Pour son second long-métrage, le brillant John McTiernan réalisait "Predator", un film grandement réussi qui alliait action, science-fiction et slasher. Cette œuvre fantastique phare des années 1980 transfigure un récit basique : Au Guatemala, le major Dutch arrive avec son équipe d'élite pour une opération visant à retrouver un ministre du cabinet présidentiel perdu avec son second à cause des forces de guérilla en Val Verde. Un vieux copain militaire, qui travaille maintenant pour la CIA, transmet les étapes et rejoint l'équipe, qui est insérée dans la jungle par hélicoptère. Mais lors des recherches, le groupe de mercenaires sera traqué et massacrée par une force extra-terrestre inconnue. Le scénario, est à la fois original, efficace et novateur, non sans rappeler l'oeuvre de Ridley Scott, "Alien le huitième passager". Fortement influencé par "Conan le Barbare" de John Milius qui proposait un héros bodybuildé et invincible, et où la violence graphique était innovante, Mc Tiernan nous livre un film des plus maîtrisé, oppressant et violent. En utilisant toutes les possibilités de l’espace, du hors-champ et du mouvement, la réalisation épouse de façon symbiotique la jungle filmée, le danger semble provenir de chaque recoin d’un lieu hautement hostile et oppressant. La mise sous tension du spectateur dans ce film est liée au fait de montrer un ennemi rôdant, invisible ; ce pari est réussi grâce à des mouvements de caméra fluide. L'action est au rendez-vous, les explosions et les fusillades plus réalistes que jamais grâce à des effets spéciaux terriblement efficaces. Comme dans tous les films de Stallone ou de Schwarzy, l'humour est décapant, les vannes fusent, et les punchlines sont nombreuses, on retiendra surtout celle lors de l'ultime face à face, "T'as pas une gueule de porte-bonheur". Le casting est plus que convaincant, Arnold Schwarzenegger déborde de charisme et campe avec brio le héros indestructible avec des cojones grosse comme des noix de coco. Sur un rythme trépidant, "Predator" est un survival haletant, l'un des films culte des 80's bourré à la testostérone.