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    La Dernière tentation du Christ
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    139 critiques spectateurs

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    Roub E.
    Roub E.

    729 abonnés 4 820 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 5 juin 2019
    Le très croyant Scorsese montre sa vision de Jesus et le film fit scandale. Scandale car il montre notamment un Judas comme un de ses plus fidèle apôtre mais surtout un Jesus très humain, en proie au doute et qui sur la croix se demande quasiment jusqu’au bout s’il ne ferait pas mieux de vivre une vie classique et de refuser son rôle. Au vue de mes convictions religieuses proche du néant cette vision aurait du m’attirer mais ce film ne l’a pas vraiment fait. Malgré quelques plans iconiques très réussis je dois le reconnaître je me suis plutôt ennuyé en le regardant, son côté subversif me passant comme je le disais complètement par dessus. Sûrement car il est finalement bien trop religieux et faisant preuve de trop de prosélytisme pour moi.
    Fabien S.
    Fabien S.

    454 abonnés 4 150 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 20 mai 2019
    Un excellent film de Martin Scorsese sur les dernières heures de Jésus Christ selon la Bible avec William Dafoe brillant dans le rôle du fils de Dieu .
    Mafoipourquoipas
    Mafoipourquoipas

    9 abonnés 704 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 20 octobre 2018
    2 étoiles - La Dernière tentation du Christ

    Film réflexif qui est inabouti. Le scénario est d'un intello chichiteux et Willem Dafoe, avec sa belle permanente blonde, est un Jésus déguisé en illuminé hippie (exception faite des 20 dernières minutes, qui dénotent par rapport au reste du film). De plus, les figurants ne sont pas crédibles et, surtout, il y a une overdose de musique transe. Mon ressenti a balancé entre agacement et intérêt : j'ai trouvé qu'il y avait un travail de l'image plutôt talentueux.
    Cronenberg
    Cronenberg

