Je suis sans doute un peu bizarre : je déteste le sport automobile (vous ne me ferez jamais regarder un Grand Prix de F1 à la TV ou me rendre sur un circuit pour assister à l'un d'entre eux), mais j'adore les films qui abordent ce sujet : "Rush", "Le Mans 66", "Jours De Tonnerre", "Virages" et évidemment "Le Mans". Je ne sais pas pourquoi.
Aussi je ne pouvais pas ne pas regarder "Grand Prix", film antérieur à tous les autres cités (il date de 1966), très réputé, et je ne pouvais probablement pas ne pas aimer ce film au casting très réussi (James Garner, Yves Montand, Antonio Sabato, Toshirô Mifune, Eva Marie Saint, Françoise Hardy dans un petit rôle...). Réalisé par John Frankenheimer, qui à l'époque touchait en or à peu près tout ce qu'il réalisait, ce film n'est pas exempt de défauts, ce qui m'empêche de lui donner plus que 4 très bonnes étoiles : il dure 2h55, ce qui est un peu long parfois, car on y trouve des longueurs (pas dans les remarquables scènes - voir celle du début, à Monaco, ou le final à Monza - de course), et autre défaut, la musique, parfois un peu trop sirupeuse, accentue un peu trop le côté gnangnan de certaines scènes, notamment
tout ce qui concerne le pilote amoché qui reprend du poil de la bête et de sa femme qui veut divorcer de lui et qui le trompe avec son rival
. Il y à aussi la surabondance, dans les scènes de course, de split-screens, parfois jusqu'à la nausée (la même image reproduite quatre ou huit fois, faut m'expliquer le but recherché, à part donner la migraine au spectateur).
Et puis, voir Toshirô Mifune s'exprimer avec la voix de Roger Carel, certains ne s'en remettront pas, je pense.
Un excellent film sur la F1, à une époque où celle-ci était moins sécurisée, et sans aucun doute plus intéressante, que maintenant, où j'ai l'impression que les bagnoles sont pilotées par un ordinateur positionné dans les stands du circuit. Le tournage, sans trucages, a été assez rock'n'roll, j'imagine (de vrais pilotes jouent dans le film, soit leur propre rôle, soit des rôles de pilotes fictifs). Compte tenu que "Le Mans" (1972) a été le premier film avec caméras embarquées dans les voitures, je ne sais pas trop comment Frankenheimer a fait son compte ici, mais le résultat n'a pas pris une ride.