Tout ce que l'on peut dire, c'est que Roman Polanski ne s'est pas contenté de lire Macbeth, le texte et le ressort dramatique l'ont visiblement transcendé. En effet, très fidèle au texte de Shakespeare dont il a sentit que ce n'était pas seulement l'action qui comptait, mais aussi l'art du dramaturge anglais à mettre en mots justes les plus complexes sentiments, Polanski ajoute sa propre vision du délire partagé par Macbeth et sa femme, de cette fulgurante descente en enfer, produite par le seul désir irrésistible de s'élever au prix même de sa bonne conscience. Le réalisateur joue donc avec les images et nous offre par exemple une vision personnelle des sorcières, groupe de femmes nues, obscènes, à l'aspect répugnant qui représentent cette meurtrière ambition, soif du pouvoir et de la connaissance funeste. Lady Macbeth, elle, au visage angélique et au drapé blanc correspond tout à fait à l'image du personnage enjôleur, charmeur et finalement faible qu'a crée Shakespeare. Macbeth seré donc Adam, poussé par Eve à croquer la pomme, et passer de l'innocence au savoir insoutenable, aux énigmes aussi vraies que mensongères, tel est le destin de l'homme... Les scènes de délire sont particulièrement frappante car pleine de sang, de vie et de mort mêlées dans ce sang, oppressantes, saisissantes, angoissantes, elle produisent le même effet sur nous que sur Macbeth. Très bonne idée à la fin de montrer l'angle de vue de la tête de Macbeth, qui voit le peuple se rire de lui qui n'est plus qu'une moitié d'homme. Bref nous pourrions repprocher à Polanski son jeu de caméra sommaire ou cet aspect un peu nu qui ressort de ce film, il n'en reste pas moins un très bonne adaptation du texte Shakespearien, pièce qui reste un des monuments du théâtre anglais.