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EricDebarnot
186 abonnés
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5,0
Publiée le 29 février 2016
Découvert tardivement, ce premier film "américain" de Hitchcock, même s'il est situé dans sa majeure partie dans une Cornouailles très gothique, avait constitué à l'époque pour moi un véritable choc esthétique, et était entré directement dans les cimes de mon top personnel des films du maître. Situé plus dans le drame romantique que dans le thriller mental (encore que...), "Rebecca" permet en effet à Hitchcock de déployer de manière typiquement expressionniste toute sa magistrale syntaxe de la terreur et de l'obsession, dans le contexte d'un scénario assez exemplaire tiré de Daphne du Maurier : c'est ainsi que le personnage de Mme Danvers deviendra l'une des plus remarquables "méchantes" de l'histoire du Cinéma. Mais c'est surtout quand le film bascule soudainement, alors que les faux semblants s'évanouissent comme une illusion, à laquelle le spectateur a participé de son plein gré, on se dit que toute cette magie d'une mise en scène parfaite, d'une imagerie à la lisière du fantastique, et d'une interprétation étrangement décalée (qu'on peut trouver gênante jusqu'à comprendre qu'elle fait partie du "piège" hitchcockien), sont au service de l'un des sujets les plus modernes qui soit : celui de notre soumission docile à la croyance "naturelle" que nous avons acquis vis-à-vis des images et du récit. C'est ainsi que "Rebecca", que certains trouvent parfois formellement "daté", se trouve être l'un des films les plus modernes d'Alfred Hitchcock. C'est aussi l'un de ceux qui marque le plus profondément notre inconscient, constituant ainsi une œuvre d'Art essentielle de notre temps.
Un film absolument fabuleux et passionnant servi par des acteurs géniaux. Pour le premier film d'Hitchcock aux USA, celui-ci frappe très fort et débarque avec une histoire en or et un scénario machiavélique qui lui va comme un gant. Il adapte le roman de Daphné Du Maurier avec une aisance confondante. L'ambiance est délicieusement malsaine et le réalisateur fait tout de suite peser tout le poids du secret sur les personnages, puis sur le château, élément central du film. Au-delà de sa mise en scène si maîtrisée, le tour de force du film est d'avoir un personnage principal qu'on ne verra jamais. Pourtant, au milieu de cette galerie de personnages si complexes et insondables, c'est celui qu'on connaitra le mieux à la fin du film. Judith Anderson, Joan Fontaine et Laurence Olivier délivrent une prestation magistrale, habitée et mystérieuse qui donne à Rebecca une dimension exceptionnelle.
11 905 abonnés
12 156 critiques
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4,0
Publiée le 15 janvier 2015
C'est à partir de 1940 que Alfred Hitchcock va s'installer quasi dèfinitivement à Hollywood, où il rèalisera de nombreux films reprenant plus ou moins ouvertement les mèthodes et les sujets qui avaient fait sa gloire en Grande Bretagne! En 1940, il tourne donc "Rebecca", un grand classique, d'après le cèlèbre roman de Daphnè Du Maurier, avec l'excellente Joan Fontaine obsèdèe par le souvenir de "Rebecca" et l'impeccable Laurence Olivier! Ce très beau mèlodrame est traitè de façon ambiguë, à mi-chemin entre le rècit romanesque traditionnel et l'ècriture onirique, s'inspirant brillamment de la psychanalyse (comme ce sera bientôt la mode dans un certain cinèma hollywoodien). Il serait injuste de ne pas citer l'inoubliable Judith Anderson dont l'aspect sèvère, la dèmarche souple et la capacitè à entrer dans le champ de la camèra font ici merveille! Fidèle à la première èpouse de Olivier, cette dernière colle parfaitement à ce personnage lugubre de gouvernante, au point qu'Anderson obtiendra à juste titre une nomination à l'Oscar de la meilleure actrice dans un second rôle! Un Hitchcock à ne pas manquer qui constitue à cet ègard un modèle de narration qui consiste à faire raconter l'histoire à la première personne! A noter le soin apportè au dècor principal depuis le haut des falaises, le somptueux château de Maxim de Winter alias Laurence Olivier! Oscar du meilleur film et de la meilleure photo...
