faire plaisir, aux yeux du spectateur que je suis. Des cris puis des coups de feu retentissent dans les couloirs de l'hôtel. Louise l'entend, vaguement inquiète et communique avec son père par téléphone, qui tente de lui prodiguer d'aimants conseils. La tension est palpable et va crescendo; la petite ne se démonte pas, se planque, puis ressort, à plusieurs reprises, jusqu'au dénouement que je tairai.
    Stacy Martin a le talent de faire ressentir sa peur et l'imminence éventuelle d'une issue fatale. Cette jeune actrice possède le charisme nécessaire à la mise en relief de ce genre de sentiment. De plus, le fait que l'attaque terroriste ne soit vécue que dans les yeux et dans l'imagination de la jeune fille rajoute à l'originalité du film, qui presque tourné en huis clos, offre un rythme croissant lentement mais franchement.
    En revanche, la musique originale a mauvais goût. Elle est pourtant composée par Nicolas Godin de l'éminent groupe Air, dont un proche fit la première partie dans une célèbre salle parisienne; il a d'habitude droit à mon sourire.
    Bombay bouillonnante, la violence inattendue, l'exactitude de Stacy Martin et la présence de Louis-Do de Lencquesaing ( dont je ne sais toujours pas pourquoi je l'aime bien, ce qui est pour me plaire d'ailleurs ) donne un long-métrage au charme tendu.
    Yves G.
    Yves G.

    1 273 abonnés 3 281 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 16 août 2016
    Le 26 novembre 2008, des terroristes pakistanais investissent l’hôtel Taj Mahal à Bombay, tirent sur les clients du restaurant, prennent en otage les résidents et y mettent le feu.

    C’est cet épisode sanglant que le réalisateur français Nicolas Saada a choisi de relater dans un film dont la sortie a coïncidé avec les événements tragiques du 13 novembre.

    Il le fait sur un mode qui n’est ni celui du documentaire ni celui du thriller. Il nous fait vivre le drame par les yeux de Louise, une jeune Française qui accompagne ses parents à Bombay. Alors qu’ils sont sortis dîner en ville, elle est prise au piège dans l’hôtel assiégé.

    Le film fonctionne très bien sur l’identification : que ferions-nous dans une chambre d’hôtel si nous entendions des déflagrations de Kalachnikov ? Tenter de fuir ? Se cacher ? Dans la salle de bains ? Sous le lit ?

    « Taj Mahal » n’est pas « Taken ». Nicolas Saada refuse la facilité qui aurait consisté à multiplier les courses-poursuites. On ne sortira pas de la chambre d’hôtel où Louise reste cloîtrée, reliée à ses parents par le fil ténu d’un téléphone portable à la batterie chancelante.

    Cette honnêteté est la plus grande force et la plus grande faiblesse d’un scénario trop vide qui doit recourir à une longue mise en place et à un inutile épilogue pour tenir la distance des quatre-vingt-dix minutes.
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 8 décembre 2015
    Excellent !
    L’absence de visuel exacerbe nos autres sens. L’imagination nous terrorise encore plus. La menace est dans l’attente, latente, proche, invisible, indicible, redoutée, amplifiée, fantasmée. Elle est efficacement distillée par une bande son parfaitement maîtrisée.
    Le film est pour moi une métaphore du terrorisme ; présent sans être là, amplifié par le son des médias qui ne retiennent pas la leçon, fractionné d’images partielles que notre angoisse complète, un incendie qui approche et asphyxie notre quotidien.
    poet75
    poet75