    211 abonnés 1 898 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 4 avril 2018
    C’était trop long pour rien, un film qui a du sens, et qui constitue une forme de transfiguration de La passion du christ de Gibson, mais de manière plus allégée et plus proche de la biographie. Je le déconseille aux moins de 10 ans. 2/5
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 21 janvier 2018
    Les années 1980 sont difficiles pour Scorsese qui peine à séduire le public. « La valse des pantins », critique du show-business avec le duo De Niro/Jerry Lewis, est un échec cuisant. « After hours », Prix de la mise en scène cannoise en 1986, permet à Marty d’être reconsidéré. Une seconde rédemption (après « Raging bull ») qui lui permettra d’enchaîner avec un film plus commercial : « La couleur de l’argent ». Paul Newman glanera ainsi le seul Oscar de sa carrière. 1988 approche et Scorsese de terminer le film que je vais tenter de critiquer : « La Dernière tentation du Christ ». Assurément ma deuxième claque 2018 !
    L’argument : Jésus Christ est-il un simple mortel ou prêche-t-il la ‘parole de Dieu’ ?
    Réalisé avec les moyens du bord (avec un budget en-dessous des autres productions tels « Ben Hur » ou « Les dix commandements » pour comparer), Scorsese s’adapte en embaumant son histoire dans l’Histoire, le plus simplement possible avec des décors réducteurs néanmoins fulgurants, le moins de figurants possibles, un nombre minimum de costumes d’époque pourtant bien réalisés... . Ce qui en ressort ? Un effet ‘historique’ auquel on ne s’attendait pas : un effet ‘vite-fait’ qui nous surprend et nous amène à comprendre/analyser les motivations du personnage principal. De même, les effets spéciaux (lorsque Jésus est dans le Désert, les apparitions des serpents, de Satan, du feu…), kitsch à souhait, renforcent cet aspect ‘soudain’ du métrage, cette force d’envoûtement dans laquelle Scorsese nous plonge de manière totalement impromptue. Cette force d’enchantement est totalement soulignée par les paysages proposés par le regretté chef opérateur allemand Michael Ballhaus (collaborateur scorsesien : « After hours », « Les affranchis », « Gangs of New York ») qui nous offre des vues à couper le souffle, le tout en des couleurs tantôt épiques, tantôt qui se transforment en de noirs desseins (violence, cauchemars, la Croix du Christ, final totalement sombre). L’on suit ainsi Jésus Christ, ses apôtres et proches dans une histoire biblique faite de bric et de broc. Un effet finalement de style qui nous rapproche de la personnalité du Christ, chose voulue par Scorsese. Un manque de moyens certes, mais pour le plus grand bonheur du metteur en scène. Bravo, Scorsese. Le montage en est d’autant plus fluide, plus limpide. Et Thelma Schoonmaker, monteuse scorsesienne (récompensée par le Bafta du meilleur montage pour « Raging bull », Les affranchis », et de l’Oscar pour « Aviator » et « Les infiltrés » : rien que ça !), de répondre présente. Un style à la Scorsese bien défini pour une œuvre envoûtante.
    Envoûtante, la musique l’est également. Mixée de la plus belle des manières, elle nous laisse sur place, sans voix. Elle permet de nous élever et de nous adresser à Jésus le plus simplement possible. Le compositeur n’est autre que Peter Gabriel. Les voix qui s’élèvent dans le ciel, les flûtes accompagnées de musique africaine, tout cela nous prend au cœur et c’est avec enchantement que l’un des membres fondateurs de Genesis nous emmène vers les cieux. Sublime !, Monsieur Gabriel.
    De plus, le casting n’est pas en reste et Scorsese en reste digne. Amen. Willem Dafoe (acteur qui passe du cinéma d’auteur au blockbuster : « Platoon », « Sailor et Lula », et vu dernièrement dans « Seven sisters »), incarnant un Jésus Christ convaincant à souhait, forme avec l’exceptionnel Harvey Keitel (qu’on ne présente plus : « La mort en direct », « Reservoir dogs », « Copland »…) dans la peau de Judas un duo d’enfer et d’émotions. A leurs côtés, seuls le regretté David Bowie (la star de « Furyo » au cinéma), charismatique en Ponce Pilate et Tomas Arana (pointure des seconds rôles : « L.A. confidential », « Gladiator », « La mort dans la peau »), un inquiétant Lazare, tirent leur épingle du jeu. On peut néanmoins noter la présence de Verna Bloom, Barbara Hershey, Harry Dean Stanton et Juliette Caton (voir leur filmo respective !) dans des rôles oubliables, pour ma part. C’est dire la part de prestige que s’est offert le réalisateur. Une part de lion non négligeable. Bravo, Monsieur Scorsese.
    « La dernière tentation du Christ » montre donc un Jésus-Christ tiraillé entre sa vie humaine et sa divinité. Scorsese joue ainsi sur tous les tableaux jusqu’à prendre parti, notamment pour la dernière heure du métrage. Le scénario de Paul Schrader, l’explorateur des tabous (réalisateur de « Blue collar », « La féline »), se basant sur l’œuvre de Nikos Kazantzakis, allant aussi dans ce sens. Ainsi, le duo qui avait travaillé sur « Taxi driver » et « Raging bull » se confronte ici au fondamentalisme primaire. Qui est Dieu, qui est Jésus-Christ, pourquoi vit-on et qui nous a donné vie. Toutes ces questions nous emportent au gré de l’histoire de Jésus-Christ et par-delà toutes les conventions. Marty, qui avait un temps pensé devenir prêtre, embrase ici sa cause perdue. La religion, remise au centre de son cinéma, atteint un paroxysme rarement atteint au cinéma. Divinité, subversion, humanité… tous les thèmes relatifs à la religion nous maintiennent dubitatifs une fois le film terminé. Et maître Scorsese de nous faire réfléchir à notre existence, notre place sur Terre… .
    Deuxième chef d’œuvre pour un Martin Scorsese au sommet de son art, « The Last Temptation of Christ », film biblique, fait indéniablement partie d’un monument de cinéma.
    Spectateurs, pendant le visionnage… ‘silence’ !
    Interdit aux moins de 15 ans.
    Notes : Tout d’abord, c’est Barbara Hershey qui a donné le livre de Kazantzakis à Scorsese sur le tournage de « Bertha Boxcar »
    Ensuite, Universal a accepté de produire « La dernière tentation du Christ » si le réalisateur tournait un film plus commercial pour eux : « Les nerfs à vif » pouvait voir le jour.
    Pour terminer, considéré comme un sacrilège absolu par les croyants, « La dernière tentation du Christ » a été classé sixième sur les vingt-cinq films les plus controversés de tous les temps.
    Attigus R. Rosh
    Attigus R. Rosh

