Avis sur Passion sous les tropiques

Quand Robert Mitchum joue les gardes du corps pour Linda Darnell, cela donne un petit film sympa, prototype du spectacle d'action des annèes 50, produit par la RKO! Suspense, exotisme, passion, le film de Rudolph Matè est tout cela à la fois! Ce mèlange des genres fait sa singularitè et son efficacitè! D'ailleurs on peut dire que le cinèaste prend son temps pour raconter son histoire! On y boit, on y mange, on y fait ses emplettes avec des airs de mardi gras et de fiesta! Avant d'arriver à une dernière partie spectaculaire, celle d'un tèlèphèrique bloquè au dessus du vide, dèmonstration de savoir-faire d'un metteur en scène qui connait son mètier et qui donne à la scène une dimension dès plus tendue! Un classique non dèpourvu de charme où Matè dirige avec habiletè cette passion sous les tropiques, avec dans les seconds plans le visage rugueux et inquiètant de Jack Palance, excellent dans le rôle du tueur amoureux de Darnell...

Casting impeccablement choisi pour les 3 antagonistes. Cependant avec un tel casting et Rudolph Maté au commande on aurait pu s'attendre à mieux. Au vu du scénario, assez simple, il aurait fallu étoffer les personnages comme leur passé par exemple. En effet le cinéaste choisit de filmer une course poursuite entre le tueur et la fille dansles rues... C'est long t ça n'arrange rin ni pour l'histoire ni pour le spectateur. La meilleur scène reste la fin avec le téléphérique.

J'ai rarement vu un film porter aussi mal son titre. "Passion", si il y a de la passion là-dedans alors "Derrick" est le pendant outre-Rhin de "24 Heures chrono", "Tropiques", il y a bien quelques extérieurs mais la plupart du temps c'est du studio de pacotille avec des mexicains de pacotille le tout avec une photographie en couleurs qui a l'air d'être passé à la machine à laver après avoir été écrasé par un rouleau-compresseur. Quand au scénario, il se résume ainsi : Robert Mitchum et la belle Linda Darnell se contente de rien foutre, parfois un peu de danser, Jack Palance suit bien derrière en sortant de temps en temps son flingue mais sans l'utiliser. Le dernier mot prononcé dans le film est "catastrophe", ça résume ce qu'est ce nanar.

Un peu décevant malgré l'ambiance sud américaine et le casting, le scénario et la réalisation ne suivent pas vraiment. Le film semble juste avoir été bâti pour en arriver à la scène finale à grand spectacle sur le téléphérique. Le résultat n'est néanmoins pas suffisant pour justifier le film.