Arrête moi si tu peux est un film tout à fait excellent qui se regarde avec un réel plaisir.
D’abord le casting est très réussi. Di Caprio comme souvent livre une prestation mémorable, s’emparant de ce personnage caméléon avec un indéniable brio, et une grande classe. Il prouve encore une fois qu’il appartient vraiment aux grands noms du cinéma, et qu’il a un talent remarquable. Il est aussi très bien appuyé. Tom Hanks est toujours en parfait équilibre avec son personnage d’agent qui était vraiment casse-figure. Il ne surjoue jamais, et le résultat est plus que convaincant. Je donne aussi une mention spéciale à Christopher Walken, qui ne joue pas ici le rôle d’un méchant, et malgré sa présence relativement secondaire, chacune de ses apparitions est fascinante. Il y a encore des seconds rôles de premiers ordres, avec des acteurs aussi rodés que Martin Sheen, James Brolin, et la surprenante Nathalie Baye, lesquels sont tous très pro. A noter quelques personnages féminins qui réveilleront le gentleman qui est en vous, et franchement, ce n’est pas pour me déplaire !
Le scénario est passionnant. Tout est d’une fluidité impressionnante, je crois que c’est là le point le plus puissant du film. Ca coule avec un naturel déconcertant, porté par un rythme ni trop lent ni trop rapide, juste ce qu’il faut. L’histoire en elle-même est très originale, elle est en plus inspirée d’une histoire vraie, et elle mélange avec une très grande habilité gravité et humour. Présentant une galerie de personnages hauts en couleur et pourtant tellement vrais, ce film est une pépite de ce point de vue. Certains sont très attachants, à commencer d’ailleurs par le héros, et son message, finalement optimiste, donne du baume au cœur.
Coté réalisation, Spielberg se démène comme un petit fou, avec une mise en scène virevoltante, qui loin des grosses scènes d’action propose un travail fluide et recherché. Ce n’est pas tape-à-l’œil, mais c’est chiadé, avec des plans travaillés, et on sent que rien n’est laissé au hasard (jusqu’à ce billet de banque qui sort sous la porte et se projette vers le spectateur). La photographie colorée est très belle et rend parfaitement l’ambiance de l’époque. Bien aidé par des décors totalement réalistes et eux aussi, plein de raffinement. La musique aide enfin à se plonger dans les années 60, et il y a quelques morceaux qui ne pouvait franchement pas être mieux placés dans le film (celui du passage avec la mannequin, Jennifer Garner je crois, est extra).
En conclusion un film assez génial, qui n’a rien des grosses productions mythiques de Spielberg, mais qui se taille pourtant, dans sa filmographie, une très belle part. Totalement maitrisé de bout en bout, porté par un casting au taquet, conduit par une histoire géniale et incroyable, il est dans le top. En plus, comme je l’ai déjà dit, il dégage quelque chose de franchement positif, une sorte de bonne humeur, avec des larmes certes, mais qui finissent toujours par se sécher. Ca fait du bien, on est presque dans un conte de fée, et à la fin on a envie de dire, merci Spielberg, merci les acteurs, et merci, bien sur, à Franck Abagnale Jr.