    158 abonnés 2 421 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 17 mars 2017
    La dernière tentation du Christ est un film sujet à controverse de la part de Martin Scorsese, qui ne m'as pas complètement satisfait.
    L'histoire est plutôt intéressante, offrant une lecture alternative aux derniers instants de Jésus que celle de la Bible. D'ailleurs, à ceux qui penseraient que le film est inspiré de la Bible, il est en réalité inspiré du livre portant le même nom écrit par Níkos Kazantzákis, donc ne vous attendez pas à voir une retranscription exacte de la Bible. Le film est déjà beaucoup trop long. Je sais que l'on traite d'une histoire très importante, mais de là à faire 2h45 de film, c'est trop, et il y a des longs moment d'ennui (notamment au milieu). spoiler: En revanche, le final sauve le tout, avec une révélation totalement inattendue.

    Les acteurs sont très bon. Willem Dafoe est extrêmement juste dans un rôle pourtant très complexe. Harvey Keitel est lui aussi excellent en Judas.
    C'est intéressant, même s'il vaut mieux éviter de se dire que c'est une version cinématographique du nouveau testament.
    Estonius
    Estonius

    2 470 abonnés 5 224 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 20 juin 2016
    J'ai regardé les trois quarts du film d'un œil distrait ayant du mal à m'intéresser à ce que je voyais à l'écran (heureusement il y a la très jolie Barbara Hershey). C'est même assez lourd, les tentations dans le désert sont mauvaises et l'éviction des marchand du temple peu convaincante…  Mais voilà qu'on crucifie Jésus et voilà que l'histoire devient intéressante. Et c'est effectivement assez astucieux, puisque Jésus n'a "sauvé" personne, il fallait réécrire l'histoire et Paul s'en est chargé en fondant le christianisme sur une légende. Le dernier plan pose néanmoins problème, est-ce un retour à la réalité ou un délire précédant la mort ? La dernière hypothèse semble la plus probable, sinon comment Jésus aurait-il pu être au courant de la conversion de Paul sur le chemin de Damas. Le rôle de Judas est également assez bien vu même si ni Scorsese, ni Kazantzakis n'ont inventé cette thèse fort ancienne. Defoe n'est pas mal sans être exceptionnel et Keitel n'a pas la grande forme. Ce n'est pas du grand Scorsese mais ça vaut le coup d'être vu pour la dernière demi-heure (et la musique n'est pas non plus). Remercions néanmoins Scorsese d'avoir osé faire ce film, malgré une campagne outrée de quelques calotins peu pacifiques, et cela même si le résultat n'est pas au niveau de l'attente.
    Nicothrash
    Nicothrash

    291 abonnés 2 914 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 11 février 2016
    Beaucoup se sont plaints de "La Passion du Christ" de Mel Gibson, pourtant, presque 20 ans auparavant Martin Scorsese en nous livrant certainement son film le plus personnel n'était pas beaucoup plus condescendant ni avec les romains ni avec les hébreux. Il nous présente cependant un Jésus sous un jour nouveau, bien plus humain et assez loin du modèle que l'on loue sans cesse, ce qui le rend attachant, d'autant que la prestation de Willem Dafoe est à souligner, Harvey Keitel n'est pas en reste avec un Judas beaucoup lus nuancé et humainement intéressant, le reste du casting assure avec notamment une apparition du regretté David Bowie en Ponce Pilate. Le cheminement du Christ surprend et se fait parfois long mais la beauté des paysages et la musique envoutante constituent un bon remède à l'ennui qui pourrait s'installer. Ce n'est pas LE chef d'oeuvre du maitre Scorsese mais il présente beaucoup d'intérêts à être vu notamment l'intimité dévoilée du réalisateur à travers son film qui s'est battu contre vents et marrées pour aller au bout (tournage compliqué, post-production, producteurs frileux ...). Malgré la longueur, l'oeil moderne, différent des saintes écritures, est sympa à découvrir, pour peu que l'on accepte qu'un hébreux puisse avoir les cheveux blonds et les yeux bleus ...
    anonyme
    Un visiteur
    3,5
    Publiée le 1 février 2016
    Une adaptation etrange sur la vie de Jesus. Ce n'est absolument pas les evangiles et c'est bel et bien un scenario, mais ce film reste tres interessant, on y voit le coté humain de Jesus combattre a tout pris la responsabilité de son coté Divin.
    Il faut regarder le film jusqu'a la derniere minute sinon on croit que c'est un film cherchant a rabaissé le message du Christ. En tout cas c'était merveilleux d'adopter ce point de vue la, car il est vrai que l'étre humain pense souvent a sa propre vie plutot qu'a la destiné de l'humanité !
    cocolapinfr
    cocolapinfr

