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Léa H.
30 abonnés
225 critiques
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4,5
Publiée le 21 mars 2014
Un film d’une incroyable richesse, qui mêle la gravité du thème (l’examen de conscience d’un vieil homme passé à côté de sa vie, la solitude ontologique de l’être humain) et la vigueur de son traitement (rythme enjoué de la narration, dialogues plein de vie, sens du décalage ironique). Ce bouillonnement de vie est constitutif du film lui-même, qui, loin d’être un monument figé, témoigne d’une malice et d’une vivacité non exempt d’imperfections (la voix off trop explicative) – ce qui le rend d’autant plus touchant. Et on ne peut qu’être ébahi par l’audace formelle du cinéaste, qui élabore une narration mettant sur le même niveau réalité, rêves et souvenirs, et qui n’hésite pas à transformer sa chronique sentimentale en voyage mental (tous les personnages que croise le vieil homme sont des échos plus ou moins déformés de ce qu’il a vécu – au point de faire jouer par la même actrice son amour de jeunesse et une jeune auto-stoppeuse qui vit le même dilemme amoureux). Mais loin d’être conceptuel, le film palpite de vie et l’acuité habituelle du cinéaste sur la nature humaine (comme toujours chez lui largement teintée de pessimisme : tous les couples du film sont dysfonctionnels) est doublée d’une réjouissante liberté de ton et de forme qui finit par contaminer d’une saine énergie son discours crépusculaire.
Un voyage introspectif comme une course folle vers lhumanité. Une recherche dapaisement face à la peur de la mort qui prend des allures de rédemption. « Les fraises sauvages », pour sa grande humanité et sa volonté de déstructurer le récit se profile comme une uvre majeure du septième art.
Bergman nous rend encore une très bonne copie - et c'est tellement parfait que c'en est parfois froid. Malgré tout, on se laisse prendre par l'histoire de cet homme qui arrive au bout de sa vie, et à côté de la froideur percent aussi de beaux moments d'émotion.
Le film retrace un voyage nostalgique d'un veillard, un professeur en médecine très respecté dans le milieu mais empris d'une terrible solitude dans la vie personnelle. Il est tourmenté par des mauvais rêves qui ne sont simplement qu'une réalité qu'il n'a jamais voulu affronté. Le film est vraiment très bien réalisé. Le premier rêve est vraiment marquant tellement l'imaginaire de cet homme est bien mis en scène. Les plans et cadrages sont splendides. C'est un beau film.
Il n'y a pas grand chose à dire si ce n'est que c'est un chef-d'oeuvre de Bergman. Il maitrise totalement son sujet, qu'il traite avec gravité parfois et même avec humour, ce qui rend le film plus qu'agréable à suivre. Le cinéaste fait preuve d'une adresse rare en alternant les scènes de road-movie, les scènes onirique, en fin de compte les flash-back sont utilisé à la perfection. Certaines séquences sont magnifique, comme celle du rêve avec le cadavre et les chevaux. La photographie est exellente et les plans aussi. En plus de cela les acteurs sont parfait tous autant les uns que les autres. La musique est géniale, le cinéaste nous offre une magnifique réflexion et des moments d'émotions intenses. A voir absolument.
Bergman est en continuel recherche de transparence artistique. les personnages sont suivis par la caméra,le rythme du montage est trés novateur.Le film est une lecon d'humanité et de recherche du bonheur.Nous sommes déja inscrit dans un cinéma moderne.
Le vieux docteur maniaque et débonnaire fait le voyage vers les honneurs avec sa belle fille. Ils ne s'aiment pas. La glaciale I. Thulin face au bon docteur humaniste et tolérant. Les rencontres, les rèves, les retours sur le passé lui révèle ce qu'il est devenu: un homme respectable, au dessus des passions du monde mais qui sent la mort. Car la vie c'est cette belle fille froide qui veut un enfant contre la volonté de son mari. Entre Dieu et la science, entre protestantisme et catholicisme, entre passions violentes et refoulement de tout sentiment , entre la cérémonie mortuaire des honneurs et la réconciliation familiale, le vieil égoïste , au seuil de la mort, fait le choix de la vie.
