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Un visiteur
5,0
Publiée le 2 novembre 2009
On se laisse facilement séduire par cette histoire d'infidélité merveilleusement filmée et interprétée par Marlène Dietrich qui y est lumineuse. On ne s'en lasse pas. Et pour l'anecdote, une de ses répliques : "C'est le propre des femmes d'être illogiques" (mais ça je m'en suis aperçu depuis longtemps !)
Une comédie sophistiquée, étonnamment teintée de mélodrame, mais qui se laisse voir avec énormément de plaisir comme tous les films de l'excellent Ernst Lubitsch. Comme toutes les oeuvres de ce dernier, "Ange" est un film d'une subtilité incroyable non seulement dans le déroulement du récit mais aussi dans les sentiments qui lient des personnages forts consistants. Melvyn Douglas est excellent mais il apparaît quelque peu en retrait pour laisser place à la lumineuse Marlène Dietrich, dont la fragilité n'a jamais été aussi bien montré à l'écran, et à Herbert Marshall, brillant comme à son habitude. Encore un film plein de richesses et de subtilités que l'on doit au grand maître de la comédie.
Alors que l'orage gronde au loin(il y a crise à la SDN) nous assistons aux derniers feux de la civilisation française. Hommage à l'élégance, au raffinement français par un juif d'Europe de l'est immigré aux Etats Unis. « Si l’on n’a pas connu la France avant 1940, on ne sait pas ce qu’est la douceur de vivre! La gentillesse des gens, la facilité de la vie, l’extraordinaire beauté de tout et la présence partout de la civilisation. Certes, le drame était là, auquel on ne pouvait pas grand-chose, mais il y avait aussi une telle aspiration au bonheur: c’est pour cela sans doute que les Français n’ont pas voulu se battre ( alors que les allemands avaient si peu à perdre. Et je ne parle même pas du souvenir de fête culturelle permanente qu’a laissé le Paris d’avant-guerre: Renoir, Jouvet, la NRF, l’opéra de Jacques Rouché…" ANDRE FERMIGIER. Après la guerre, les trente soit disant glorieuses, les HLM la télé, le jean etc... Lubitsch témoigne d'un monde en train de disparaitre, d'un monde où l'on ne se lachait pas , où la maitrise de soi était la règle de tous les comportements. En attendant la grande désinhibition démocratique de notre époque. De Lubitsch aux frères Coen ou "de l'esprit à la viande"
"Angel" est une fascinante curiosité, qui nous offre la "Lubitsch's touch" dans toute sa magnifique intelligence, mais une "Lubitsch touch" à l'oeuvre sur un territoire plus indécis, voire théorique, à l'intersection exacte entre comédie (quelques dialogues brillants), mélodrame (Marlene resplendit, divisée - plus que déchirée, quand même, entre deux hommes également séduisants et aimés), et réflexion sur le conflit entre mariage et désir. Loin des lieux communs du genre - on peut toujours compter sur le génie aigu de Lubitsch pour rendre nouvelle, pertinente, voire acérée, la moindre scène - à moins qu'il ne l'escamote, tout simplement, dans l'une de ces stupéfiantes ellipses dont il a le secret -, Lubitsch nous livre un chef d'oeuvre inconfortable, qui voit peu à peu le chaos des sentiments s'éteindre sous le glacis de la raison (on a le droit de conclure que Lubitsch pense que, pour être heureuse, toute femme se doit d'avoir et mari et amant...). Voici donc un film moderne, impressionnant de richesse et de complexité.
Quand on voit les comédies romantiques d’aujourd’hui, on se dit que le temps des Lubitsch ; Cukor et consort était une époque bénie. Quel plaisir de voir Marlène jouer de son charme entre ses deux amoureux. Ses clignements d’yeux sont un délice et ses tenues vestimentaires sont à elle seules un ravissement pour le spectateur. Tout est raffinement et bonnes manières ce qui n’empêche pas les sentiments les plus forts de s’exprimer. Que dire de plus que ce cinéma nous manque terriblement. Lubitsch était si talentueux que son film n’a pris une ride. C’est sans doute la marque de la « Lubtisch touch ».
Un vaudeville avec la femme, l'amant...et le mari trompé qui se prend d'amitié pour l'amant. Du grand Lubitsch. Un chef d'oeuvre méconnu à découvrir absolument.