Avis sur Jennifer 8

Un thriller américain comme l’on n’en fait plus guère depuis dix ans, la veine des serial killers semblant avoir donné tout son jus. Tous les ingrédients sont présents et l’on est en terrain connu avec cette enquête sur une disparition non résolue semblant devoir être reliée à un serial killer. Pour compliquer le tout, le beau flic joué par Andy Garcia va tomber amoureux de son principal témoin (Uma Thurman ravissante en aveugle orpheline que tout le monde a envie de consoler) et tuer accidentellement son propre frère. Cet incident permet de faire entrer en piste John Malkovich pour une prestation en flic libidineux assez jouissive qui vient relancer un récit qui commençait à s’essouffler un tantinet. Que demander de plus ?

Film très solide que ce Jennifer 8, sur lequel les avis que j’avais lu avant de me lancer dans son visionnage étaient assez divergeant. Pourtant c’est une belle réussite.
Coté casting c’est du très bon. Fan de fantastique ma première pensée va bien sur à Lance Henriksen, qui, bien que doté d’un rôle un peu secondaire est toujours très marquant. Il livre une belle prestation, un peu éloigné de ce qu’il peut faire d’habitude, et présente un réel intérêt, doté de surcroit d’un personnage aux répliques bien sentis. En tête d’affiche, c’est pourtant le duo Garcia-Thurman qui doit assuré, et qui assure. Garcia est très juste, investi par son personnage, il reflète bien les sentiments et les émotions de celui-ci, et il confirme de bons talents d’acteur. Pourtant c’est quand même Thurman qui emporte le morceau, livrant une prestation de jeune femme aveugle absolument magistrale. Elle crève l’écran, imposant une présence magnétique lorsqu’elle apparait, et jouant avec une finesse et une justesse mémorable. Pour autant il y a aussi quelques seconds rôles tout à fait réussi, avec des interprètes certes de talent (Malkovitch, Conway…) mais surtout des personnages gratinés !
Le scénario est à la hauteur. Il n’est pas aussi excellent, mais il tient la route. Il maintient un suspens de qualité, un rythme globalement bon malgré quelques petites longueurs, l’enquête est intéressante à suivre, les relations entre les personnages sonnent juste. Je relève simplement une fin un peu vite envoyée, et qui manque de la tension souhaitable à ce moment là. Certes il y a quelques passages pas très originaux, mais l’ensemble tient la route.
La mise en scène de son coté est propre et raffiné. Je ne sais pas pourquoi mais j’ai souvent eu le sentiment d’un réalisateur ayant digéré Kubrick, et s’en rapprochant par des plans extrêmement millimétré et ambigu (la vue dans la cage d’ascenseur confine presque à l’abstraction par exemple). Si Robinson est moins au niveau dans les scènes d’action, pour le reste il se débrouille comme un chef. La photographie a vieilli certes, mais ca lui sied fort bien, du fait de l’atmosphère triste et délabrée du film. Je note des jeux d’éclairages précis et réussis. Les décors sont brillants et surtout brillamment utilisés par le réalisateur. Les paysages sont superbes, l’atmosphère est très plaisante, et cela crée une ambiance particulière vraiment prenante. En revanche l’ambiance musicale manque du même soin, sombrant trop aisément dans la banalité.
Au final Jennifer 8 est un film qui se regarde avec plaisir. Porté par un casting en or massif, par une très belle ambiance, aux limites de l’onirisme, il se ramollit un peu sur son scénario pour pouvoir s’élever jusque dans la sphère des excellents films. Si en effet celui-ci reste bon, il y a tout de même des imperfections sensibles sur quelques lieux communs ou une fin pas très bien ficelée par exemple. C’est vrai aussi que la musique est une déception. Pour autant je conseille vivement ce métrage si l’occasion se présente de le regarder, surtout pour ceux qui aiment les films d’ambiance (un peu au croisement ici de Shutter Island, Insomnia et Shining).

