Il n’est pas bon pour filmer des fusillades entre bandes rivales dans une favela, son truc ressemble un film de la blackxploitation à la sauce brésilienne. C’est rythmé et plein d’artifices comme un clip de rap hardcore, ça bouge tout le temps, mais pour le reste, c’est-à-dire du cinéma, je ne vois pas. Ou plutôt je ne vois qu’une complaisance revendiquée par un découpage genre vidéo-clip. Une violence surfaite qui sert de cache-misère, c’est le « je-n’ai-pas-de scénario-et-ça-se-voit », qui me gêne, et des personnages tellement vides que j’ai eut peur. Que se soit le personnage principal, tout le temps en voix-off alors qu’il est tout le temps à l’écran, ou les autres qui n’ont rien à dire à part leur surnoms qu’on nous répète tout le temps. Et ils sont tellement peu intéressants que l’auteur passe de l’un à l’autre, comme on se passe la balle dans un baby-foot en contre-plaqué. La favela sert de décor à peine pittoresque, et on pourrait dire heureusement, car ce gars n’a pas le sens de la mesure, il en fait tout le temps des tonnes. A aucun moment je ne me suis senti concerné par le sort des ses gamins qui apparemment n’ont pas de parents ? Ils sont où ? Et ses voyous qui aiment gaspiller les balles, filmés comme dans un film à gros budget pour vendre le truc. D’ailleurs il fait tout pour que ça ressemble à un blockbuster en reprenant tous les codes. Aucun enjeu, tout dans le visuel et le tape-à-l’œil. Quand on veut tout faire ne même temps, fiction, docu, non, fiction, film d’action, western moderne exotique. Le résultat, une pub pour montrer son savoir-faire. Quant à l’histoire qu’il est censé raconter, elle est tellement fausse, qu’il a fallut que je vois marqué : « inspiré de faits réels », pour y croire. Il a peut-être du talent pour dresser un tableau haut en couleur, mais le sens de la dramaturgie, il ne l’a pas encore.