Je sais que je ne devrais pas être aussi sévère avec ce film qui non seulement est un "Grand Classique" d'un Grand Cinéaste mais en plus un film qui date. Mais je le serai quand même tant il a mal vieilli à mon goût. Certes, je ne m'attendais pas à frissonner de terreur comme devant Silent Hill (comparaison du siècle...) mais à ressentir une certaine tension, comme devant "Psychose" (qui a selon moi beaucoup mieux vieilli, ce qui normal puisqu'il date de 1960...). Et là, rien. Je me suis donc tellement ennuyée que je n'ai guerre pu finir ce chef d'oeuvre. En voici les raisons. L'héroïne que l'on suit est voulue fade, sans caractère, effacée, gauche bref pas très fut-fut quoi. Mais le problème est qu'elle l'est à un tel point qu'au lieu d'être mignonne et attendrissante comme peuvent l'être parfois ce genre de personnages féminin, elle en devient franchement énervante ; si bien qu'il me paraît difficile pour une spectatrice du XXIème siècle de s'identifier à elle. Là on l'on est censé compatir, on a envie de la secouer un peu, beaucoup même. En plus de cela, le jeu d'actrice est par moment in-sup-por-tablement exagéré. Elle est constamment ratatinée sur elle-même, éplorée pour un rien, à pleurnicher, prendre de grands airs apeurés dès qu'on lui parle de mort... Bon, j'y vais peut-être un peu trop fort mais c'est presque ça. Le jeu décrédibilise encore plus le personnage. Et il en va de même pour la gouvernante. Censée impressionner le spectateur autant que l'héroïne, son jeu est d'un tel naturel qu'elle me fait penser à la châtelaine dans Elvira et la maison hantée (parodie impeccable de ce genre de film). En même temps, il n'en faut pas beaucoup pour effrayer cette pauvre godiche... Comme j'ai passé beaucoup de temps sur les personnages principaux, je vais aller vite sur le reste. Les scènes romantiques sont d'une niaiserie risible, les décors sont tellement lisses qu'ils paraissent aussi réels que ceux d'une pièce de théâtre et la musique parachève le tout. Seul point positif du film : l'intrigue qui est très intéressante et très bien fichue (enfin, il me semble car je ne l'ai pas vu en entier et je compte lire le livre dans un futur proche) Voilà ! Après, le mieux est de vous faire votre propre opinion en le regardant mais ne vous attendait pas à avoir des sueurs froides...
De belles images et des acteurs convaincants mais que c'est long et ennuyeux. L'histoire, pourtant simplette et courte, traîne en longueur jusqu'à l'enquête. Le suspense est tout bonnement absent et le film dans son entier a (mal) vieilli. Une déception de la part du maître du suspense.
Rebecca est un fantôme. Mais c'est aussi une torture pour le mari. Et c'est cela que devra combattre la nouvelle femme: sa paranoïa. Il s'agit d'un trio qui doit se défaire d'un membre de trop. Et le déroulé de l'histoire est mystérieux et captivant
Je suis embêté. Parce que je crois que Rebecca était le dernier film considéré comme un bon Alfred Hitchcok que je n'avais pas vu. Et maintenant je crois que j'ai vu tous ses principaux. Et bon, ça fait un peu chier parce que j'adore le réalisateur, et même si j'aurais plaisir à revoir Les oiseaux, Rear Windows, Psychose, La mort aux trousses, etc etc... j'crois qu'il m'en reste plus. Ou peut-être un. Bref. Parce que bon, quand on voit Rebecca, encore une fois on voit bien que le mec avait un sens de la narration vraiment très bon. C'est un style élégant, ça marche à fond. Le film est bien en fait. Y a rien à dire de plus, tout est bien. C'est pas mon préféré d'Hitchock, c'est pas un coup de coeur, mais ça fait plaisir de voir un film maîtrisé comme ça, du début à la fin, qui tient la route.