    256 abonnés 703 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 5 décembre 2015
    Parce que son sujet entre très en résonance avec les terribles événements survenus à Paris le 13 novembre dernier, beaucoup hésiteront probablement à aller voir ce film. Certes, le voir pourrait être ressenti comme une trop pénible épreuve pour certains, mais il faut prendre en compte les multiples qualités des choix de mise en scène voulus par le réalisateur Nicolas Saada avant de se décider à assister ou non à une séance de ce film.
    Ce sont des événements réels survenus à Bombay en 2008 qui ont servi de base au scénario du film. Cette année-là, des attaques islamistes visant entre autres le Taj Mahal, un hôtel grand standing, ont ensanglanté la vaste cité indienne. Comment échapper au piège du sensationnalisme quand on traite d'un tel sujet ? Y a-t-il moyen de mettre en scène le terrorisme tout en évitant de le donner en spectacle ? Peut-on donner à voir l'horreur des actes terroristes ou peut-on les faire ressentir sans jamais céder à quoi que ce soit d'ambigu ou de malsain ?
    C'est une gageure peut-être que de ne pas tomber dans ces pièges, mais si c'en est une, elle a été brillamment relevée par Nicolas Saada. Son film méritera à l'avenir d'être cité, à mon avis, comme un exemple d'intelligence de mise en scène.
    Comment s'y est-il pris ? Par quels moyens a-t-il si parfaitement réussi un film au sujet ô combien délicat, ô combien difficile à traiter ? Pour commencer, il a réalisé un film qui prend le temps. Avant qu'il ne soit question de terrorisme, de nombreuses scènes nous familiarisent avec d'une part les personnages principaux et d'autre part l'environnement qui est le leur. Nous découvrons par le regard d'un couple (Louis-Do de Lencquesaing et Gina McKee) et surtout par celui de leur fille Louise (formidable Stacy Martin) la ville de Bombay et son grouillement de population. Venus à Bombay dans l'intention d'y résider deux ans, ils s'installent dans un premier temps dans une suite de l'hôtel Taj Mahal. Hôtel que nous découvrons aussi avec les yeux de Louise, impressionnés par de grands espaces suscitant déjà une sorte d'angoisse.
    Vient ensuite évidemment, puisque c'est le sujet du film, l'attaque des terroristes qui s'introduisent dans l'hôtel pour y faire un massacre. Elle se déroule lors d'une absence des parents de Louise, sortis en ville. Seule à occuper la suite, cette dernière se retrouve comme prise en otage. C'est à cette occasion que se vérifient les choix de mise en scène radicaux et très judicieux décidés par le réalisateur. Evitant tout sensationnalisme, celui-ci ne filme le terrible événement que du point de vue de Louise. Autrement dit, on ne vit le cauchemar qui frappe l'hôtel que par le regard et les oreilles de Louise. Hormis les scènes montrant ses parents affolés avec qui elle reste en lien par téléphone, nous ne voyons et n'entendons rien d'autre que ce que voit et entend la jeune fille : la suite plongée dans la pénombre après qu'elle ait éteint toute lumière, les lueurs filtrant sous les portes, les bruits de fusillades, les cris, etc. Pas un seul plan ne montre les terroristes accomplissant leur besogne de mort. Comme l'affirme le cinéaste lui-même dans une interview, il a voulu réaliser « un film intimiste » sur une attaque terroriste et le moins qu'on puisse dire, c'est que c'est réussi.
    spoiler: Ce n'est qu'à la fin du film qu'on aperçoit, sur un écran de télévision, les images prises par les caméras de surveillance de l'hôtel montrant les terroristes à l'oeuvre. Comme pour mieux nous signifier que ce que Nicolas Saada a voulu réaliser, c'est précisément l'inverse de ce dont se repaissent volontiers les télévisions avides de sensationnel. Et il y a fort à parier que plus d'un réalisateur n'aurait pas su davantage éviter ce piège-là.

    Sans jamais donner le terrorisme en spectacle, mais en se contentant de nous en montrer les effets sur une jeune fille prise dans ses rets, « Taj Mahal » nous bouleverse, nous étreint, nous fait ressentir l'angoisse, nous tient en haleine. Oui, c'est une grande leçon de mise en scène qui nous est proposée dans ce film. 8/10
    WutheringHeights
    WutheringHeights

    99 abonnés 930 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 3 décembre 2015
    Stacy Martin (révélée par Lars von Trier dans Nymphomaniac) porte ce huis-clos, un survival movie assez original et rare dans la production française. Sur le visage si gainsbourien de l’actrice se lit la peur de mourir pour une absurdité, une cause que l’on ne peut entendre et le film dit avec une jolie économie de moyens ce que le terrorisme engendre, une tétanie qui ne quitte plus les victimes. Malgré quelques moments plus faibles (...), Nicolas Saada signe un film intéressant sur l’effroi que le terrorisme sème dans nos cœurs.

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