Avis : L'Emprise - Page 2

"L'emprise" m'a fortement rappelé le récent et très réussi "It follows". Nul doute que ce dernier sonne comme un hommage à "L'emprise" après s'être confronté à ce concept d'agression invisible concentrée sur une personne, le délire de la relation sexuelle, et ce style musical très reconnaissable.
En revanche, on se lassera assez vite de ce film qui aura tendance à rapidement tourner en rond sans offrir de répit avec la moindre scène horrifique. Toutefois, si "L'emprise" vous a convaincu, courrez vite voir "It follows", vous ne serez pas déçu !

Un film troublant, intéressant, angoissant et pourtant assez méconnu. Jusqu'à la moitié du film on ne sait pas si le trouble provient de l'intérieur (psychose) ou de l'extérieur (esprit frappeur). Les attaques de l'esprit qui viole la pauvre femme sont vraiment angoissants et la musique n'arrange rien. Et puis c'est mené comme une enquête dans la seconde partie, le film nous amenant à la conclusion que les sciences dures refusent jusqu'à l'évidence les phénomènes paranormaux quitte à nier ce qu'ils ont vu (c'est là que c'est intéressant car les superstitions demeurent). J'ai trouvé aussi l'actrice vraiment impressionnante car le rôle n'est pas facile. Peut-on parler d'épouvante pour autant ? non, et il y a quelques longueurs dont on se serait passé. Mais c'est largement compensé par l'ambiance originale du film.

L'idée de départ est prometteuse : une femme violée par une entité invisible. Un monstre qu'on ne voit jamais ou presque. Les premières minutes sont alors assez prenantes, plongeant directement le spectateur au coeur du film. La suite n'ira pas dans le même sens, malheureusement. Tout d'abord le réalisateur se sent obligé de nous re-faire le coup du viol au moins une dizaine de fois sur le film. Tout l'effet est perdu, banalisé, prévisible. Niveau mise en scène on voit qu'il y a des efforts (par exemple l'orgasme dans le rêve) mais il y a aussi beaucoup de maladresses (et vas-y que je te filme la lampe éteinte pendant 30 secondes, devine ce qui va se passer, oh oui ! elle s'allume toute seule, surprise!). Je ne parle pas non plus de la musique choisie, complètement lourdingue et très lassante. Niveau scénario on a aussi quelques idées intéressantes, sur le thème du paranormal et l'isolement que cela crée sur la personne touchée. Par exemple les tentatives d'explication psychologique sont pertinentes. Mais fallait-il sortir tout le passé loufoque (sorte de gros bordel freudien) du personnage, de façon si grotesque qu'on perd toute crédibilité ? La pseudo-romance entre la fille et le psy qui va contre ses collègues par son amour pour elle offre quelques bonnes idées. Les personnages scientifiques spécialisés dans le paranormal aussi. Je passe aussi sur certains dialogues navrants. Les acteurs en général font bien leur boulot, et l'actrice principale s'en sort avec les honneurs. Mais jamais on ne parvient vraiment à recréer une tension puissante, à l'exception des premières minutes. Déception pour cette Emprise, de bonnes idées mais bien trop maladroit.

Ce film réalisé par Sidney J. Furie et sorti en 1982 est vraiment très bon ! Je vais d'ailleurs un peu à l'encontre des critiques (j'ai failli lui donner une note encore plus haute) et je m'en étonne car je m'attendais à de biens meilleures critiques ! C'est l'histoire d'une femme qui se fait violer par un poltergeist. Pour rapidement résumer l'histoire, c'est un peu près cela mais nous avons bien-sûr autour tout un tas d'autres attaques de la part de ce poltergeist. Seconde fois que je vois ce film, j'en suis toujours aussi agréablement surpris que la première ! Ce film est un peu passé inaperçu et est maintenant tombé dans l'oubli ; étant sorti la même année que "Poltergeist", Spielberg l'emporte. Et c'est bien dommage car ce film possède de très bonnes choses ! Nous sommes dans un sujet assez délicat puisque nous avons affaire à une femme violée mais c'est ce qui est très intéressant scénaristiquement car nous pouvons notamment interpréter le parcours de cette femme comme étant l'analogie à toutes les victimes de viol qui peinent, même encore aujourd'hui, à être prises au sérieux alors que les violeurs sont bien vivants. Le film n'est alors plus qu'un simple film d'horreur mais en deviendrait un véritable sujet sociétal (j'ai par ailleurs bien conscience que le film n'a peut-être pas été pensé comme ça, c'est uniquement une interprétation, parmi d'autres, que l'on peut en faire). Pas mal de spectateurs se sont plaints du scénario assez plat, personnellement, j'ai trouvé qu'il était au contraire très riche. Nous ne sommes effectivement pas devant un film facile à la "Conjuring", c'est à dire que nous avons une trame différente du schéma narratif classique; "attaques/medium/résolution de l'affaire". Nous sommes ici dans quelque chose de plus recherché qui s'attarde beaucoup plus sur la psychologie de la victime, ce qui est très intéressant. En ce sens, il fait d'ailleurs beaucoup penser au schéma de "L'Exorciste" qui mêlait également l'ésotérisme à la science et racontait avant tout le parcours d'une femme (dans les deux cas, une mère), que tout le monde croit hystérique, pour entendre raison. Le personnage est très d'ailleurs très travaillé et très bien écrit. L'histoire s'inspire d'une histoire soit-disant vraie, bon ça reste à prendre avec de grosses pincettes mais cela peut donner encore plus de matière au film. Je ne cache pas que j'ai trouvé le film effrayant et je m'en étonne d'ailleurs moi-même. Je pense que c'est grâce à cette ambiance très travaillée notamment grâce à cette bande son très simple mais intense et au fait que l'on ne puisse pas voir ce poltergeist, cette me,ace invisible. Nous avons également de vrais moments d'angoisse. Cela prouve par ailleurs qu'un film d'horreur peut-être effrayant sans avoir constamment recours au jump-scares, ce qui est malheureusement monnaie courante aujourd'hui. Je trouve la réalisation excellente, nous avons beaucoup de plans travaillés et très intéressants. En ce qui concerne les acteurs, nous retiendrons surtout Barbara Hershey qui excelle dans son personnage. "The Entity" est donc un film que j'ai personnellement adoré et je recommande chaudement !