    57 abonnés 634 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 22 janvier 2016
    Film intéressant uniquement pour son final qui a le mérite d'inviter à la réflexion à savoir : la dernière tentation de Jésus spoiler: vivre comme un Homme tout simplement
    . Pour le reste c'est du Scorsese hyper-esthétisé dégoulinant de niaiserie avec des scènes ressemblant à du spectacle façon tourisme de masse.
    anonyme
    Un visiteur
    0,5
    Publiée le 16 janvier 2016
    J'ai pourtant essayé de regarder ce film comme une simple fiction et avec un esprit d'ouverture.
    J'avais simplement envie de regarder un film inspiré d'un livre et de la libre imagination de son auteur.
    Malgré toute ma bonne volonté, nous sommes clairement devant un film à la gloire de satan qui aurait mieux fait de s'intituler "La Dernière Tentation du Malin"...
    C'est tout simplement l'antithèse des évangiles avec un Jésus qui utilise des paroles savamment détournées dans des situations plus ridicules les unes que les autres...
    Je ne parlerai même pas de la représentation de Jean le Baptiste tant tout cela est grotesque...
    Fuyez cette PURGE afin d'économiser trois heures précieuses de votre vie...
    Et s'il vous venez l'envie d'en savoir plus sur le Christ, ouvrez plutôt les Evangiles et vous aurez beaucoup plus de chance de trouver Dieu et ce qu'Il représente.
    Danny Wilde
    Danny Wilde

    92 abonnés 502 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 24 octobre 2015
    Il faut d'abord préciser une chose : ce film n'est pas véritablement une vision de metteur en scène sur la Passion (tel que le fera Mel Gibson dans la Passion du Christ), mais l'adaptation du roman de Nikos Katzantzakis, auteur bien connu de "Alexis Zorba". Bien-sûr, Scorsese y a mis un peu de son style, il aura ainsi abordé tous les genres. C'est une oeuvre dérangeante, mais intéressante par l'idée qu'elle développe. Certes, les catholiques intégristes pourront y trouver à redire, mais le film ne méritait pas le scandale provoqué à sa sortie, il a permis aussi à Willem Dafoe d'endosser un rôle difficile pour lequel son physique ressemblant au Christ, ajoute un certain trouble. Mais le petit défaut de ce film est peut-être son casting de stars qui ne permet pas un recul suffisant, il fallait un acteur puissant comme Dafoe pour le rôle-titre, mais le reste de la distribution aurait gagné en réalisme avec des acteurs moins connus..
    LBDC
    LBDC

    84 abonnés 297 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 9 octobre 2015
    Nouveau changement d’horizon pour Scorsese, qui nous propose carrément un bond en arrière de 1988 ans, et d’observer les derniers instants avant la « fameuse » crucifixion du messie.
    Toujours porté par le réalisme du sujet qu’il filme, cette vision des derniers instants de Jesus ne pouvait qu’être troublante.
    Plutôt que l’image publique d’un dieu parfait sous tout rapports, Scorsese choisit d’en faire … Un vulgaire humain. Assailli par les doutes, les désirs, des regrets, « des péchés »; une seconde lecture plus réaliste et triviale de la vie de Jesus – de Dieu ! – écorchant forcément le puritanisme perpétué par deux millénaire de dogmes. On comprend aisément ce qui a pu mener le film à être la cible de menaces, et l’instigateur d’attentats (un cinéma brûlé, un mort, rien qu’en France). Cela rappelle d’ailleurs lointainement, que ce fameux doute vis à vis de la religion fut la cause de nombreuses guerres, aujourd’hui encore…

