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ASSRANCETOURIX
15 abonnés
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5,0
Publiée le 1 mars 2024
Fabuleux film de guerre réalisé par le roi absolu du super film à petit budget, maitre de la série B. une véritable leçon de cinéma pour pas cher qu'on retrouvera dans le DUEL de Spielberg. Jack Palance est fascinant, le scénario légèrement bavard, car tiré d'une pièce de théatre. à réunir dans le même panier que Kiss Me deadly et Vera Cruz en attendant les 12 Salopards.
Ce film de guerre est excellent, surtout si l'on tient compte du fait qu'il a été tourné seulement 11 ans après la seconde guerre mondiale. Il aborde de surcroît un des nombreux sujets tabous sur cette guerre dont on évite de parler encore aujourd'hui à presque 80 ans de distance. Si le film d'Aldrich est courageux par son sujet, il est bien servi par deux acteurs qui interprêtent magnifiquement leurs rôles : Eddie Albert et Jack Palance. Si les scènes d'action n'accaparent pas le film, cela n'a rien de surprenant. Contrairement à ce qu'on pense, il y eut plus de temps morts qu'on ne le pense dans les combats entre 1944 et 1945 dans certaines parties du front en France. Les critiques ciné français de l'époque (qui avaient connu cette époque) ont plutôt bien accueilli ce film. L'armée américaine était loin d'être aussi belle et si glorieuse que ce qu'on nous vend depuis si longtemps durant ce conflit. Il faudra sans doute attendre longtemps pour qu'un cinéaste courageux comme Aldrich aborde enfin ces thèmes.
Pour qui aime les films de guerre classiques et en Noir et blanc, celui-ci est incontournable. Un peu injustement oublié dans l'histoire du cinéma, peu cité, ce n'est pourtant pas un film qu'on oubli facilement. C'est un film qui dénonce, un film antimitariste très fort . Il ne glorifie en rien la guerre. C'est sans doute après "les sentiers de la gloire", le film américain des années 50/60 le plus puissant dans cette représentation de la guerre et de l'armée qui explore les thèmes de la hiérarchie militaire, du courage et de la lâcheté (s'en suivra aussi "les vainqueurs" de Carl Foreman ou "Croix de Fer" de Sam Pecinpah)
Frappé par sa violence physique et psychologique, avec cette montée en puissance de la dramaturgie , cette oeuvre reste un des films majeurs de Robert Aldrich, qui décidément peut afficher un bon nombre de chefs d’œuvre dans chaque genre du cinéma qu'il a exploré
Pour qui aime les films de guerre classiques et en Noir et blanc, celui-ci est incontournable. Un peu injustement oublié dans l'histoire du cinéma, peu cité, ce n'est pourtant pas un film qu'on oubli facilement. C'est un film qui dénonce, un film antimitariste très fort . Il ne glorifie en rien la guerre. C'est sans doute après "les sentiers de la gloire", le film américain des années 50/60 le plus puissant dans cette représentation de la guerre et de l'armée qui explore les thèmes de la hiérarchie militaire, du courage et de la lâcheté (s'en suivra aussi "les vainqueurs" de Carl Foreman ou "Croix de Fer" de Sam Pecinpah) Frappé par sa violence (spoiler: notamment la mort de Palance physique et psychologique, avec cette montée en puissance de la dramaturgie , cette oeuvre reste un des films majeurs de Robert Aldrich, qui décidément peut afficher un bon nombre de chefs d’œuvre dans chaque genre du cinéma qu'il a exploré
Attaque (Attack !, 1956) est le deuxième des trois films que Robert Aldrich tourna avec Jack Palance. Après Le Grand Couteau (The Big Knife, 1955) et avant Tout près de Satan (Ten Seconds to Hell, 1959), il réalise son premier film de guerre dont l'action se situe en 1944, pendant l'offensive allemande des Ardennes. Mais le scénario n'eut pas l'heur de plaire au Département de la Défense qui avait l'habitude de prêter sans tergiverser son matériel à Hollywood, pourvu que l'armée soit montrée sous un jour favorable, héroïque et en lutte pour défendre la démocratie. C'est tout le contraire avec Attaque qui dénonce violemment la hiérarchie militaire composée de Clyde Bartlett (Lee Marvin), un lieutenant-colonel carriériste et arriviste et de Erskine Cooney (Eddie Harris), un capitaine lâche, pleutre et foncièrement incompétent........
Voir la suite de ma chronique à partir d'un photogramme du film: https://etoilesdetoiles.blogspot.com/2021/09/larmee-chez-robert-aldrich.html
La première fois que j'ai vu "Attaque",j'ai été impressionné par un vrai film de guerre sur un théâtre d'opération resserré,son style brutal,la violence des relations entre les hommes,bien dans le style du cinéma de Robert Aldrich, et par l'impressionnante performance de Jack Palance. La seconde fois,le manichéisme du film,certaines boursouflures dans le jeu d'acteur,l'académisme de certaines scènes m'ont fait un peu déchanter. Reste un très bon Lee Marvin dans le rôle d'un officier brutal et cynique.