Film très sous-côté et assez méconnu ! Inspiré d'une histoire vraie, le film d'horreur de Sidney J Furie est très bon à commencer par son jeu d'acteur et son scénario original ! Je le recommande

Réalisé par un tacheron responsable d'une paire de Z, "L'emprise" est un film atypique mettant en scène une sorte de poltergeist lubrique martyrisant une jeune mère de famille. On pouvait donc s'attendre à une sorte de gros nanar débile mais contre toute attente le traitement frontale,froid et réaliste de cette histoire s'avère efficace et même angoissant. Le film arrive même à faire naitre une sorte de malaise difficilement explicable tant il défie toute logique. Après c'est sûr, il y a plein de défaut comme un casting inégale ou certains effets de mise en scènes surlignés mais voila c'est ce que Sidney J Furie a fait de mieux.

Film vraiment bizarre, se basant sur des "fait réels". Une jeune femme se fait attaquer par un fantôme.. et le problème c'est que les autres aussi le ressentent.. du coup existe-t'il ou est-ce seulement dans sa tête.. là est la question. Bonne musique, bon suspens, excellente actrice.. mais un peu long et ne croyant pas au paranormal j'ai eu du mal a rentrer dans le film.

The Entity file avec une intelligence rare la métaphore du viol comme traumatisme d’un passé qui revient sans cesse, une métaphore déclinée sous deux angles concurrents et qui tendent ici à se compléter : le psychologique d’une part, le paranormal d’autre part. Il s’agit une fois encore de la rivalité entre science officielle et science expérimentale, sciences véritable et science-fiction avec ses éclairs bleus, ses jets de lumière jaune, sa montagne de glace qui finit par imploser. Sidney J. Furie compose ainsi un chef-d’œuvre d’épouvante qui réussit à terrifier par la simplicité de ses effets qui, au lieu de chercher la virtuosité, investissent le corps humain pour le toucher, le déformer, le maltraiter. C’est un mal à fleur de peau et dans la peau, un mal autant extérieur – les coups, les pressions que reçoit Carla – qu’intérieur. Le corps devient le carrefour de charges opposées, le réceptacle de mouvements centripètes et centrifuges ; la caméra alterne constamment les plans sur le corps de Carla et celui de la maison, comme si tous deux entretenaient l’un avec l’autre une relation étroite. Nous avons l’impression que les manifestations dans le domicile familial extériorisent les troubles de la jeune mère, les traduisent en architecture, en concret que la clausule propose d’ailleurs de rebâtir, usant d’artifices. The Entity est obsédé par la gémellité, cultive le double depuis ses jeux de miroirs jusqu’à l’utilisation massive de la demi-bonnette afin de rendre nets deux personnages en dépit de la profondeur de champ et du flou qui devrait en résulter. Ces deux réalités mises sur le même plan, en collaboration active, se multiplient à leur tour : science occulte versus science officielle, père du premier enfant versus père des deux derniers, docteur en centre hospitalier versus doctoresse en paranormal. Deux associés du paranormal également. Comme pour rappeler la dualité de l’homme, tiraillé entre un corps physique et un corps métaphysique, entre des besoins concrets et une soif d’infini. Et pour ce faire, Sidney J. Furie donne vie à une œuvre superbe, coup de force esthétique porté par la musique incroyablement moderne de Charles Bernstein – on pense aux sonorités électroniques qui seront utilisées dans It Follows, entre autres – qui passionne et terrifie, annonce le cinéma de James Wan, révèle enfin le talent immense de son actrice principale, Barbara Hershey. Un film magistral et essentiel.

