Tony Scott nous avait régalés avec "Top Gun", et quatre ans plus tard, il en remet une couche avec l’entame de ce thriller dramatique. Jay Cochran (Kevin Costner), brillant pilote de l’armée, effectue son dernier vol avant de prendre sa retraite. La musique accompagnant cette séquence de haut-vol, avec ses plans larges, rappelle celle de "Top Gun". Mais on va quitter rapidement l’univers aéronautique, pour rester définitivement sur le plancher des vaches. Les vacances sont bien méritées, et voilà le spectateur invité à partager son périple, à travers les beaux paysages mexicains avant de faire escale dans la superbe hacienda de son ami de longue date Tibby Mendez, parrain d’un réseau local aux tendances mafieuses. Une petite halte de quelques temps avant d’aller rejoindre sa cabane implantée dans un endroit aussi merveilleux qu’austère. Malgré son âge avancé, Tibby est marié à une superbe brune, la plantureuse Mireya Mendez, interprétée par Madeleine Stowe, que j’ai eu peine à reconnaître. La richesse semble l’avantager au possible, le maquillage et sa splendide coiffure la rendant belle, mais alors belle à en tomber par terre. Fort heureusement pour moi, je ne suis pas tombé, étant bien calé au fin fond de mon canapé à contempler ses charmes alors qu’elle était occupée à attacher ses bas. Je comprends aisément que Jay en soit tombé fiévreusement amoureux, dès leur 1ère rencontre pourtant fortuite. Je vous laisse imaginer le reste de ce qui va se passer par la suite, le titre étant assez évocateur. Je vous préviens, "Revenge" est sans grande surprise, puisque la mouture générale est assez convenue et donc… relativement prévisible. Kevin Costner rend une bonne copie, mais mes préférences vont plutôt aller d’abord vers Madeleine Stowe, glamoureuse au possible, et fabuleuse dans la peau de cette femme qui se retrouve une identité, se découvre des facettes qu’elle ne s’imaginait pas et recouvre du même coup un certain goût à la vie. Mes préférences se dirigent ensuite vers Anthony Quinn, ce vétéran d’Hollywood, qui incarne avec beaucoup de justesse ce mafieux tel qu’on se l’imagine : en apparence gentil, souriant, bienveillant, mais en réalité impitoyable. La réalisation de Tony Scott est à l’image du film : sans surprise. Elle est cependant accompagnée par une bonne musique signée Jack Nitzsche, qui a réussi à implanter des consonances locales dans sa partition. Malgré un certain classicisme, Tony Scott a vraiment réussi la première partie du film, en développant suffisamment la psychologie des personnages, et en filmant presque de manière platonique ce début d’histoire d’amour. Ca passe par des portraits, des captures de regards échangés, des plans sur les mains, des séquences qui trahissent un jeu de séduction, un jeu non calculé, irrésistible, pour ainsi dire subi malgré eux. Une histoire d’amour à l’état pur. La seconde partie perd de son charme, mais c’est normal puisque nous avons affaire à une traque, et dans une traque, il n’y a rien de charmant. D’ailleurs cette chasse se termine de façon un peu curieuse, et c’est là que réside la 1ère surprise du film, avant d’en arriver à une conclusion qu'on n'envisageait pas et que nous aurions aimé différente . Les deux tourtereaux parviennent à nous émouvoir, de par la beauté de leurs sentiments, mais aussi quand elle cache avec grande désolation sa cicatrice, et que lui… n’en a que faire. Je vous l’ai dit plus haut : le parfait amour, bien au-delà des apparences physiques, artificielles ou non. Non, "Revenge" est un grand film qui suscite en nous diverses émotions, dont la colère et la révolte quand on voit Mireya se faire détruire comme elle se fait détruire. Une très très bonne surprise que je viens de découvrir.