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    Meurtre à l'italienne
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    2,9
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    Eowyn Cwper
    Eowyn Cwper

    88 abonnés 2 038 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 2 mai 2020
    Ce n’est pas pour rien qu’on a pris le mot imbroglio aux Italiens : quand ils veulent faire une histoire velue, ils n’ont pas peur de semer l’audience en route, que le crime en germe ou non. Œuvre policière aux multiples visages, le film de Germi baigne dans un couloir narratif qui, telle une vis sans fin, va du commissariat aux lieux des crimes en agissant comme un intermédiaire.

    Pour une des premières fois depuis Hitchcock, on n’a pas peur de prendre le spectateur pour une personne aussi douée d’intelligence & de sens analytique que le scénariste ou le charismatique personnage du policier compétent eux-mêmes : le spectateur est transformé en complice innocent du film.

    Cela tombe bien car Germi, en plus de son rôle de réalisateur, est les deux : acteur incroyable, il transcrit les codes policiers dans la plus pure tradition du film noir sans perdre l’opportunité de composer des plans qui resteront parmi les plus iconiques du noir & blanc, à cette époque où l’ombre était sculptée sans plus créer de “points noirs” ni de ruptures. En fait, si Meurtre à l’italienne est le plus noir & blanc des films monochromes, rarement le crime a été si peu traité en noir en blanc.

    Dans le ballet judiciaire qui s’agite, le cinéaste maintient la chaleur humaine, démontrant sa conviction dans les petits gestes ou les expressions qui passent sur les visages comme… des ombres. Alors on visionne un film qui peut se permettre de correspondre aux codes de l’époque tout en créant une forte dimension empathique qui rend la mort vraiment dramatique & triste ; pas juste cet ersatz de sensation forte qu’on cultivait jusqu’alors avec une forme de culpabilité un peu snob.

    Germi nous enlève cette culpabilité comme s’il avait été le seul à comprendre que deux millénaires de dramaturgie pouvaient s’être trompés. Tout cela en étant lui-même, comme on le réclame généralement implicitement d’un réalisateur-acteur, extrêmement humble : la position de son personnage, en Italie, voudrait qu’on s’adresse à lui avec le terme respectueux de “dottore”, ce que les sous-titres rendent du mieux qu’ils peuvent – mais lui, bien dans son rôle, dit par au moins quatre fois qu’il n’est pas un “dottore”.

    Puisqu’il s’agit d’un film policier, il se repose sur les auxiliaires (comprendre : les personnages secondaires) que les occis lièrent, afin de transmettre des codes qui, cette fois, s’adressent vraiment au spectateur : humour, crescendo dramatique, mystère. Mais il faut avoir l’esprit vif – encore – devant ce dialogue que je schématise :

    — (Le prêtre) Il fréquente des cartomanciens, des voyants… Des charlatans, en somme.

    — (Le commissaire) Oui, j’en connais un.

    Cette moquerie discrète de la religion, passant presque inaperçue derrière l’acting subtil de Germi, est un échantillon de tout son mode opératoire, qui fait de nouveau de son pays un lieu de renaissance : ici, celle d’une narration qui croit en son public.