Je n'avais jamais vu de Bergman et j'espérais me prendre une claque. Cela n'a pas été le cas. Reste quelques moments plutôt marquants et un film bien fait autour d'une histoire intelligente et bien construite. En somme, un bon film qui a plutôt bien vieilli mais pas à la hauteur de ce que je m'imaginais ou de ce qu'on m'avait inculqué à attendre d'un réalisateur si renommé. Toutefois, j'ai ressenti la même frustration en voyant des Fassbinder et j'avoue que j'ai été encore plus déçu.
Après avoir vu Cris et chuchotements, je me suis dit qu'un autre film de Bergman ne ferait que conforter ma grande admiration. Mais arrivé à la fin de ces fraises sauvages, j'étais un peu déçu par le ton un peu léger du film et à son optimisme, habitué que j'étais du pessimisme des derniers Bergman que j'avais vus. Cependant il n'y a pas à dire que la réalisation est très bonne et la scène du rêve réussie ! Les acteurs sont tout aussi excellents et Bibi Andersson toujours aussi belle. Je reste donc un tout petit peu bloqué par ce ton trop enjoué de Bergman. Mais il reste un film intéressant et à voir !
Certainement le plus beau film d'Ingmar Bergman. Ce vieil homme qui, au fil de ses rêves et de ses souvenirs, découvre peu à peu des choses sur lui-même qu'il ne voulait pas entendre. Même si les scènes de souvenirs sont parfois plus sinistres et dramatiques, le film reste moins "sombre" que ce qu'a pu faire Bergman (Le Septième sceau, La Nuit des forains, avaient un arrière-fond plus gris).
Chef-d'oeuvre de Bergman , un de plus. On est transporté dans ce voyage , avec les personnages , les souvenirs du docteur . Les personnages secondaires donnent une note comique au film. La psychologie entre les protagonistes y est fortement représentée , chacun peut se faire un avis , qui va changeant. Du grand art.
Jamais l'onirisme et le rêve n'ont été aussi bien traités que dans les films de Bergman. Les fraises sauvages en est une des preuves les plus évidentes tant le rapport du réel au rêve est subtil, ténu et se manifeste essentiellement dans des paroles lancées dans le vide que les autres personnages n'entendent pas. L'intrigue paraît simple de prime abord: un professeur répondant au nom d'Isaac se rend à Lund et, au cours de son périple, il se réconcilie avec lui-même et les fantômes de son passé. La narration menant le récit est fluide ainsi que les mouvements de caméra. Les dialogues s'enchaînent avec un naturel inimitable. La beauté plastique est toujours en clair-obscur, ne basculant jamais dans une forte concentration lumineuse ou dans une absence totale d'éclairage. Il y en a certaines qui sont drôles, à l'exemple des scènes de ménage, il y en a d'autres qui sont macabres comme lorsque le professeur imagine se voir dans un cercueil. A ce propos, on peut saluer la performance de Victor Sjöström qui est magistrale aussi bien dans sa retenue que dans la force qu'il confère à son personnage. En outre, la remémoration du passé par l'intermédiaire des fraises sauvages -qui sont à l'origine de ladite oeuvre- n'est pas sans rappeler la madeleine de Proust, cette comparaison révèle toute sa pertinence si on tient compte de l'atmosphère champêtre, bucolique, contemplative voire même conviviale. Dans l'absolu, les fraises sauvages sont une suite de la vie quotidienne, toutes brillamment mises en scène et agrémentées de dialogues à la fois ordinaires et dotés d'une certaine profondeur philosophique. Le génie de ce film réside particulièrement dans la subtilité et la sensibilité que Bergman a installé dans ce film. La mélancolie se traduit sur des visages, sur les branches des arbres, tous les plans étant maîtrisés à la perfection. Plus fondamentalement, les fraises sauvages peut se lire comme une leçon de sagesse à l'usage de la vieillesse à propos du temps qui passe, celui qui ne laisse de la vie qu'une pléiade de souvenirs confus et estompés et qui est magnifiquement symbolisés par une horloge sans aiguilles.
Juste une merveille. Ingmar Bergman signe ici l'un de ses films les plus douloureux, inquiet, onirique... Un voyage "initiatique" d'un personnage en pleine introspection. Superbe !