JSA (Joint Security Area) : les secrets du tournage

JSA est le troisième long métrage de Park Chan-Wook. Ce film lance véritablement sa carrière (ses deux précédents longs ont été des échecs commerciaux) et lui permet de connaître une renommée internationale. Il s'agit de l'un des plus gros budgets du cinéma coréen ainsi que l'un des plus gros succès de l'année au box-office national (six millions d'entrées).

La JSA ou Joint Security Area ("zone de sécurité commune") est la zone sous contrôle de l'ONU située à la frontière commune entre la Corée du Nord et la Corée du Sud, dans la zone démilitarisée (DMZ). Elle fut créée lors de la signature le 27 juillet 1953 de l'armistice de Panmunjeom mettant officiellement fin à la guerre de Corée.

En 2000, date à laquelle le film est sorti, la Corée du Nord, dernière dictature stalinienne au monde, est dirigée par Kim Jong-il qui succède à son père décédé en 1994. Il lui faudra toutefois attendre une période de deuil de trois ans pour jouir des pleins pouvoirs. Il arrive aux commandes d’un pays en proie à une famine endémique qui, selon des ONG autorisées à venir sur place, aurait tué 3,5 millions de personnes entre 1995 et 1998 et poussé des milliers de personnes à fuir le pays. C’est également le début d’une crise nucléaire de plus en plus tendue avec l’Occident.

JSA est un film de commande de Myung Films qui propose à Park Chan-wook l’adaptation d’un roman de Park Sang-yeon. Trois scénaristes travaillent sur le script qui est supervisé et validé par le cinéaste lui-même, qui changera au passage le sexe du major chargé de l’enquête afin d’éviter un film trop masculin.