Avis sur Le Baron de l'Arizona

“Le Baron de l’Arizona� frappe d’emblée par son rythme et son inspiration permanente. Le film commence comme il se termine: sous la pluie. Entre ces deux séquences, le réalisateur fait montre de sécheresse, au propre comme au figuré. Ramassant en 97 minutes la découverte de la petite perle, son éducation, la falsification en Espagne l’échappée du monastère qui se termine dans les bras d’une gitane, la séduction d’une aristocrate, la description de l’Amérique des pionniers, l’ascension, le procès et pour la suite vous verrez le film. Ouf. Une densité que n’aurait pas reniée Boetticher mais qui laisse cependant sur le bord de la route les intéressantes relations amoureuses en Espagne, qui méritaient un développement plus approfondi. Porté par un Vincent Price magnifique à la fois détestable de cynisme et touchant dans son amour final, Fuller lui offrant ainsi son plus beau rôle. Le reste du casting serait parfait si ce n’était Ellen Drew qui avait quinze ans de trop et passe donc difficilement pour une jeune fille (la scène des retrouvailles perd ainsi toute crédibilité). Enfin la pellicule du maître du noir et blanc, James Wong Howe, livre quelques plans stupéfiants, comme les ombres du lynchage portées sur la grande carte de l’Arizona qui couvre le mur du bureau de Price (hommage à Murnau ?). Pour son deuxième long métrage, Fuller fait déjà preuve à la fois de maîtrise et de créativité et livre un grand film. A redécouvrir.

Je n’ai pas pu trouver la moindre trace de ce Baron de l’Arizona dans des documents officiels, ce qui n’a aucune importance puisque il est évident que les passages de l’action la plus déterminante se passent en Espagne, et qu’ils sont purement imaginaires. C’est plus un film d’aventure, aux limites du fantastique, qu’un western ce qui ne l’empêche pas d’être superbe. Mes petites réserves proviennent sans doute d’un certain manque de soins, faute de budget et de temps. Fuller fait déjà preuve d’une grande maîtrise avec son personnage principal qui doit beaucoup à Vincent Price, bourré de classe et d’un cynisme effrayant qui ne sera sauvé que par l’amour de sa femme. James Addison Reavis va aussi loin qu’il lui est possible, ce qui en fait un héros extravagant mais attachant par son obstination. La mise en scène est vraiment efficace, elle galope même parfois et ne se pose qu’en temps de pluie. Par contre, les scènes amoureuses sont d’une sécheresse inhabituelle et il faut faire un petit effort pour croire en la dernière, la seule sincère. La fuite de Reavis du couvent, à la vue des ‘’guardias civils’’ m’a semblé totalement sortie d’un film de Bunuel surtout avec son réveil dans les bras de la gitane. Ces deux épisodes (la gitane et la femme du Marquis) sont douloureusement écourtés . Un film à voir, assez étrange cependant, pour tous les passionnés de Fuller.

L'histoire vrai de l'arnaque du siècle du moins du XIX, le gars a juste tenter de s'offrir un état américain.
Le film est principalement porté par un excellent Vincent Price et une réalisation soignée de Samuel Fuller. Dommage que le scénario s'éloigne largement des faits alors qu' à priori la vrai histoire semble tout aussi intéressante.