Avis sur Le Baron de Crac

Le Baron de Crac est un film qui m’a séduit à la base par son concept technique que je trouvais proche de celui d’un autre chef-d’œuvre, Taxandria. Je me suis donc lancé, et je n’ai pas été déçu. Sauf peut-être un peu par l’histoire qui est censée structurer tout cela, qui reste un poil décevant.
Mais enfin ce qui retient l’attention dans Le Baron de Crac c’est indéniablement la beauté absolue de sa forme ! Le film est absolument magnifique, encore plus si l’on parle d’un film du début des années 60. Le mélange des techniques fonctionne à merveille, et confère une ambiance étonnante, magique, grandiose, et onirique à un film qui a par ailleurs pour lui cette originalité. Les couleurs sont sublimes, la réalisation est impeccable, les ambiances sont variées et spectaculaires pour certaines, bref, c’est d’une richesse foisonnante, d’une inventivité incroyable, c’est un des films les plus esthétiques qu’il m’a été donné de voir et du point de vue de l’originalité formelle, depuis Taxandria !
Les acteurs sont aussi très bien dans leurs rôles. Rien à redire, même si les pauvres on tend à se désintéresser un peu d’eux pour profiter des décors ! Mais ils sont solides, Kopecky colle parfaitement au fameux baron, Jelinek et Brejchova forme un couple attachant, Karel Hoger apparait peu mais est un Cyrano de qualité. A mon avis ce n’est pas l’argument principal du film le casting, mais c’est bien de ne pas avoir choisi les interprètes au hasard et d’avoir quand même prêté attention à eux.
Le scénario reste un peu le point faible du film, même si c’est un peu minime. Disons qu’à l’instar d’autres adaptations des aventures du Baron, c’est un peu dégingandé, ça manque de liant, et j’ai le sentiment que l’histoire d’amour reste un peu basique tout de même. A mon sens, et à l’inverse d’un Taxandria justement le film est très joli, mais souffre d’une histoire qui ne joue pas toujours son rôle entrainant. Alors attention, ça reste poétique, imaginatif, rythmé, mais il manque cette profondeur et cette émotion qui aurait fait de ce film une réussite totale.
Mais bon, on ne va pas bouder son plaisir, Le Baron de Crac est surement l’un des plus beaux films des années 1960, un des plus imaginatif et audacieux sur la forme. C’est probablement un incontournable de cette époque, malheureusement ayant souffert sans doute d’être Tchèque et pas Américain ! D’où son manque de notoriété. 4.5.

Des adaptations du Baron de Münchhausen, j'en ai vu quelques unes et si on excepte le dessin animé (que j'ai vu étant plus jeune) aucune ne m'a marqué, pas même celle de Gilliam.

On retrouve ici une autre version où le malheureux se retrouve sur la Lune, ramène l'un de ses habitants et part enlever une princesse à Constantinople, tout un programme. Mais ce que cette adaptation a de "neuf" c'est vraiment le parti pris artistique, mélanger dessins, film d'animation et film live et faire en sorte que ça rende aussi bien, c'était franchement couillu.

Parce que le film est sublime dans les rares couleurs qu'il utilise dans les décors, mais aussi dans ce qu'il raconte. Je dois dire que la partie avec Münchhausen n'est pas celle que je trouve intéressante, on a compris, il se sort de toutes les situations par des pirouettes invraisemblables, non, moi ce qui m'intéresse c'est l'histoire d'amour, pas forcément très originale, entre la princesse et le sélénite, ainsi que les somptueux décors de l'orient.

Tout ça, et surtout avec cette façon de le filmer, ça me botte vraiment. L'idée de la danseuse et du raisin, c'est juste sublime, il se passe quelque chose, on sent qu'on est dans cet orient sensuel qui parle à tous.

Le film fait beaucoup ça d'ailleurs, il nous parle de ce que l'on connaît, de notre imaginaire, de nos références communes. C'est pas forcément déplaisant, bien au contraire. Du coup on se met à se souvenir, à rêver... C'est sans doute le but du film.

Mais étant donné que le personnage de Münchhausen ne m'intéresse pas plus que cela encore une fois et qu'il est au centre du film (forcément), bien disons que sur la fin j'ai trouvé que ça tirait peut-être un peu en longueur, sans que ça soit chiant, mais j'aurai aimé que ça soit plus direct et privilégier peut-être un peu plus les scènes avec les deux amoureux. Quoique la rivalité maladive du Baron était fort amusante, le voir subir un échec alors qu'il est le narrateur et que le spectateur soutient forcément le sélénite rend la chose fort cocasse.

Sinon c'est évidement un film à voir pour ses idées de cinéma et la petite touche d'émotion qu'il peut faire transparaître. Mais je suis déçu qu'il n'y en ait pas plus.

Magnifique œuvre poétique, simple, nous emmenant dans un monde imaginatif et merveilleux. Chaque petite histoire ressemble à un conte qui passionne, qui émeut, qui étonne, qui émerveille. On ne peut pas rester insensible devant ce film qui nous en rappelle d'autres mais qui sait conserver une originalité !!

Zeman nous livre sa version du baron de Munchausen mâtiné du brave Don Quichotte et fait un film tout à fait fantasque et fantastique dans la lune, sur la terre et dans les mers.
Il faut reconnaître qu'il est d'une richesse poétique superbe et d'une invention remarquable. La réalisation pêche peut-être un peu par son rythme lent gêné en vérité par la narration molle mais la magie des images l'emporte haut la main.