Méconnu

Un très grand film à énigme, superbement écrit, réalisé et interprété. Avec une ambiance envoûtante et une interprétation époustouflante d'Uma Thurman, que je ne n'avais pas revu depuis sa sortie au cinéma en 1992. Moins connu que Sev7n (2015), il mérite tout autant notre attention de cinéphile passionné.

4.9/5

c'est un de mes films cultes. Culte car il represente une époque, un genre que l'on ne voit plus. un polar sombre, pluvieux, humide, humain, pas de grand detective profiler, pas de superflic et pas de tueur ultra intelligent. De bon acteurs jeunes et pas encore starifiés. je le compare a photo obsession et insomnia. si vous avez des films du genre a conseiller n'hésitez pas.

Sous ses airs de petit polar de série, ce "Jennifer 8" s'avère en définitive plutôt futé et assez personnel dans sa forme. Si on pourra regretter quelques incohérences et un manque de rythme à quelques reprises, on ne pourra en revanche qu'apprécier la mise en scène de Bruce Robinson, qui tout en finesse et subtilité, arrive à nous batir de solides personnages, nuancés et permettant alors à l'ensemble de se faire séduisant, presque poétique dans les rapports entre Andy Garcia et Uma Thurman. Le fait que cette relation prenne parfois le pas sur l'intrigue n'importe qu'assez peu, tant l'ensemble sait se faire assez juste. Dommage alors que l'on en vienne au bon vieux coup du policier qui se retrouve accusé du meurtre que lequel il enquêtait, heureusement sauvé par des dialogues alors percutants et un John Malkovich fascinant, faisant ainsi que ce polar, à défaut de captiver, sait tout de même nous offrir une belle relation entre personnages, ce qui n'est pas si courant, doublé d'une intrigue plutôt honnête. Intéressant.

Un thriller qui se laisse regarder...Pas mal d'actions et pas mal d'intrigues.....Pas mal c'est peut etre pas du niveau de seven,mais il vaut le coup d'oeil.

Le suspense est distillé au goutte à goutte dans ce thriller convenu mais habile et efficace. Uma Thurman est irrésistible et les nombreux rebondissements donnent du rythme à l'intrigue.

Un thriller sordide dans la lignée du "Silence des Agneaux",plus méconnu certes,mais pas négligeable non plus. A l'époque,la veine des serial-killers n'avait pas donné tout son jus,et Bruce Robinson put ainsi utiliser avec une certaine dextérité les éléments symboliques du genre:membres coupés(une main en l'occurrence),flic obstiné qui se met ses collègues à dos et se retrouve accusé d'un meurtre avec un alibi qui ne tient pas,ce même flic qui s'éprend d'une jeune aveugle,témoin clé mais non recevable de l'enquête... Andy Garcia traîne sa carcasse d'homme à la fois impulsif et placide,et s'offre quelques belles scènes fraternelles avec Lance Henriksen rarement vu au premier plan. Uma Thurman,encore débutante,n'est pas vraiment convaincante. Peu importe,l'ambiance noire,accentuant les bruitages inquiétants,jouant habilement de la présence fantômatique de ce supposé tueur,suffit à nous maintenir en haleine,même si la mise en scène très télévisuelle cache un peu l'enthousiasme,avec également comme reproche une fin qui ne prend aucun risque. A noter,John Malkovich bouffe l'écran les 25 minutes où il apparaît en agent sadique et blasé!