Avis Bref ;
Revu ce film après quelques années, ils m'en resté des souvenirs fort. Et le film reste toujours aussi fort et dur voir même cruelle pour quelques unes de ses scène .. Le malaise et permanent .. ont as même mal pur notre personnage. Même à notre époque le film n'as toujours pas pris une ride et reste sûrement un modèle de film sur le Paranormal.
Enfin bref, Un chef d'oeuvre du genre à voir et revoir. Un statut de film culte amplement mérité !

Film d'horreur et fantastique très bon et pourtant méconnu. Des scènes d'attaques bien mise en scène et d'une efficacité extrême. Stressant et angoissant, parfois est un peu prévisible (surtout au début) et un peu répétitif. La fin est assez étrange, à découvrir pour amateur de cinéma fantastique.

"L'emprise" démarre très fort: des les dix premières minutes on est placé dans un climat oppressant, et assez malsain, qui ne faiblira que très rarement pendant deux heures. Ça pourrait être franchement désagréable... et ça l'est véritablement! Mais c'est aussi cela qui fait la force de ce film, mis en scène de façon très sobre, c'est sa violence extrême, accompagnée d'une petite touche d'érotisme presque dérangeante, tant nous découvrons notre côté voyeur avec dégout. Évidemment, qui dit film d'horreur des années 80, dit quelque part série B, et "L'emprise" n'échappe hélas pas tout à fait à la règle puisque certaines scènes sont assez naïves, candides et par conséquent un peu lourdes, et que certains trucages (même si la plupart sont très réussis!) laissent aujourd'hui un peu à désirer. Mais dans son ensemble, ce film, porté par l'exceptionnelle interprétation de Barbara Hershey, est d'une qualité bien supérieure à ce qu'il pouvait laisser présager. Et en plus il est assez flippant.

L'emprise propose une approche assez objective du phénomène subit par l'héroïne Carla Moran. Pas d'entrée en matière lente et poussive, bien au contraire, après seulement 10 minutes Carla est déjà victime d'une agression sexuelle d'une extrême violence. Tout se met vite en place et l'histoire prend une tournure intelligente. Voulant en savoir un peu plus sur ce qu'elle a subit et surtout être aidée, elle se dirige vers un psychologue, le docteur Phil Sneiderman puis vers des psychiatres, sans succès. Le film confronte à merveille le scepticisme de la psychologie et de la psychiatrie face à de tels événements. Lesquelles ne reconnaissent pas le caractère paranormal des agressions. À l'opposé, des parapsychologues rencontrés fortuitement, plus en phase avec Carla, tentent de l'aider elle mais aussi et surtout de s'aider eux-même dans la quête du paranormal. La preuve par l'aménagement du gymnase dans les 20 dernières minutes... À ces divergences de vue s'ajoute l'impuissance d'une femme face à une force hostile qu'elle ne peut contrôler. La bande son, kitchissime pour notre époque est le point faible de ce film de 1982. Pour le reste, il est tout bon.

L'Emprise a eu le courage (nous sommes à l'orée des années 80) de s'emparer du thème quasiment jamais traité des esprits violeurs, les incubes, ce qui donne lieu à des scènes particulièrement violentes et osées. Barbara Hershey, primée pour ce rôle à Avoriaz, se montre très convaincante dans la peau de cette mère de famille ravagée par les assauts répétés d'une entité maléfique et lubrique. Mais le plus intéressant dans ce film, certes un peu daté, est qu'il ne parle pas vraiment de l'antagonisme entre forces du bien et du mal , thème archi-rebattu, mais entre réalité et imagination, rationnel et paranormal. Il nous montre alors les tenants respectifs de la psychiatrie et de la para-psychologie s'opposer avec véhémence, mais se ressemblant au final dans leur avidité pour un cobaye susceptible de justifier leurs thèses.

Sans atteindre la force de "Poltergeist" ou de "L'exorciste", un bon divertissement qui utilise des ficelles connues avec une approche rationnelle dans un premier temps puis une analyse plus tournée vers le paranormal. J'ai trouvé la première partie intéressante et angoissante mais la seconde moitié est franchement décevante et bâclée. Solide interprétation de Barbara Hershey.

J'avais vu ce film quand j'avais une dizaine d'années et je l'ai trouvé génial et vraiment intéressant. Quand je le revois aujourd'hui, je trouve qu'il a bien vieilli, malheureusement, surtout au niveau des effets spéciaux et de la voix du fantôme... Il reste tout de même sympathique à regarder...