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    Le Pornographe
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    cylon86
    cylon86

    2 275 abonnés 4 430 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 3 novembre 2015
    Tournant des films érotiques qu'il vend à de riches particuliers, Ogata est un homme très amoureux de sa femme mais également attiré par sa jeune belle-fille. En plus de cela, il se mêle aux yakuzas et se retrouve rapidement avec des problèmes d'argent... S'il est question de sexe dans "Le Pornographe", on n'en verra jamais. Par contre, on en parlera crûment et l'on n'hésitera pas à brosser une belle galerie de détraqués gravitant autour d'Ogata pour mieux nous présenter l'être humain dans sa bassesse, cupide et soumis aux pulsions. Intelligent et subversif, ce film de Shohei Imamura frappe encore aujourd'hui par la force de son propos, sérieuse critique de la société japonaise et de ses vices. Drôle, absurde, parfois cruel et parfois grave, le film trouve un juste équilibre qu'il maintient de bout en bout. Et quand bien même la structure de l'histoire n'est pas toujours facile à suivre, il faut reconnaître à Imamura son traitement des personnages fouillé et sa mise en scène diablement bien travaillée, contribuant à faire de ce film une œuvre encore cinglante aujourd'hui, nous renvoyant à nos propres pulsions.
    Yves G.
    Yves G.

    1 304 abonnés 3 306 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 15 novembre 2018
    Dans le Japon des années soixante en plein décollage économique, Monsieur Ogata tourne des films pornographiques qu'il revend sous le manteau. Il vit avec Haru, une veuve convaincue que son mari décédé s'est réincarné dans une carpe qu'elle a installée dans un immense aquarium au milieu de son salon. Haru a deux enfants : une fille Keiko, dont Ogata est secrètement amoureux et un fils, Kochi, qui file du mauvais coton.

    "Le Pornographe" était inédit en France. C'est une œuvre de jeunesse de Shohei Imamura, qui n'était pas encore le réalisateur japonais révéré, titulaire de deux Palmes d'Or : "La Ballade de Narayama" (1983) et "L'Anguille" (1997).

    Il s'agit d'une adaptation d'un roman de Akiyuki Nosaka publié trois ans plus tôt seulement, qui avait suscité le scandale. Scandale en raison de son héros, un être sans scrupule exerçant une profession en marge de la loi, vivant de la lubricité des acheteurs de ses films. Mais scandale aussi par le portrait en creux que Nosaka fait du Japon des années soixante, qui a profité de l'occupation américaine et de la guerre de Corée pour s'enrichir au risque d'y perdre son âme.

    C'est cette seconde dimension que creuse Imamura. À la différence du roman, Ogata y est décrit comme un brave bougre, exerçant un métier comme un autre, sincèrement amoureux de Haru et combattant l'attirance qu'il nourrit pour sa belle-fille. Imamura est volontiers rousseauiste : son héros n'est pas corrompu ; c'est la société qui l'est, dont le film dénonce non sans humour les dérives qu'encourage l'aisance matérielle retrouvée après les années de privation de la guerre.

    Le réalisateur reste très pudique, ne montre aucune nudité - à supposer que la morale et la censure de l'époque le lui eurent permis. Sa caméra filme à distance, à travers une fenêtre, un aquarium, pour maintenir une pudeur par rapport à ses personnages. Son cinéma, qui décrit les bas-fonds d'Osaka reste très naturaliste.

    Le titre du film, sa jaquette racoleuse prêtent à confusion. "Le Pornographe" n'est pas un film érotique qui raconte la vie d'un érotomane. Comme son sous-titre, Introduction à l'anthropologie, le laisse entendre, il s'agit plutôt d'un film aux limites du documentaire, dans la veine de "L'Histoire du Japon d'après-guerre racontée par une hôtesse de bar" (1970), qu'il faut prendre pour ce qu'il est : une critique sociale non dépourvue d'humour d'une société en quête de boussole.
    pierre-of-86
    pierre-of-86

    13 abonnés 10 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 25 septembre 2018
    Ce film est intéressant, pour sa mise en scène, avant tout; fourmillant de bonnes idées, Imamura nous livre une oeuvre riche, pour son traitement du son, secondement, ou, pour ne citer qu'un exemple, un flash-back nous fonce dessus comme une voiture. Enfin, la composition du cadre en règle générale est intéressante, fortes de lignes indomptables, à l'image de la sexualité abordée dans le film. Quel dommage que le film semble si long...
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