    → https://septiemeartetdemi.com/
    ronny1
    ronny1

    29 abonnés 911 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 1 juin 2018
    Huit années après „Traqué dans la ville“ et sept films plus tard, Pietro Germi avec “Un maldito embrollo“ (“Meurtres à l’italienne“) revient au film noir, mais cette fois plutôt sous forme de pastiche. Certes, les codes du cinéma américain sont présents, à commencer par le commissaire de police (interprété par Germi lui-même) dont les lunettes noires, l’éternel cigare et le chapeau renvoient aux privés d’Hollywood, mais aussi sous une forme détournée, comme les sandwichs d’un inspecteur éternellement affamé, interprété par Saro Urzi. C’est ce dernier point qui marque l’entrée du virage que Germi prend vers la comédie. Sa précédente tentative datant de 1952, était un Vaudeville assez décevant “Mademoiselle la Présidente“, qu’il a renié par la suite. C’est donc avec parcimonie que les scènes comiques sont introduites, le film restant avant tout dramatique. Dans cette enquête tarabiscotée et interminable, l’important est dans la découverte de la bourgeoisie romaine et ses calculs médiocres. L’absence de cynisme de cette critique sociale assez convenue mène vers une certaine tristesse qui affadi le propos, si bien que le récit se perd quelque peu et l’attention de même. Si une fois de plus la direction d’acteur de Germi est parfaite, avec, entre autre, une toute jeune (20 ans) Caudia Cardinale, découverte l’année précédente dans “Le pigeon“ de son ami Mario Monnicelli et si la musique de Carlo Rustichelli colle parfaitement, la mise en image de Leonida Barboni, malgré sa qualité (contraste, cadrages, mouvements de caméra) semble dépassée en format 1.37. Ses modèles américains filment en Cinémascope (Henry Hathaway, John Sturges) ou à défaut en 1.85 (John Ford), voir en 1.66. Néanmoins, Billy Wilder adepte du mélange sérieux/comique avec le mauvais goût féroce qui le caractérisait adorait ce film. Sans aller jusque là, quelques scènes de franche rigolade, comme par exemple la bagarre des filles dans le bar, permettent de passer un bon moment.
    Estonius
    Estonius

    2 473 abonnés 5 225 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 16 février 2018
    Germi est l'auteur d'incontestables chefs-d'œuvre (Divorce à l'italienne, Mademoiselle la présidente), mais là il se plante en beauté. On peut voir le film à deux niveaux : d'abord l'énigme policière, et là force est de constater qu'elle est d'une affligeant nullité nous offrant même ce qu'il y a de plus lamentable en matière de fausses pistes du roman à énigme (la lettre anonyme en étant le pire épisode). L'autre niveau c'est la prétendue satire sociale. Quelle satire ? Les gens aiment l'argent, les gens aiment le sexe, les gens sont hypocrites, c'est ce qui s'appelle inventer l'eau chaude ! Pire Germi qui exècre les bourgeois, allant même jusqu'à les gifler par pure méchanceté, a comme de la condescendance pour un tueur minable, tout ça parce qu'il est pauvre. Plus manichéiste, tu meurs. Et en plus il y a un puritanisme sous-jacent très déplaisant. L'autre défaut du film c'est que l'on a rien à se raccrocher, sûrement pas Germi qui joue médiocrement le rôle de l'enquêteur et qui est assez insupportable, quant à Cardinale, elle est mignonne mais n'éclaire nullement le film. Un ratage dans les grandes largeurs malgré que ce soit bien filmé.
    Prad12
    Prad12

    77 abonnés 1 085 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 9 janvier 2015
    Encore un excellent film policier du cinéma néoréaliste italien avec l'évocation de l'homosexualité, une critique acerbe de l'église, de la bourgeoisie empêtrée dans ses conventions, des pauvres prêts à tout pour s'en sortir, de la police cogneuse et des escrocs en tous genres...... bref, un mélange que seul le cinéma italien peut faire avaler grâce à une dose d'humour sans quoi tout ceci serait indigeste et malsain....... et aussi Claudia Cardinale, juste top.....
    soniadidierkmurgia
    soniadidierkmurgia