On peut difficilement parler d' "Attack" comme d'un film de guerre, malgré une longue séquence où des soldats sont assiégés dans un village, mais plutôt comme d'une dénonciation du pouvoir en temps de guerre. Aldrich condamne bien évidemment la lâcheté de Cooney mais il n'en fait pas le seul responsable. Ainsi, le film distingue très nettement l'esprit de vengeance intime de Costa vis-à-vis de son capitaine de la manœuvre politique du colonel Bartlett, qui tire les ficelles sans se soucier des conséquences. La finesse du film réside dans sa faculté à condamner fermement un certain comportement tout en le relativisant, en le plaçant dans un contexte plus large. Conney est donc à la fois responsable et victime, sauf que cette ambivalence n'est pas prise en compte par les soldats qui, eux, ne voient que la réalité du terrain, subissent l'incompétence de leur supérieur qui les envoie à la mort. Avec "Attack", Aldrich signe un film furieux et englobe l'opposition entre courage et lâcheté dans une réflexion plus large sur l'intégrité.
Aldrich propose une nouvelle vision de la guerre en critiquant non pas la guerre en elle-même, mais l'irresponsabilité des hauts gradés. Le courage des soldats est largement mis en avant mais aussi leur peur. Le film est assez complet et novateur dans le genre, dans les années 50.
Bien qu'Aldrich soit un cinéaste qui ne me déplaît pas et que le casting soit très solide avec notamment les sacrées gueules que sont Palance et Marvin sans oublier que je suis un grand fan des films de guerre pourtant Attaque ! m'a clairement déçu. Difficile de ne pas songer à Croix de fer de Peckinpah tourné 20 ans plus tard car Attaque y ressemble fortement ou plutôt Croix de fer y ressemble, on dirait presque un remake d'Attaque mais bien que j'aime en général la filmographie d'Aldrich ici ce film de guerre a eu peu d'impact sur moi. Dans un premier temps je le trouve trop bavard (d'ailleurs il me semble que c'est adapté d'une pièce de théâtre) puis ça manque de rythme mais la dernière demi-heure est plus prenante mais arrive trop tard. Attaque est une dénonciation de la futilité de la guerre et de la façon dont sont utilisés les soldats pour la mener, j'aurais aimé apprécier davantage ce film.
(...) Aldrich se distingue par un style visuel heurté, avec des cadrages agressifs, des lumières très marquées, des gueules d'acteurs burinées et un certain goût pour la violence graphique. On retrouve tout ça dès la séquence d'ouverture mais le film va bien plus loin que ça car Aldrich est aussi un cinéaste aux thématiques très profondes. Ce qui le travaille, c'est la corruption rampante dans la société américaine, celle des hautes instances. (...) Les personnages d'Aldrich sont rarement aimables et ils prennent des décisions extrêmes, souvent dictées par un contexte qui pousse l'être humain dans des retranchements moraux et physiques qui questionnent le spectateur. Le manichéisme est donc relativement absent ici et il faut souvent attendre les dernières minutes du film pour juger chaque personnage, chacun agissant de manière évolutive. Par exemple, Costa a beau être un soldat exemplaire, dévoué et compétent, il n'hésite à commettre certains actes condamnables. Avec son visage émacié, Jack Palance est impeccable, avec une belle intensité de jeu et son personnage fait parfois froid dans le dos. (...) "Attaque !" est adapté d'une pièce de théâtre, ce qui fait que nous passons régulièrement d'un endroit clos à un autre, le scénario créant de nombreux points fixes dans l'espace avec beaucoup de dialogues. Tout ceci n'est pas ennuyeux pour autant puisque Aldrich est aussi un maître du mouvement et son découpage dynamique allié à une succession de débats très intéressants rendent le tout passionnant et prenant. (...) Le film de guerre à l'époque n'est pas encore devenu le divertissement à grand spectacle qu'il deviendra avec "Le jour le plus long" et son casting de stars internationales. Le genre est propice aux films de série B qui décrivent plus la psychologie des hommes qui se battent et meurent sur les champs de bataille et ils s'attardent moins sur la démesure des combats. Si "Attaque !" compte bien quelques scènes d'action dynamiques et assez spectaculaires faisant honneur à son titre, le film marque surtout par sa justesse des rapports humains et l'impitoyable description de l'horreur du front. la critique complète ici
Assez théâtral, parfois jusqu'à l'outrance (cf la pleurnicherie du capitaine) le film est néanmoins excellent. Montrant comment une poignée d'hommes peuvent être sacrifiée par arrivisme et, incompétence (la lâcheté n'étant qu'une conséquence de ce qui précède). Palance est excellent et devient même exceptionnel dans la dernière partie. Un grand film antimilitariste. (le thème sera plus ou moins repris par Peckinpah dans Croix de fer en 1977)
