Un film sublime certes, mais dont les séquences oniriques (la première en l'occurrence) sont quelques peu déroutantes et paraissent vieillies aujourd'hui. En dehors de cela, les scènes de souvenir et la partie "road-movie" sont inoubliable.
Un vieux médecin devenu misanthrope rêve à sa propre mort la nuit précédant une cérémonie organisée en son honneur. Le long trajet en voiture qu’il entreprend avec sa bru pour se rendre à la soirée hommage devient un road trip thérapeutique. Après avoir reçu de la bouche sa belle-fille ses quatre vérités au sujet de sa personne, il fait un arrêt pour visiter sa vieille mère qui lui fait voir de vieux objets ayant marqué son enfance, il fait un détour pour retourner voir la maison de campagne familiale. L’auteur se sert de ce prétexte pour nous dévoiler entre autres la grande blessure amoureuse de son personnage à l’origine de son mal-être. À partir de ce moment, le metteur en scène y met le paquet en nous ramenant dans le passé tout en conservant le vieil Isaac dans l’image. Il fait jouer par la même actrice la cousine Sara en flashback et la jeune et bienfaisante Sara qu’il rencontre par hasard et qui s’invite avec ses deux amis pour faire le reste du voyage avec eux. Tous les morceaux du film servent l’odyssée psychanalytique du protagoniste. Le génie de l’œuvre tient au fait qu’en filigrane on sent se dessiner une guérison chez le vieil homme. Avant de le voir se glisser dans son lit possiblement pour la dernière fois, on a le sentiment que sa journée lui a servi à faire la paix avec lui-même et avec ses proches. Une œuvre brillante du maître suédois par sa conjugaison parfaite entre le propos, la structure scénaristique et les éléments de mise en scène fidèles à l’approche théâtrale du réalisateur.
Les films de Bergman sont des ovnis et celui-ci ne démord pas à la règle . Un road-movie poétique et étrange aux images marquantes par l'utilisation géniale ( du noir ) et blanc . Difficile malgré tout de comprendre le pourquoi du comment ; mais bon l'intérêt de ce genre de film réside avant tout à faire travailler l'imagination du spectateur non ?