C'est un bon polar du début des années 1990 avec Andy Garcia en jeune chien fou et Uma Thurman en aveugle fragile et romantique. Il y a une ambiance intéressante. Il s'agit de coincer un tueur en série dans une ville battue par le vent, la pluie. La police ne dispose d'aucune piste intéressante. Le dossier est classé. Et ses nouveaux collègues apprécient peu les manières de ce nouveau venu qui se met à fouiner de partout, dans une décharge publique ou dans de vieux casiers. Ou notamment dans un institut pour aveugles des plus glauques comme souvent dans ce genre d'établissement où les patients comme le personnel semblent en savoir plus long qu'ils ne veulent bien en dire. Son obstination s'explique par un divorce difficile. Mais quand il se trouve sur le banc des accusés, la tension retombe. Quel intérêt aurait-il à être le meurtrier alors qu'il a l'air sincèrement amoureux de la belle Helena et qu'avec elle il aurait une chance d'oublier son ancienne femme ? Je ne pense pas qu'il y en ait beaucoup qui ont envie qu'il soit coupable. L'atmosphère trouble, dangereuse, inquiétante de ce petit patelin et la fougue d'Andy Garcia sont les points forts de ce petit polar de 1992.

Avant Seven, il y a eu Jennifer 8, et c’était plutôt pas terrible. Peu crédible et assez mou. Il y avait pourtant matière à espérer mieux. Jennifer 8 est à voir comme une ébauche, et mieux vaut ne pas y revenir aujourd’hui.

Les trente première minutes sont pas mal, on y suit une enquête sombre et retor. Puis le ton change, et tout devient beaucoup moins intéressant.

Un thriller dont le supsens galvanise le spectateur du début à la fin. 14/20

Cela aurait pu être un bon thriller, mais le manque de rythme nuit énormément à cette histoire pourtant prenante.

Intrigue fumeuse et raccourcis scénaristiques rendent l'histoire pas crédible malgré une ambiance qui se veut oppressante. Trop lent et trop long avec une fin curieusement expédiée. Garcia en fait des tonnes et Malkovich est mauvais. Reste seulement la plastique de Uma Thurman.

Le film est long, il est non seulement bavard mais les dialogues ont parfois qq chose d'absurde voire d'idiot, en fait ça m'a clairement fait penser à du remplissage.
La direction d'acteur est inexistante donc les acteurs principaux sont en roue libre complète: Lance Henriksen, acteur très généreux, ne semble pas avoir compris la nature du projet, il en fait donc des caisse dans un registre 'buddy cop' qui n'a pas sa place ici, le décalage est tel qu'on en frôle le kitch, Garcia nous surjoue un cliché de brun ténébreux torturé et sensuel, juste à l'écrire ça sent à nouveau le kitch, il m'a fait penser à Tommy Wiseau dans ses colères. Uma Thurman fait ce qu'elle peut, vu son rôle (une aveugle) et vu l'histoire elle n'a pas bcp de marge de toute façon. Autant dire que Bruce Robinson n'a pas l'air très familiarisé avec la notion de psychologie. Et ça se voit au profil complètement sorti de nulle part et superficiel du tueur.
L'enquête progresse soit par ellipse soit par des facilités scénaristiques déconcertantes "je me rappelle un bruit de moteur comme celui d'un van" "Ha oui? Ca tombe bien: y'a un van juste là, je suis sur une piste" de sorte que l'intrigue est très difficile à suivre car ça n'a pas bcp de sens ni de logique et c'est de plus noyé dans du bavardage, des clichés INSUPORTABLES "non, ce dossier a été classé, vous ne pouvez pas le rouvrir, laissez tomber John" (oui le héros s'appelle John...), on se croirait dans "message à caractère informatif", et des idées loufoques: apparemment le film tient absolument à nous montrer la vie personnelle de ces super flics, ce qu'ils font et vivent à côté du boulot. Sauf qu'on s'en fout et que ça n'apporte rien à part un supplément de kitch (le chef qui fait de la peinture dans son salon).
A part ça l'intrigue repose sur rien ou bien peu de chose, d'ailleurs Malkovich lui même le dit: "hum, il n'y a pas grand chose pour étayer ce scénario".
Y'a qqs bonnes idées mais noyées dans un tel fatras...
Bref, le film m'a autant agacé qu'il m'a fait rire, c'est peut-être moi qui n'ai rien compris mais pour moi c'est un grand ratage où rien ne fonctionne .