    1 006 abonnés 4 091 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 18 janvier 2014
    Un polar italien d’avant le giallo par le toujours talentueux Pietro Germi qui en plus de la réalisation est aussi à la manœuvre dans « l’acting » comme dirait l’inénarrable Jean-Claude Vandamme. Il campe une sorte de Maigret transalpin aux méthodes musclées dont le physique se rapproche plus de l’anguleux Vittorio Gassman que du bourru Jean Gabin. En plus d’un scénario captivant, Germi nous entraine derrière les façades des immeubles où se côtoie toute la faune qui constitue la petite bourgeoisie romaine. Comme d’habitude la charge est souvent violente et assenée avec une bonne dose d’humour. Germi qui était sans aucun doute un réaliste, peu optimiste sur la nature humaine choisit de prendre le parti de la dérision pour rappeler à chacun d’entre nous sa pauvre condition d’humain. Sept ans plus tard avec « Signore e Signori » la charge sera directe et ne passera plus par le genre policier.
    anonyme
    Un visiteur
    3,5
    Publiée le 6 février 2013
    Pietro Germi incarne un enquêteur accrocheur qui utilise toutes les ficelles du métier. Un film policier classique et moderne avec en plus la touche italienne et la technique parfaite de Germi.
    benoitparis
    benoitparis

    94 abonnés 1 277 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 26 février 2011
    Du policier à la Simenon, où l’enquête est prétexte à une plongée dans les tréfonds des faiblesses humaines. Sans doute en raison de l’héritage du naturalisme à l’italienne Germi en rajoute encore dans le réalisme tragique social, dans l’acidité du trait, dans la souffrance et la médiocrité des protagonistes. Le commissaire incarné par la réalisateur n’a plus rien de ce que Maigret pouvait avoir de moralisateur. Il s’en tient au constat navré et à sa pudeur. Le plus touchant est que Germi ne s’en sort pas par le cynisme, comme dans la plupart des comédies à l’italienne, mais bien plutôt par une tristesse insondable. Seul le pittoresque méridionale et tirant vers le cynisme bon enfant (les italiens savent si bien se mettre en spectacle…) des flics ou des personnages secondaires éclaire un peu le tableau. Claudia Cardinale incarne une fois de plus magnifiquement une figure de fille du peuple courageuse et prise dans le tragique de la vie.
    scorsesejunior54
    scorsesejunior54

    138 abonnés 694 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 13 juillet 2008
    A 19 ans, Claudia Cardinale s'était faite remarquer avec le désormais célèbre "Pigeon" qu'avait dirigé Mario Monicelli. L'année suivante, outre le très grand "Rocco e i suoi fratelli", sa première collaboration avec Luchino Visconti, elle avait joué dans "Un maledetto imbroglio", illogiquement traduit "Meurtre à l'Italienne". Ce film réalisé par Pietro Germi est aujourd'hui tombé aux oubliettes, n'intéressant plus que les afocionados de la belle Claudia dont je fais moi-même partie... Il s'agit en fait d'un véritable "whodunit" tel que le décrivait Alfred Hitchcock, c'est-à-dire l'une de ces multiples enquêtes à la Agatha Christie. Autrement dit, posez une situation bien convenue avec un assassinat que des inspecteurs aux personnalités plus ou moins charismatiques vont tenter d'élucider, mettez quelques suspects, brouillez les pistes et attendez les cinq dernières minutes pour révéler la vérité et par extension l'identité du meurtrier. Entre-temps, le spectateur pourrait changer de chaîne et regarder un match de foot en attendant qu'il n'aurait rien raté, l'essentiel étant de saisir les éléments initiaux ainsi que le twist final. Le reste ? On s'en balance ! Les interrogatoires se succèdent lentement mais sûrement, les différentes hypothèses se voient bigrement étudiées pendant que les quelques passionnés pourront prendre les paris visant à dénicher le coupable. Finalement, que ce soit l'un ou l'autre, le résultat est le même : des scènes très théâtrales dans le jeu comme dans la mise en scène se succèdent avec tout de même un brin d'humour histoire que cela ne soit pas trop pesant. Bien sûr, c'est plus vif que du "Derrick" (vous imaginez sinon !), un peu plus malin aussi et beaucoup mieux joué. Pour autant, ce "Maladetto Imbroglio" est vraiment trop lent et ressemble beaucoup trop à un produit de série démodé pour daigner nous sortir de l'ennui. Les seules illuminations se font présentes lorsque C. Cardinale entre en piste : là, on sait pourquoi on regarde le film.
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