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titusdu59
58 abonnés
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4,5
Publiée le 4 mars 2012
C'était le dernier film qu'il me restait à voir de Pierre Étaix, et quel bonheur que ce "Soupirant"! C'est à l'image de l'œuvre (en omettant "Pays de Cocagne, un peu à part, et beaucoup moins bon) de cet immense artiste: c'est frais, doux, délicieux, lucide mais rêveur, enjoué mais un peu mélancolique, poétique, aérien, enlevé, et aussi très drôle. Et visuellement, c'est plein d'astuces, de trouvailles inventives et surprenantes en tout genre. Et quelle superbe fin, entre poésie, drôlerie, et douceur... Pierre Étaix, je vous aime.
Pierre Etaix crée un véritable univers bien à lui avec son 1er long-métrage dont on sent grandement l'influence du muet. Adepte d'un humour assez absurde, le rythme du Le Soupirant prend un peu de temps pour s'installer mais Le Soupirant charme rapidement, plein d'ironie ce film a son lot de situations cocasses et décalées. On prend beaucoup de plaisir à regarder Le Soupirant.
Le Soupirant est le premier long metrage de Pierre Etaix. Il est en noir et blanc et assez daté. Les gags sont surtout visuels. C'est un peu mou des genoux, j'avoue que j'ai du lutter contre le sommeil vers la fin. Disons que c'est une ébauche de ce que pourra faire Etaix plus tard, à ce titre là c'est intéressant de le voir.
Premier film d'un Pierre Etaix marchant manifestement sur les pas d'un Jacques Tati, « Le Soupirant » déconcerte quelque peu par son traitement burlesque et en conséquent proche du muet qu'il ne séduit en définitive pour les mêmes raisons. Quel plaisir en effet de voir sur grand écran autant d'innocence, de poésie décalée, de pudeur... Si bien que ce qui aurait pu être un exercice de style un peu vain se transforme rapidement en très belle déclaration d'amour au cinéma, mélange audacieux de romance, de mélancolie et de comédie sophistiquée : un enchantement.
Bloqués depuis des années pour des problèmes juridiques, les films d'Etaix sont enfin sortis en salles cet été et existent désormais en DVD. Après deux courts-métrages irrésistibles, Le soupirant est son premier long et lui vaut le Prix Louis Delluc. Très axé sur les gags visuels, et sonores, le film témoigne d'une fantaisie lunaire qui l'apparente à Max Linder et Buster Keaton. Inégal, cependant, comme les suivants, pour qu'il puisse prétendre égaler Tati. N'en reste pas moins que l'ensemble de l'oeuvre de Pierre Etaix reste à part dans le paysage cinématographique français et plus que digne d'être (re)découverte.
Dans les films de Etaix, il n y a pas un personnage perdu au milieu de la foule et de l'univers comme Hulot de Tati mais un héros en quête de l'idéal. Le thème de ce film est la rencontre amoureuse vu d'un angle très poétique avec des touches humoristiques. Il y a très peu de dialogues, ne servant exclusivement pour fortifier l'image. Le héros, au début du film, connaît tout, mais pas l'amour, que tout le monde au contraire connaît. Persuadé que personne ne le comprend ( la gouvernante qui ne comprend pas le français ), il décide de tenter sa chance, en adoptant les techniques de drague qui bien sûr échouent, où alors le conduisent à une mauvaise surprise, comme l'amante ivrogne ou la chanteuse, qui, comparée à une sirène, l'attire dans un palais semé d'embûches ( les vigiles ) pour finalement le décevoir. Il se rend compte à la fin que l'amour n'était pas au bout du monde, mais à côté de lui. La séquence finale est assez ambigüe : les deux amoureux se retrouvent in extremis, mais l'éloignement artificiel d'Etaix, sur un wagon de bagages, peut-il supposer une éternelle déception ? D'autant plus que nous ne voyons pas le wagon terminer son demi-tour car le film se finit à ce moment-là, et ne nous laisse espérer que le héros descende et rejoigne son amour. Le cinéaste venu du cirque nous montre encore son univers poétique et décalé dans un film ( peut-être destiné aux célibataires qui s'y reconnaîtront ) très beau et envouûtant, celui d'un poète errant et incompris.
Film interdit je ne sais pas trop pourquoi, et film tout à fait réjouissant, c'est frais, drôle, un personnage à la Tati, maladroit, taciturne, et diablement sympathique. Ses aventures amoureuses faites de gags travaillés, drôles, sans jamais être bêtes, ça fait un bien fou.
Premier long-métrage du rare Pierre Etaix,"Le Soupirant"(1962)charme par sa poésie lunaire et son humanité débordante.En France,on ne voit guère que Jacques Tati qui emprunté cette branche,mais le cinéma d'Etaix est plus abstrait et plus spirituel.Même si ici,l'histoire est la plus simple possible.Un jeune homme qui vit ses parents,est rappelé à la réalité,lorsque ceux-ci veulent qu'il se marie.Pierre est gauche,pensif,banale et pourtant il lui arrive des mésaventures incroyables avec de nombreuses prétendantes.La mise en place des gags est parfois laborieuse,même si l'on perçoit où il veut en venir.Son utilisation des objets du quotidien se marie bien avec l'humour visuel recherché.Très peu de dialogues,un travail considérable sur le son,un noir et blanc très contradté.Et finalement un ton plus caustique qu'il n'y paraît sur la conformité maritale ou la starification injustifiée.Une vraie bulle de fraîcheur,qui passe le temps sans trop d'encombres.