    Toutefois, si LA DERNIÈRE TENTATION DU CHRIST ne fonctionne pas, il m’a semblé que cela était plus lié aux auteurs Paul Schrader (scénariste) et à Martin Scorsese eux mêmes, qu’à un problème de fond;

    L’écriture de Schrader fonctionne sur un principe simple: confronter un contexte à des comportements humains et réalistes. la mise en scène de Scorsese inscrit les personnages et leur intime au sein d’un environnement réaliste et immersif. Leurs enjeux sont ainsi définis – non pas par un scénario tel qu’on peut le concevoir, mais par la réalité à laquelle les personnages appartiennent, et ne peuvent s’extraire. Si cette formule fonctionnait si génialement dans Taxi Driver et Raging Bull, c’est d’un coté grâce à la maîtrise des auteurs de leur propre histoire/culture, et de l’autre par l’intime et les obsessions personnelles qu’ils transmettaient à leurs personnages (la fascination pour la rédemption, le rapport à la femme); si par exemple, le New York de Taxi Driver parait toujours si viscéral, c’est parce qu’il retranscrit au delà de son époque, quelque chose plus enfoui, un schéma définissant par l’intime et les destinées individuelles, les valeurs et la culture américaine. C’est la base de l’écriture de Paul Schrader, et par extension, des films de Scorsese.
    Mais en transposant ces traits à l’histoire de Jesus, le cinéma des deux hommes perd cette composante primordiale qu’est le contexte. Le seul véritable enjeu de LA DERNIÈRE TENTATION DU CHRIST, par conséquent, est d’observer comment les auteurs parviennent à transmettre leurs propres personnalités et obsessions intimes à des personnages somme-toutes fonctionnels, puisque « définis et avérés ». Pas par n’importe quel matériau; par LA BIBLE.

    À cela on rajoute que les deux artistes avaient trouvé en Robert De Niro le réceptacle idéal pour exprimer leur schizophrénie existentielle. Ici, Bien qu’on apprécie beaucoup Willem Dafoe, l’acteur ne semble pas toujours comprendre ou emmener son personnage, réduisant parfois Jesus à de l’hébétude soumise. Idem pour le reste du casting, évoluant entre interchangeabilité et fonctionnalisme – la faute à un manque palpable de considération de la part d’un script centré sur Jesus. On exceptera Judas et Marie Madeleine, rôles pivots mais malheureusement peu étoffés, et donc interprétés avec peu de conviction par les intenses Harvey Keitel et Barbara Hershey. De plus, le fantastique inhérent à ce récit biblique ne peut se parer des atours définissant le cinéma des deux hommes, rendant souvent ridicule sa propre représentation. Effets spéciaux non maîtrisés, excès de dialogues explicatifs, ambiance sonore datée… Constater ces éléments casse immédiatement l’immersion, pourtant si travaillée.

    Difficile donc pour le spectateur, de construire de l’empathie envers quiconque ou de se sentir happé par un univers inscrit dans une reconstitution très théorique réalisée à partir d’un matériau fantastique difficile à rendre concret. Loin d’être des détails, cela diminue considérablement l’immersion, l’intérêt que l’on peut porter au film et la crédibilité de l’ensemble.

    C’est dommage car dans le fond, il y a des choses passionnantes; Schrader créée par son écriture, un décalage certain en opposant modernité, intime et réalisme, avec ce conte fantastique qu’est celui des derniers jours de la vie de Jesus. Un décalage prenant des atours de discours métaphysique confrontant le concret, l’envisageable, et le mystique dans un dialogue entre Jesus… et lui même; un raisonnement sur la place du réel (l’Homme, ses désirs, ses actions, ses sentiments) par rapport à l’abstrait (la religion, la destinée, la notion de choix, les sentiments). Ui trouve dans chaque interaction, matière à interprétation et à réflexion. Ce postulat trouve son paroxysme dans le climax du film, qui SPOIL voit Jesus vivre une vie normale, construire une famille et un quotidien loin de toute destinée messianique. Hors sur son lit de mort, lui apparaît la vérité; cette vie alternative est l’oeuvre du malin, d’un Satan ayant pris corps pour accompagner la disparition d’un symbole éternel d’espoir. Telle est la dernière tentation du Christ : succomber au péché originel: l’envie.; une introspection « divine », une ultime « relecture », qui si elle manque un peu d’intérêt, de suspens et de rythme d’un point de vue cinématographique, ne manque pas de surprendre par son audace teintée de logique et de respect.
    Puis il y a un autre point de vue sous cette ultime scène, celui de Scorsese, lui-même:
    Et s’il s’agissait de l’illustration mégalomane et tardive d’un questionnement existentiel vieux de vingt ans, lorsque le réalisateur hésitait encore entre devenir prêtre (oui), ou embrasser une carrière artistique ?
    On peut imaginer Scorsese se posant cette question:
    « si je deviens religieux, ne vais-je pas regretter la vie que je ne vivrai jamais ? »