Cinéaste inventif depuis ses débuts, Karel Zeman mêle ici l'animation et les prises de vues réelles pour nous offrir une adaptation libre des aventures du baron de Münchhausen. Le résultat est époustouflant : pour mieux donner vie à l'univers fantastique et onirique de son film, le mélange des techniques utilisé donne vie à de véritables scènes semblant tout droit sorties d'un rêve. Que ce soit dans les décors, dans l'animation, dans le sens de l'échelle de la mise en scène ou dans la colorimétrie, tout est impeccable, contribuant à mieux nous faire entrer dans un univers qui en appelle à notre âme d'enfant. C'est d'ailleurs essentiellement l'aspect visuel qui compte, l'histoire ne s'encombrant guère de psychologie pour mieux nous divertir. Une véritable merveille.

S’abandonner une heure trente durant à la poésie conjuguée de Karel Zeman et du baron Crac, dixit Münchhausen, est un véritable enchantement. Les célèbres aventures du baron ont été plusieurs fois portées à l'écran. Quatre versions font référence. Tout d'abord celle de Mélies (1911) l'inventeur du cinéma fantastique dont la parenté avec le baron parait évidente. Celle de Josef Von Baky (1943) flamboyante mais qui a contre elle d'avoir été produite par la UFA en pleine période d'occupation. Celle de Karel Zeman plus dans l'esprit de Mélies dont il est ici question et enfin celle de l'iconoclaste Terry Gilliam (1988) assez fidèle à la version de la UFA. Qui était vraiment le baron Münchhausen qui racontait avoir été sur la lune bien avant le célèbre voyage de Jules Verne ? Le personnage a bien existé, Karl Friedrich Hieronymus (1720-1797) dit baron de Münchhausen était un officier allemand à la solde de l'armée russe réputé pour sa faconde et sa propension à enjoliver ses exploits guerriers. En 1785 le baron alors âgé, confie à l'écrivain Rudolf Erich Raspe de rassembler ses souvenirs (en langue anglaise). Juste un an après, Gottfried August Bürger traduit le texte en allemand, lui donnant une tournure poétique qui en fera l'ouvrage de référence. En France c'est le fils de Théophile Gautier qui assure la traduction, agrémentée des illustrations de Gustave Doré. Le personnage devenu un monument de la littérature populaire allemande fait partie des grands rêveurs avec Don Quichotte, Cyrano de Bergerac ou Tartarin de Tarascon. Karel Zeman dont le style si particulier mélangeant animation et images réelles est devenu populaire depuis le succès de "Voyage dans la préhistoire" (1955), aborde assez naturellement l'univers du baron autrefois imagé par le magicien Méliès auquel il pourra ajouter les illustrations de Gustave Doré qu'il admire tant. Zeman dont le talent est surtout visuel n'a pas besoin de retranscrire de manière très fidèle le roman de Bürger mais de s'emparer des exploits les plus marquants du baron fantasque pour les parer de tout son art poétique. C'est ainsi que défilent sous nos yeux ébahis les épisodes du voyage sur la lune, de l'insurrection en Turquie, de la traversé du globe à l'intérieur du ventre d'une baleine ou du fameux survol d'un champ de bataille, juché sur un boulet de canon, en repérage des lignes ennemies. Les images proposées par Zeman, nimbées de la musique de Zdenek Liskà, sont tout à la fois enchanteresses et drolatiques selon son style si particulier. Cette juxtaposition d'images d'Epinal manque malheureusement de fluidité narrative et le jeu des acteurs pourtant confirmés se noie un peu devant l'ampleur des décors et une voix off omniprésente destinée à personnifier à côté de l'acteur tchèque Milos Kopecky, un baron Crac souvent amusé par son propre sens de la démesure. Si le "baron Crac" ne recèle pas toute la féérie du "Dirigeable volé" (1967) à la structure dramatique plus soutenue, il nous propose néanmoins un moment d'abandon auquel nous aurions tort de ne pas nous laissés aller. Ceux qui veulent en savoir plus sur le baron Münchhausen pourront compléter cette vision par la découverte des deux petits chefs d'œuvre de Josef Von Baky ou deTerry Gilliam.

Près de 20 ans après le chef-d'oeuvre de Joseph von Baky, tourné sous le régime nazi, Karel Zeman réadapte les mythologiques aventures du Baron de Munchausen (aussi appellé comme ici le Baron de Crac). Une adaptation qui dès les premières images d'un cosmonaute dans sa fusée, situe bien le film tourné alors que la course à l'espace entre l'URSS et les USA faisait rage. Mais outre cette introduction inattendue, le film reprend bien l'esprit farfelu des aventures du baron fantasque. Karel Zeman reprend ses modèles d'inspirations habituels (Méliès, Jules Verne), pour livrer un film plein d'imagination et de trouvailles à moins frais, mais le rythme reste assez austère face aux films plus modernes.

Film d'animation tchèque. Karel Zeman reprend les aventures du Baron de Munchaüsen. Ce sont donc des aventures fantastiques et totalement irréalistes qui sont contées ici, et c'est là, au niveau du récit ou du scénario que se situe la faiblesse du film, car la réalisation de l'animation est assez réussie et conforme au style de Zeman, avec beaucoup d'inventivité et de poésie. Un certain style "Jules Verne" est conservé. Mais l'intrigue est inexistante et il y a peu d'action. Il faut rester au niveau des images, des couleurs, et des effets spéciaux de l'époque. (musicalement (et bruitage) assez faible aussi).

Un petit bijou de créativité, poetique, graphique, surrealiste, planant, intemporel, qui surpasse de loin ce que faisait Disney à la mème époque. Karel Zeman etait un genre de Svankmajer version sympathique, apolitique, grand public...
Un pur chef d'oeuvre cultissime qui nous renvoie à notre propre monde de l'enfance...
Du meme auteur :
"le dirigeable volé"
"l'arche de mr servadac"...........................................................................
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