Premier essai, premier chef-d'oeuvre pour Pierre Etaix qui signe un bijou de comédie en faisant bel et bien surgir les gags de l'écriture cinématographique elle-même et, précis dans sa gestuelle et enfantin dans son visage, éblouit ce joli conte sur l'inéfable de l'amour.
N’ayant jusqu’ici vu que Le Grand Amour d’Étaix, je découvre en le reprenant dans l’ordre qu’il a toujours eu cette touche de surréalisme en lui, mais aussi, plus surprenamment, de Charlot. Car si son personnage unique est celui d’un clown filmé, aussi malléable que victimisé, c’est autre chose de le voir dans ce rôle semi-muet, beaucoup mimé, qu’il dote de grands mouvements tout en faisant un théâtre des jeux de scène filmiques.
Composant son image et son son sur plusieurs niveaux, avec pour faire bonne démesure un étage de grotesque, Étaix forme des petits sketchs soignés. Il attaque et se complaît toujours à la fois dans la bourgeoisie, ici ses ”parents” qui s’exaspèrent d’un rien et multiplient les hypocrisies sans jamais laisser transparaître qu’ils peuvent être autre chose que des colocataires râleurs.
Étaix est vieux garçon et toute son existence d’une heure et demie est fondée sur son aveuglement, celui qui le fait chercher loin ce qu’il réfute en lui-même, incapable de poser son regard sur ce qu’il a sous les yeux, que ce soit des chaussures, une tasse de thé ou la jeune Suédoise au pair.
C’est la source de son humour et de ses absurdes désillusions, mais aussi un peu des nôtres : il y a quelque chose de crispant dans le côté vaguement visionnaire d’Étaix en ce qu’il ridiculise l’esprit bourgeois, parce qu’il ne s’en sort pas lui-même, avec pour résultat un pamphlet mou, une critique essoufflée, et les personnages des parents qui servent d’accessoires aux gags, sans plus manifester de désapprobation qu’un ”tu ne pourrais pas faire un peu moins de bruit ?” quand le jovial dépasse les bornes.
Étaix concilie son humour et son ingéniosité dans une compilation de petits gestes et de cadrages brillants qui amènent aisément le rire, par contre c’est faire semblant que l’ambiance est réussie que de l’apprécier pour cette moelle.
Pierre Etaix est un des grands comiques du cinéma français. Je me suis déjà frotté à son univers à plusieurs reprises avant de voir "Le Soupirant" et je n'ai pas été déçu, enfin jusqu'à ce fameux film. Je n'y ai pas retrouvé une mécanique aussi bien huilée que de coutume. Toutes les mimiques, les expressions faciales et les mouvements d'Etaix concourent à faire le spectateur, tout comme la maladresse de ses personnages, et cela marche, ça oui. Mais d'habitude c'est plus fin, alors que là tout m'a semblé vraiment lourd et moins amusant. Certaines situations sont vraiment trop grosses pour sembler crédibles, ne serait-ce qu'une seule seconde, et feraient presque paraître d'autres incohérences scénaristiques pour des détails futiles. Sans parler des longueurs qui le jalonnent et font l'ennui du spectateur difficile comme moi. La fin rattrape un peu le reste mais cela n'est pas suffisant. Pas terrible.
La première demi-heure est plutôt marrante avec plusieurs très bonnes idées de gags (et ils sont bien effectués). Mais plus le récit avance moins on rit, dommage car il y avait de quoi faire.
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3,5
Publiée le 12 avril 2011
"Le soupirant", c'est le premier long-mètrage de Pierre Etaix! Le film a ètè rèalisè en 1963 et dès les premières images qui figurent une planète, puis une demeure bourgeoise ou un fèru d'astronomie cèlibataire aux oreilles bouchèes - s'entend juste dire "il faut que tu te maries" - , on sent le côtè fantaisiste de tout l'ensemble de ce "Soupirant" jouè par Pierre Etaix lui-même dans la tradition des grands burlesques avec Buster Keaton auquel Etaix ajoute d'emblèe sa patte très française entre le rêveur très distrait (toujours un peu perdu dans ses rêves de planète) mais rappelè par les rèalitès de la vie, l'amour entre-autres! Le constraste est èvidemment saisissant entre les gags et le physique très neutre du protagoniste! Le film impose son tempo, sa mobilitè et sa fabrication d'une attente bien à lui, et lui seul de faire entrer une femme saoule dans un ascenseur, jouer à cache-cache dans un parc, mordre dans une soucoupe de porcelaine en la prenant pour une tartine, danser avec une plante verte deviennent autant de moments poètiques malgrè eux, où l'absurde et la mèlancolie partagent le monde! Inutile de prèciser qu'avec cette comèdie très maîtrisèe qui reçut le Prix Louis-Delluc, Pierre Etaix rentrait par la grande porte dans un cinèma français d'inspiration très rare autant comique que cosmique...