Avis sur Adrénaline le film's

Un petit film mad, bizarre et loufoque mais malheureusement inégal comme souvent les films à sketch. Mais ça se regarde. Bien que réalisé par différents réalisateurs, l'univers global évoque beaucoup celui d'un Jean Pierre Jeunet période "Delicatessen". Les meilleurs segments restants " Le corridor " (une espèce de maison bourré de pièges mortels, 15 ans avant "Saw"...) et cette "araignée caméra", visuellement très efficace.

L'adrènaline (une provocation orthographique dès l'affiche: "Adrènaline, le films") est une substance sècrètèe par le corps humain, en rèponse à une agression ou à une excitation violente...Une camèra araignèe agresse un veilleur de nuit, un gant de boxe modèle un visage humain, un reprèsentant subit un parcours du combattant dans les combles d'une vieille bicoque...L'humour noir soude solidement les segments de cette anthologie concoctèe par Anita Assal, John Hudson, Philippe Dorison, Jean-Marie Maddeddu et surtout Yann Piquer! Unique, dèjantè, imposant, culte, ce panel français de courts rèserve des surprises bien corsèes...

Epoque des tentatives de renouveau de l'horreur à a française… Parmi les plutôt bonnes surprises on reteindra Baby Blood ou Les Prédateurs de la nuit. Adrénaline, a les défauts du film à sketches : bien trop inégal, bancal, mais quelques jolis moments malgré tout surnagent...

"Adrénaline" vaut le détour seulement pour deux courts métrages, à savoir les excellents "Corridor" (4/5) d'Alain "Baby Blood" Robak, qui montre un homme dans un corridor cherchant à éviter des pièges à la fois malins et mortels, et "Sculpture physique" (4/5) de Yann Piquer & Jean-Marie Maddeddu, montrant un homme dont le visage se dégrade peu à peu sous les coups d'un gant de boxe et qui vaut surtout pour la transformation physique de ce dernier. Si ce n'est peut-être "Cyclope", qui possède 2-3 bonnes idées, tous les autres segments sont au pire mauvais et au mieux ennuyants.

En général je ne suis pas un grand amateur de films à sketch, mais bon, je me suis laissé tenter par celui-ci qui est français. Je rejoins les critiques précédentes, c’est vrai qu’il y a tout de même deux histoires qui surnagent.
Côté casting on n’a pas grand-chose à se mettre sous la dent, si ce n’est à découvrir dans un emploi peu courant Clémentine Célarié qui fait de la quasi figuration dans un des sketchs les plus faiblards du lot d’ailleurs. Les interprètes font à peu près ce qu’ils ont à faire, mais bon il n’y a presque pas de dialogues, et les situations de manière générale auraient pu être jouées par des amateurs que cela n’aurait pas changé grand-chose. Certains ne se forcent tout de même pas trop, je pense par exemple au type dans sa voiture qui n’a pas l’air de trop s’émouvoir de savoir qu’il va finir broyer dans une presse hydraulique !
Les scénarios sont très inégaux. Certains jouent sur le surréalisme (celui du plafond, le dernier sketch, notamment), d’autres sur une immixtion étrange du fantastique (l’ambulance, la télé), d’autres prônent une horreur crédible, comme celle des deux vieux. Certains sont longs, d’autres courts, certains ont un message satyrique d’autres non, certains sont comiques, d’autres dramatiques, bref, il y a un pot-pourri d’histoire très variées. Chacun trouvera surement son compte, mais il faut avouer que certaines sont très laborieuses (dont celle où apparait Célarié, brouillonne et peu claire), et d’autres manque beaucoup d’intérêt (celle du métro). Cependant les histoires sont généralement courtes, ce qui permet de ne pas nuire véritablement à l’ensemble, qui doit bien compter une dizaine de films en 70 minutes.
Côté réalisation chacun a utilisé son style. C’est vrai que le sketch de la maison piégée est brillamment filmé, l’accumulation devient très drôle vers la fin, celui du plafond est bien tourné aussi avec un réel sentiment d’oppression, le dernier dans sa simplicité totale est aussi marquant. De manière générale il n’y a pas de gros ratés, hormis encore une fois peut-être celui avec Célarié, trop brouillon. Sinon côté décor et photographie il ne faudra pas attendre grand-chose. Ca sent vraiment le tout petit budget, faut dire que le fantastique français des années 80 c’était très underground. Certains sketches sont en noir et blanc, d’autres en couleurs, mais de façon générale Adrénaline a pris un gros coup de vieux. Heureusement les effets visuels sont eux au niveau. On a le droit à quelques scènes violentes pour certaines très surprenantes, et même s’il y a toujours un humour très noir, le film pourra quand même rebuter. Sinon la bande son n’a pas d’intérêt particulier.
Voilà, en clair Adrénaline est tout de même un métrage bizarre, que je recommande pour les amateurs d’horreur rare et méconnue. Il y a du bon et du moins bon dans ce film, mais je salue de belles recherches et la singularité de cet ensemble qui pourrait surement inspirer quelques réalisateurs actuels. 3.5.