Après une 1ère demi-heure somme toute assez convenue dans sa mise en scène Rebecca prend enfin tout son sel en nous amenant dans la fameuse demeure de Manderley, un lieu rempli de mystère où la charmante Joan Fontaine qui incarne un personnage très touchant par sa gaucherie va découvrir le terrible secret rongeant son mari joué par un très bon Laurence Olivier qui parvient parfaitement à nous faire douter sur les vrais sentiments qu'il ressent pour sa jeune épouse. Hitchcock signe ici un film d'une grande beauté à la mise en scène élégante et ayant parfois une touche de gothique du au lieu où se déroule l'histoire, il a su aussi rendre intéressant les personnages secondaires comme l'inquiétante Mrs Danvers. L'intrigue est très captivante jusqu'au dénouement final.
Bien que reconnaissant les qualités de Rebecca, je ne suis pas emballé par ce film, je le trouve trop tordu et en même temps pas assez soigné sur les personnages que je ne ressens pas. A partir du moment où madame de Winter (comment l’appeler autrement ?) décide de ne pas écouter son mari, je décroche, je n’arrive plus à m’identifier à elle, tous les autres personnages me deviennent artificiels alors même à posteriori comme Mrs Van Hopper. Dommage, car le début me ravissait grâce à une mise en scène brillante. Tout ce qui se passe dans l’hotel est visuellement superbe. Bien entendu, le thème principal du film me convient: donner le rôle principal à une morte est cinématographiquement intéressant mais Judith Anderson, Laurence Olivier ainsi que Joan Fontaine exagèrent ce qui rend la cohérence interne du récit discutable. Il reste la superbe demeure de Manderlay et ses 25 domestiques qui traumatisent tant la nouvelle venue et le charme romantique anglais qui s’en dégage malgré la tristesse ambinate que le réalisateur est obligé de faire ressentir. Hitchoch commence moins bien sa période américaine qu’il n’a fini sa période anglaise mais il se rattrapera avec les suivants plus cohérants quoique non dépourvus eux aussi de défauts.
Sans être le meilleur Hitchcock, ça reste un très bon film même si l'histoire est assez prévisible. Le film se défend par la réalisation et le jeu des acteurs. Les effets spéciaux datent un peu sont très visibles. J'y ajouterai une petit lenteur dans le rythme..
Ce n'est surement pas le meilleur Hitchcock car la première partie est très quelconque mais dès que le couple vedette arrive dans le château de Manderley on retrouve toute la maestria du maître pour installé le spectateur dans une ambiance des plus angoissante et cette demeure est la vraie vedette du film.
J'ai été très déçu par ce film qui s'annonçait vraiment bien (l'objet étant le fantasme d'une morte comme dans "Sueurs Froides"). Mais je me suis assez vite demandé ce qu'Hitchcock avait avoir avec ce projet réalisé sobrement mais sans aucune inventivité. L'histoire traîne horriblement en longueur, sans réelle intrigue (c'est-à-dire qu'on se fout de ce qui est arrivée à la morte, on préférerait en savoir plus sur ce que ressent Joan Fontaine et la pression autour d'elle). L'ensemble peine à trouver son rythme et la musique n'est malheureusement pas là pour émouvoir le spectateur. Quand aux acteurs, ils ne sont pas mauvais, Fontaine a toujours ces regards incroyables dans le vide, mais c'est joué sans grande conviction, ou plutôt sans grande expression. De plus, il manque la scène qui aurait fait décoller l'oeuvre. Ca traîne encore et toujours avec un montage on ne peut plus classique et un style incroyablement académique. Mais bon, c'est sobre, et même si ça l'est parfois trop, c'est appliqué et l'équipe a un sacré métier. Ce n'est pas un mauvais film, mais pour le seul oscarisé du maître, on était en droit de s'attendre à mieux.