Avis sur La Constante

En Pologne, le cinéma est un art de premier ordre et une chose sérieuse puisqu'il servit à mettre en-avant la spécificité et la culture d'un pays convoité par les Russes et les Prussiens. Il servit aussi à la remise en question du système qui y régnait jusque dans les années 80. Zanussi est un réalisateur placé sous l'influence de ses prédécesseurs : Wajda, Munk et Kawalerowicz. Il appartient à la seconde génération des cinéastes Polonais au même titre que Kieslowski. Dans les années 80 si Zanussi était un réalisateur très connu dans l'hexagone, il est aujourd'hui un peu oublié à la différence de Kieslowski dont son cinéma est très voisin. "La constante" obtint une reconnaissance internationale, puisqu'il obtint en 1980, le prix du jury à Cannes. C'est un film qui n'a rien perdu de sa force et qui se propose à travers l'histoire d'un jeune homme honnête et idéaliste de montrer la corruption en Pologne. Au plan thématique, le film se rapproche de films plus récents comme "l'homme intégre" de Mohammad Rassoulof( pour l'Iran) , de "Baccalauréat" de Mungiu ( pour la Roumanie) ou de "Léviathan " de Zviaguintsev ( pour la Russie) et de tant d'autres. Dans la seconde partie du film, le jeune homme qui ne veut rien céder sur sa morale, sera déclassé socialement. Un film philosophique et politique de qualité, destiné au spectateur exigeant. Zanussi est un cinéaste dont la filmographie mérite amplement d'être redécouverte.