Avis sur Lâchez les monstres

Le réalisateur Gordon Hessler s’est mis dans une position délicate en s’offrant les participations de figures traditionnelles du film d’horreur comme Vincent Price, Peter Cushing et Christopher Lee. En ne leur offrant que quelques scènes (moins de trois minutes pour Cushing, fallait oser !), il s’est mis à dos tous les fans de ces acteurs et a vu son œuvre reléguée à une simple arnaque. En réalité, il procède ici à une réinvention totale du film fantastique britannique en abandonnant les châteaux poussiéreux et le bestiaire gothique de la Hammer pour une ambiance très pop qui contraste fortement avec l’emploi d’un casting plus classique. Inconfortable – et très inégal aussi – Lâchez les monstres est finalement un long-métrage plus ambitieux dans sa structure narrative (trois histoires apparemment incohérentes finissent par se rejoindre) et dans son ton iconoclaste volontairement décalé que la plupart des films de l’époque. A fond dans une esthétique que l’on pourrait qualifié de psychédélique, l’œuvre surprend, irrite, ennuie et passionne tour à tour. On y admire la prestance de Vincent Price, l’originalité d’un script au contenu politique chargé (comploteurs de tous les pays unissez-vous) et un dérapage science-fictionnel plutôt bienvenu. On est moins convaincu par la partie censée se dérouler dans un pays totalitaire (les faibles moyens trahissent la localisation du tournage en Angleterre). Bref, loin d’être un navet, le film est insaisissable, mais finalement plutôt audacieux.

Psychédélique mais aux noeuds dramatiques un peu usés ou déja vus; Vieux.

Réalisateur d’origine allemande, Gordon Hessler, après avoir œuvré pour le compte de la série « Alfred Hitchcock presents » puis pour sa suite « The Hitchcock Hour » est contacté par American International Pictures, société de production fondée par Samuel Z. Arkoff en 1954, spécialisée dans les films à petits budgets pour adolescents. Roger Corman y connaîtra des jours heureux qui pourra y développer sa fameuse série de films adaptés de l’œuvre d’Edgar Allan Poe où le grand Vincent Price fera merveille. Gordon Hessler reprend en quelque sorte le flambeau cinq ans plus tard alors que Vincent Price enfin devenu très populaire profite de l’occasion pour monnayer son talent sans avoir toujours à déployer beaucoup d’efforts. A ce jeu-là, il n’est pas seul, Boris Karloff, Peter Lorre, John Carradine, Basil Rathbone, Peter Cushing ou Christopher Lee font jeu égal. Les combinaisons vont donc bon train, réunissant parfois jusqu’à quatre de ces vétérans d’Hollywood ou de la Hammer. « Lâchez les monstres » promet beaucoup sur l’affiche avec Vincent Price, Christopher Lee et Peter Cushing en tête de gondole. Le résultat est beaucoup moins probant, Peter Cushing faisant quasiment de la figuration et Christopher Lee tout au plus quelques apparitions. Seul Vincent Price, sans doute le mieux rétribué, donne un peu plus de sa personne mais sans occuper l’écran guère plus de dix minutes sur les 90 minutes totales du film. On imagine la déception des fans du genre lors de la sortie en salle. Le cinéma de cette époque n’était lui non plus pas dénué d’un certain cynisme. Reste une intrigue qui spoiler: mélange les expériences du docteur Frankenstein avec les actions d’un parti politique ressemblant fort au funeste parti nazi qui en son temps avec le docteur Mengele avait lui aussi joué aux apprentis sorciers mais cette fois pour de vrai.
Tout ceci n’est pas très concluant, même si l’inspecteur anglais joué par Alfred Marks est lui tout à fait convaincant et engagé ; tout comme la jolie Judy Huxtable et l’inquiétant Michael Gothard font ce qu’ils peuvent pour combler l’absence des vedettes promises qui ne pensent ici qu’à leur cachet pour alimenter un confortable train de vie et assurer leur descendance. N’en voulons toutefois pas trop au grand Vincent Price qui dans nombre de films à petits budgets qu’il a illuminés de sa présence impliquée, a souvent livré le meilleur de son délicieux et inimitable cabotinage.

Pas franchement bien foutu et souvent drôle involontairement (mais vraiment, vraiment drôle), « Lâchez les monstres » souffre de carence à tous les niveaux, le scénario disposant bien de quelques idées intéressantes, mais souvent mal exploitées (hormis peut-être à la fin). Reste qu'on a sûrement droit à la chasse à « l'homme » la plus longue de l'Histoire du cinéma (elle aussi très marrante, même si ça n'est pas voulu!), quelques répliques font sourire et surtout, difficile pour l'amateur de fantastique de bouder son plaisir devant une œuvre réunissant le trio Vincent Price - Christopher Lee - Peter Cushing, quand bien même en petite forme (surtout le second), sans réelle scène commune et pour un titre aussi mineur... Nanar ? Peut-être. Plaisir coupable ? Sans aucun doute.

Les trois premiers quarts d’heure n’ont ni queue ni tête... En plus de cela, comme Gordon Hessler n’est pas un esthète, loin s’en faut, le film est plutôt moche. Mais si on s’accroche, « Lâchez les monstres ! » devient assez comique dans sa prétention à mélanger les genres (film de savants fous, espionnage, vampirisme, psycho killer…), et on passe un bon moment de rigolade. Perdu au milieux de tout ça, trois grandes figures de l’horreur gothique cachetonent : Peter Cushing, Vincent Price, Christopher Lee.

Un film sans le moindre intérêt. Les stars composant le casting n'ont que des apparitions très courtes. Un intrigue fastidieuse et difficile à comprendre. Après 30 minutes,j'ai enfin compris que certaines scènes ne se passaient pas dans un même pays. Les scènes sont décousues pour maintenir un semblant de suspense, jusqu'à une révélation ridicule. J'ai lu que le titre allemand avait inclue une référence au Dr. Mabuse, poussant l'escroquerie jusqu'au bout....

Les fans des trois monstres sacrés du cinéma fantastique anglais en seront pour leur frais, on les voit peu à l'écran. Quand au film par lui même il à bien du mal à passioner, mélange improbable de Polar fantastiquo horrifico politique il se traîne jusqu'à un dénouement attendu et un peu ridicule.Un film assez moyen passé inaperçu en France. (On peut le comprendre )