Avis sur Liberty Belle

L'insoumission est une attitude politique responsable et non pas un coup de tête d'adolescent! Film sur la guerre d'Algèrie vue d'un lycèe parisien en 1960, "Liberty Belle" ressemble à une oeuvre romanesque qui raconte comment un ètudiant se trouve entrainè dans l'activisme de gauche par son professeur incarnè par Andrè Dussolier! Cinèaste rare, Pascal Kanè rèunit ici la crème des acteurs un peu "rive gauche" tels que Jèrôme Zucca et surtout l'èmouvante et fragile Dominique Laffin! Elle y joue le rôle d'Elise, où d'une certaine façon, ce n'ètait pas possible ce point de luminositè et de rayonnement qu'elle avait notamment dans la scène du bar, du faux rêve ou de son rèveil au petit matin! Il faut savoir que sur le tournage, Dominique ètait intenable avec son metteur en scène: un soir, pour on ne sait quelle raison, elle sauta du premier ètage pour sortir d'un endroit qu'il ne lui plaisait pas et se cassa la cheville! Ce qui explique pourquoi elle boîte un peu dans certains passages où son personnage doit courir! Hormis cette petite anecdote, on y parle politique et cinèma dans « Liberty Belle » avec au passage quelques clins d'oeil cinèphiliques au cinèma d"Antonioni et Nicolas Ray, à Bogart et à Gardner! Sans compter le plaisir de retrouver de vieilles connaissances de "La femme de l'aviateur" de Rohmer : Philippe Caroit et Anne-Laure Meury! Et la prèsence d'une future grande comèdienne qui fait une petite figuration au dèbut: Juliette Binoche! Avec ègalement la musique additionnelle "My Serenade" interprètèe par les "Platters" et "Rencontre", extrait de la bande originale du film de Truffaut "Tirez sur le pianiste". Après la sortie du film qui reçut le Prix de la presse internationale 1984 avec même une sèlection au Festival de Cannes Perspectives, Dominique Laffin ne sera plus vraiment la même puisque l'actrice rentrera dans un processus presque destructeur qui la modifièe peu à peu! D'une certaine façon, Pascal Kanè comprendra avec Dominique, qu'un vrai acteur, c'est quelqu'un qui va toujours jusqu'à la mise en danger de lui-même et de son image...

Un film trop intellectualisant, pas suffisamment dans l'action, mais non sans mérites (dont celui d'évoquer la lutte entre l'OAS et les soutiens au FLN). Certains interprètes masculins - à commencer par Jérôme Zucca dans le rôle principal - pêchent par leur jeu fade et désincarné, et le scénario prend des détours qui mélangent l'invraisemblable et la convention. Dominique Laffin est pour sa part magnifique, malgré un personnage aux contours approximatifs, et Anne-Laure Meury, entre deux Rohmer, est fort convaincante.

Pour reprendre une critique d' un spectateur: "il existe beaucoup mieux sur ce sujet grave" que fut la lutte d' émancipation du peuple algérien contre la colonisation française Le sujet est tris mal traité, rempli de clichés; le prof de philo "sartrien", caricaturalement interprété par Dussolier; l' étudiant timide et terne, subitement devenu porteur de valise (on se demande comment un réseau pouvait faire confiance à un tel incapable!!!). Jérôme Zukka est nullissime: il récite son texte; aucune expression dans son visage, dans ses gestes. Seuls Philippe Caroit et Jean-Pierre Kalfon émergent dans leur rôle de fascistes. Le scénario est fouillis: histoire d' amour; amitié entre un jeune de gauche et un fasciste; lutte politique. Un gros ennui comme résultat!

Vers la fin des années 50, alors que la guerre d'Algérie se terminait, un jeune étudiant à la conscience politique naissante se fait exclure de son école supérieure à Paris pour une faute mineure ; il doit alors satisfaire à une circulaire Debré et effectuer son service en Algérie. Il veut faire acte de désobéissance en se basant sur des textes engagés de l'époque (Sartre), mais n'est pas à la hauteur de son choix, ce qui entraîne la mise en danger des réseaux de soutien aux opposants de l'Algérie française.... Entre amourettes post-adolescentes et militantisme d'amateur, ce film ne présente pas grand intérêt, il existe beaucoup mieux sur ce sujet grave.