Attaque ! s'affranchit des codes habituels du film de guerre, y tisse son propre monde habillé de fascinants lieux clos (le bureau confiné où se joue une partie de cartes mémorable, la maison en ruines, la cave) où l'on s'enlise irrémédiablement. Si on y regarde bien, chaque lieu recèle sa part d'ombres et de références littéraires. Dans cette cave où va se jouer un drame digne du Crime de l'Orient Express, l'on va même jusqu'à penser à Huis Clos de Sartre, le climat étouffant rejaillissant sur le spectateur comme sur les personnages rendus hystériques par la guerre. Robert Aldrich est alors dans la forme de sa vie parce que voilà ce qu'on peut appeler un auteur, un vrai, qui donne dans un cadre balisé sa propre partition créant même par moments le climat d'un film d'horreur. Je pense à cette dernière ligne droite hallucinante où Jack Palance n'aura jamais été aussi effrayant (lui comme son ombre portée dans cet escalier descendant à la cave). Dimension cauchemardesque renforcée par la métaphore de ce zombie littéralement revenu des morts pour assouvir sa vengeance. Son expression n'a-t-elle d'ailleurs pas influencée le personnage de flic vengeur dans Maniac Cop, on y retrouve ces mêmes angles, cette même folie, cette haine si visible de Jack Palance dans un baroud d'honneur pour se faire justice puis l'obtenant par des voies insoupçonnables...
Attaque ! est aussi pour son propos à montrer dans les écoles, dans les entreprises, à se mettre en famille parce qu'il enseigne mieux qu'aucun autre qu'il ne faut jamais prendre pour argent comptant ce que nous impose une hiérarchie, qu'elle soit une fonction (la fameuse qui ne fait heureusement jamais l'homme), une autorité morale ou religieuse ou bien sûr la figure tutélaire familiale j'a nommé le père... Même celui-là, faut-il vraiment lui obéir aveuglément lorsqu'il vous demande de sauter d'une falaise sur le seul motif qu'il est le père et qu'on doit lui faire confiance ? Par les temps qui courent, un tel message ne fait pas de mal... Son jugement et rien que son propre jugement. Voilà une arme fatale et un beau vecteur de liberté, comme le film !
Après avoir révolutionné les années précédentes le western et le film noir, voilà que Robert Aldrich s’attaque au film de guerre qu’il ose dynamiter de l’intérieur alors que les Etats-Unis produisent chaque année un nombre impressionnant de films patriotiques en ces années 50 marquées par la lutte contre le communisme. N’ayant pas eu le soutien de l’armée (on les comprend vu la teneur du long-métrage), Aldrich s’est dressé seul face à un pays qui n’avait pas envie de regarder les dérives de l’armée en face. Avec ce chef d’œuvre, il bouscule tous les codes et règle son compte à l’héroïsme bas du front alors en vogue. La description de ce commandant pleutre qui envoie ses hommes à la mort anticipe les futurs longs de Kubrick et consorts (on pense aussi au Lumet de la Colline des hommes perdus). Le tout est réalisé avec une force de conviction ébouriffante et soutenu par une interprétation magistrale de l’ensemble du casting. On en sort grandi et l’armée en sort accablée, tout en rendant un hommage puissant et sincère aux vrais héros, généralement ceux qui restent dans l’ombre. Magnifique.
Superbe film de guerre d’autant plus original qu’il développe beaucoup moins les horreurs des combats et autres actes d’héroïsme que le comportement des hommes au cœur de la guerre. Il y a d’abominables lâches (le capitaine Cooney) – que l’on cache bien profondément dans l’histoire militaire de tous les pays –, des types courageux mais sans être des surhommes (la plupart des autres), et enfin les cyniques, plus faibles qu’ils ne paraissent (le colonel). D’ailleurs l’armée américaine a refusé toute aide pendant le tournage alors que ce film n’est aucunement antimilitariste, et cela se remarque dans la faiblesse des moyens. Mais tant pis pour les engalonnés paranos, le film est un chef-d’œuvre pour sa teneur, sa profondeur, la brillante interprétation, avec une mention spéciale à Jack Palance, un vrai officier – cela le change de tous les rôles de salaud qu’il a pu tenir dans sa carrière fort honorable au demeurant. La photographie, en noir et blanc, est superbe et l’art de cadrage est omniprésent. Pas le plus connu mais le plus réussi des films de Robert Aldrich. On retrouvera dans « Les douze salopards » , que tout le monde connaît, quelques références de celui-ci.