Avis sur Crise

Premier film d'un géant du cinéma, Ingmar Bergman, donc d'ores et déjà une raison à elle seule de regarder cette oeuvre. Mais aussi, il y a déjà les thématiques récurrentes du maître à travers les relations mère-fille, la manipulation, la possessivité, la solitude, l'adieu à l'innocence ; et même si toutes ses thématiques ne sont pas exploitées jusqu'au bout cela peut-être considéré comme une deuxième bonne raison.
"Crise" est une oeuvre imparfaite (Bergman lui la considérait carrément comme ratée ce qui est un jugement bien trop sévère !!!), notamment parce qu'elle est parfois trop bavarde, ce qui ne veut pas dire que les dialogues ne sont pas bien écrits car c'est le contraire il y a de très beaux dialogues, et la direction d'acteurs peut-être parfois légèrement trop emphatique (surtout en ce qui concerne Marianne Löfgren !!!).
Mais à côté de cela, on a le droit à du bon, à du très bon. Le réalisateur se montre très inspiré derrière la caméra lors de la séquence du bal ou encore quand la jeune fille, jouée par la fraîche et très jolie Inga Landgré, se donne à l'acteur raté neurasthénique et séducteur, joué magnifiquement par Stig Olin, qu'on peut considérer comme le premier superbe personnage bergmanien, et auquel on s'identifie très facilement.
Il y a des imperfections, c'est sûr, mais les qualités sont telles, les qualités de la filmo du futur réalisateur des "Fraises sauvages" sont déjà là, qu'on ne peut passer à côté de cette oeuvre intéressante pour ne pas dire fascinante par certains aspects.

Voilà un Bergman qui a tout d'un très grand film. Ce qui frappe dans le film c'est sa complexité. Pourtant, l'ouverture n'est pas réellement brillante et s'avère à l'inverse très simpliste. Cependant, le reste du film se montre bien plus ambitieux. Il se réveille peu à peu et va ainsi pouvoir embarquer complétement son spectateur. La beauté de la mise en scène impressionne le spectateur. Très beaux plans, belle gestion du mouvement, acteurs de grande qualité, belle gestion de la musique. Le tout donne un aspect tout à fait artistique au film en le plongeant au fur et à mesure du particulier à l'universel. Jusqu'à la scène finale qui vient clore avec grande classe la "pièce" présentée. Le scénario est également de qualité. Dès son premier film, Bergman parvient à explorer la complexité de ses personnages et à écrire de beaux dialogues. Au final, "Crise" est un film surprenant, qui prouve que Ingmar Bergman est un très grand metteur en scène dès son premier film. A voir!

1er film de Bergman et un très bon film pour commence, déjà par son histoire qui est dans sa 1er partir sont très intéressant juste à Nelly partent en ville, après je trouve la 2ème partie un peu moins passionne, voir carrément chiant par moments et un final assez prévisible, mais il y a de très bon acteur qui sont très convaincants, et une bonne petite BO agréable et servit par une très belle photographie, surtout dans les scènes extérieures.

Intéressant, ce n'est pas encore du pur Bergman mais on note déjà une bonne technique. Le scénario n'est pas très bien exploité avec les réactions des personnages tracés en pointillés.

Crise est un long-métrage suédois de peu d'importance, n'ayant ni souffle épique impressionnant, ni acteurs remarquables, ni situation dramatique exceptionnelle, ni image splendide, ni même quoi que ce soit qui en ferait un grand film. Alors pourquoi est-il si connu ? Simplement parce qu'il est l'ouverture d'une carrière s'étalant sur près de soixante ans, une carrière qui peut-être a marqué le Cinéma comme aucune autre, celle du plus fabuleux montreur d'images du vingtième siècle, le génie, la légende, le mythe Bergman.
Ingmar Bergman venait de signer le scénario de Tourments de son compatriote Alf Sjöberg, et se met maintenant lui-même à la réalisation.
Basé sur une histoire simplette, Crise est un premier pas dans l'univers bergmanien : le personnage de la jeune fille innocente, attirée par les richesses de la ville (on peut voir en elle une future Monika laquelle elle partage de nombreux points communs), les amours entrelacées, les scènes légères avec une jeunesse qui ne vit pas sur la même longueur d'ondes que les générations précédentes (la scène du bal est à ce titre bien révélatrice). Mais il ne s'agit que d'une premier pas, on reste sur le seuil : les profondes interrogations métaphysiques, la fascination et du monde de l'illusion et du spectacle, les déchirements des couples... tous ces grands thèmes bergmaniens attendront. Même visuellement le film n'est pas un délice. Toutefois, en peignant des personnages angoissés par la mort et n'arrivant pas à communiquer réellement, Bergman arrive à faire dégager de ce premier film des émotions et une vigueur impressionnantes pour quelqu'un alors inexpérimenté.

Un des premiers films de I. Bergman, le deuxième plus précisément, contenant tous les "ingrédients" de ses chef-d'œuvres à venir. Le style plus évocateur qu'explicite est déjà bien présent et la qualité technique autant que le principe du déroulement envoutent dès les premières images, bien que l'histoire paraisse, de prime-abord, anodine.

Le réalisateur suédois, s'exprimant, autant dans la richesse de la forme que dans celle du fond, nous livre, ici, avec l'attrait qu'on lui connait pour la profondeur psychologique, une galerie de personnages capitaux et attachants par lesquels il exprime une grande palette de sentiments par le biais de dialogues subtilement évocateurs, littéraux ou poétiques, le tout donnant lieu à quelques séquences d'une intensité captivante.

Une belle preuve de la capacité de Bergman à sublimer les émotions, des plus positives jusqu'à celles empreintes de gravité, issues de la complexité des rapports humains, sans austérité ni froideur intellectuelle, par cette réalisation émouvante aux accents de comédie qui ne nécessite pas forcément de grandes analyses de fond, et que l'on peut, rien que de par le talent de l'ensemble, savourer simplement... comme tout bon divertissement...