    En bref, LA DERNIÈRE TENTATION DU CHRIST est un film OVNI, jamais passionnant car plombé par un rythme trop lancinant et une certaine prévisibilité (forcément, le film est adapté de la bible), de même qu’un manque flagrant d’empathie, et de crédibilité.
    Pourtant, le film propose tout de même un postulat passionnant: une vision ultra-réaliste du « conte fantastique » qu’est la vie de Jesus ! Pourtant en fin de compte, LA DERNIÈRE TENTATION DU CHRIST ne remet jamais en doute la religion elle même, mais questionne l’humain et son rapport au mystique, dans la volonté de comprendre l’inconcevable en le ramenant à des considérations triviales.

    LA DERNIÈRE TENTATION DU CHRIST a été chroniqué dans le cadre de la rétrospective consacrée à Martin Scorsese par le Festival Lumière 2015, pour laquelle nous sommes revenus sur l’oeuvre du cinéaste
     Kurosawa
    Kurosawa

    512 abonnés 1 509 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 12 septembre 2015
    Quand on sait la place de la religion dans la filmographie de Scorsese, il fallait bien que ce dernier fasse un film sur le Christ. L'entrée en matière est plutôt réussie, Jésus (Willem Dafoe saisissant) se décrit comme un homme qui vit constamment dans la peur, il se dit être le pire des salauds, un lâche qui s'empêche de tuer uniquement parce qu'il redoute les conséquences d'un tel acte. Mais très vite, les visions apparaissent et les miracles se succèdent, ceux-ci n'empêchant pas les multiples répétitions qui passent principalement pas les dialogues (guider les hommes par l'amour ou faire la guerre, éternel dilemme rabâché sans jamais parvenir à une décision). Dans ce flot d'images qui ne permettent pas de dégager de réels enjeux, il devient difficile de savoir où se situe le cinéaste par rapport à son histoire. Il semble n'avoir ni empathie ni rejet pour les personnages tout comme sa croyance vis-à-vis de leur parcours reste en suspens. Il faut attendre les vingt dernières minutes pour enfin voir une véritable originalité déployée, à partit du moment où Jésus est emmené sur la croix. Cette partie finale, la meilleure du film, prend des libertés absolument jubilatoires, n'hésitant pas à remettre en cause la légitimité de la croyance et offrant un renversement inspiré de la relation établie entre Jésus et Judas. Dommage toutefois que Scorsese fasse honteusement marche arrière lors d'une scène finale qui tend à effacer la prise de risque antérieure. Au fond, "La Dernière tentation du Christ" est un film étrange, déséquilibré à cause de la cohabitation d'un scénario pauvre qui fait du surplace et d'images malades qui viennent régulièrement dynamiser et hanter une histoire qui vire subitement dans le fantastique. Profondément inégal, handicapé par une absence de ligne directrice mais loin d'être antipathique.
    Celestia T.
    Celestia T.

    1 abonné 47 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 1 juin 2015
    On comprend que l'Eglise ait rejeté autant le livre que le film, qui mettent en scène un Jésus profondément humain, faible et tenté par la chair. Mais ce Jésus, s'il s'éloigne du personnage biblique, se rapproche de notre condition, et ainsi son message peut aussi bien être entendu des athées que des croyants. Le film traîne un peu en longueur, ce qui n'enlève rien à son intérêt. Certaines scènes sont sublimes, notamment grâce au jeu de Willem Dafoe qui incarne son personnage à merveille. Un péplum blasphématoire certes, qui a le mérite toutefois de faire de la vie de Jésus un objet d'intérêt pour l'art, tant en littérature qu'au cinéma.
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