Avis sur La Fiancee des tenebres

Tourné pendant l'Occupation et sorti après la Libération, "La Fiancée des ténèbres" est une œuvre fantastique empreint de mysticisme qui avait une très jolie idée de départ, et il est certain qu'elle aurait fait l'affaire d'un certain Jean Cocteau. Mais la mise en scène sans passion et puis surtout un couple d'acteurs principaux franchement médiocre font que l'ennui vient très vite et qu'il est facile de décrocher tout aussi vite. La qualité de quelques seconds rôles, en particulier Édouard Delmont, ne parvient hélas qu'à sauver que quelques scènes. Conclusion, encore un très beau sujet totalement desservi par une réalisation plate et quelques interprètes pas du tout à la hauteur.

Tourné pendant l'Occupation dans des conditions particulières puisque les nazis surveillaient les moindres faits et gestes de l'équipe de tournage, "La fiancée des ténèbres" est un film fantastique qui s'empare d'un sujet tout aussi particulier puisqu'il est question des Cathares. S'il est considéré comme un grand film fantastique français, c'est surtout aujourd'hui un film qui a très mal vieilli. Entre la mise en scène fade et poussive et les acteurs qui semblent s'ennuyer, ce n'est pas un film qui dégage beaucoup de choses. Je ne sais pas si c'est les conditions de tournage qui sont en cause ou encore le manque de moyens évident, mais "La fiancée des ténèbres" n'est vraiment pas un bon film, pour moi du moins.

L'idée de départ est encourageante avec cette histoire mêlant La Croisade des albigeois avec du mysticisme. Mais le récit est plombé par des scènes sans intérêt et un couple principal incarné par des acteurs pas très bons. Dommage cette histoire avait du potentiel.

Sur les murs de Carcassonne, Sylvie promène sa silhouette noire et sa mélancolie. Solitaire et mystérieuse, on saura bientôt qu'elle incarne la descendance des Albigeois de jadis, ces chrétiens considérés hérétiques, méprisant la vie (le véritable Enfer) et adorant la Mort, et qui furent exterminés pour cette raison.
Au terme d'une intrigue mélant le romantisme et le fantastique, la jeune fille qu'interprète Jany Holt aura à choisir entre spoiler: l'amour que lui offre un compositeur, lequel voit en Sylvie sa muse, et la fidélité, la soumission, à l'hérédité maudite qui la lie aux ténèbres.

Serge de Poligny réalise un drame atypique, sombre...et ennuyeux. Car, en dépit du fond macabre et mystique que constitue la résurgence du dogme albigeois, de l'atmosphère sinistre qu'elle inspire, la mise en scène, maladroite et emphatique, parait peu rompue au genre fantastique. Les personnages sont faibles, affectant une gravité que l'on ne ressent pas, tant le récit manque de relief dramatique et l'imagerie surnaturelle d'invention et de force.