Avis : Sympathy for Mr. Vengeance - Page 6

Sympathy for Mr. Vengeance est une sorte de long et silencieux cauchemar, affreux mais réaliste.
Doté d'une ambiance sombre et déprimante, le film présente une suite d'évènements dramatiques vue de deux points de vue différents ; Celui de la personne qui inflige et celui de la personne qui subit (Même si la personne qui inflige, inflige justement car elle subit.) Du coup, au final (Et comme c'est souvent le cas chez Chan-Wook Park ; C.F : Old Boy, qu'il réalisera l'année d'après), le spectateur a du mal à prendre parti pour l'un des deux personnages. Les rôles de "héros" et de "méchant", finissent même par permuter.
Tout en silence et en lenteur (Le film s'adaptant ainsi au personnage principal, sourd et muet), Sympathy for Mr. Vengeance expose énormément ses personnages à un destin fataliste. Parfois, le film est également empreint à des touches assez loufoques, étranges, ridicules, voir pathétiques, ce qui ne fait que renforcer le côté extrêmement cruel de l'oeuvre. Au final, tout les personnages n'aspirent et ne vivent plus que pour la vengeance, ce qu'ils obtiendront dans un final aussi violent que sadique, basé sur un incroyable effet domino. On peux reproché deux choses au niveau du scénario ; Le rythme assez lent, en partie rattrapé par le fait que celui-ci soit assez bénéfique à l'ambiance, et le manque d'attachement aux différents personnages et à leurs destins, le manque d'émotions.
En revanche, au niveau de la technique, rien à redire à Chan-Wook Park. Ses plans sont tous, sans exception, travaillés, originaux et judicieux. On retrouve sa patte artistique si particulière dans chacun d'entre eux. Une petite remarque également sur la bande-son, assez minimaliste mais non moins importante car permettant d'insuffler quelque chose d'assez onirique au film.
Malgré le manque d'émotions dans son propos, Sympathy for Mr. Vengeance reste un film prenant, assez éprouvant et laissant matière à des réflexions sur les différentes notions de bien et de mal. Cruel, sadique, violent, cynique, fataliste et assez marquant.

Ce qui est sûr, c'est que rien n'est sûr dans ce film, un kidnapping qui devait se faire sans problemes, une transplantation sans risque ...
Et ici, tout se passe dans le titre : "Sympathy for Mr Vengeance", de la sympathie, oui on en ressent, et pour beaucoup de personnages, mais comme dans Old Boy, on peut douter de qui est ce Monsieur Vengeance, est-ce Ryu, ou bien son patron ? En fait, ce film est bourré de vengeance, dans un pays bousculé entre tradition, voire retour au communisme, et présence militaro-lobbyiste Américaine.Bien sûr dans la meme lignée que old boy, mais surement moins violent, et bien plus intimiste (moins commerciale en fait), certains passages peuvent paraitre longs, mais c'est là où l'on s'attache le plus aux personnages (comme lorsque Ryu revient avec l'argent et joue avec la petite fille, ... puis qu'il decouvre ce qui va le mener à sa perte).Des images sublimes et des cadrages qui frolent la perfection, pour un film très visuel (très peu de dialogues), pour le bonheur de nos yeux, et de nos oreilles, qui peuvent ecouter les cigales (et autres insectes asiatiques)...

Le rouge et le noir ( spoilers à suivre )

SFMV est une oeuvre d'une implacable noirceur, d'une violence psychologique et visuelle éprouvante. Park Chan-wook signe un film très maîtrisé au niveau mise en scène, et interroge le spectateur sur une question morale comme la vengeance.

Le film a semble-t-il une forme circulaire ( même si le cercle est signe de linéarité, ce qui n'est pas le cas ici ) et le licenciement des employés équivaut finalement-nous dit Park- au meurtre du patron. Derrière la structure narrative du film se cache un message politique engagé. Le capitalisme n'affecte pas seulement les plus petits, sinon la Corée toute entière.

Le film est noir parce que derrière chaque individu se cache un assassin en puissance. Il est très noir parce que l'assassin en puissance tue effectivement. SFMV est un film éminemment pessimiste, qui jette un regard sombre sur l'existence. Tous ses personnages sont victimes puis bourreaux, enfermés dans un cercle vicieux, la mécanique imparable du Destin ( pourtant les personnages semblent jouir d'une grande liberté, d'un libre-arbitre conséquent ).

Le film est un peu l'opposé d'Old Boy d'un point de vue formel, car à la frénésie, au bouillonnement d'Old Boy s'oppose ici une sorte de calme froid et souterrain. Rarement la violence aura été aussi dérangeante, et Park n'en rajoute pas, il regarde tout ça d'un oeil suffisamment distant. Mais la violence a beau ne pas être gratuite, elle choque, surtout à la fin ( la tension y est de plus extrêmement palpable ).

Sinon j'ai bien aimé les quelques fausses-pistes que balancent les scénaristes et Park ( la fille aux nattes, la fausse relation sexuelle...) qui montrent que tout n'est qu'apparence. Ca rejoint cette idée de monstre à l'intérieur de chacun, qui sommes-nous réellement ?

Grand film.

Le malheur des uns fait… le malheur des autres. Ce drame peu amical est une succession de coups de poings (de poignard surtout !!) pris en plein cœur pendant deux heures. Impossible d’en sortir indemne donc. Obsédé par ce qui attrait au châtiment, le Coréen Park Chan-Wook tisse son exutoire autour du désespoir des hommes. La violence n’est que la conséquence de l’incapacité à trouver une issue salvatrice. Comme une métaphore macabre du monde contemporain, la misère et la fatalité sont la source du mal. Avant le retentissant ‘Old boy’ et de manière plus convaincante qu’avec ‘Lady Vengeance’, Chan-Wook prouve avec cet incroyable ‘Sympathy for Mr Vengeance’ que l’innovation scénaristique est encore possible. Sans discussion l’un des films les plus mémorables de la décennie.

Un film tout aussi sanglant que magnifique... Une excellente réalisation, un excelent jeu d'acteur et une très bonne histoire, font de ce film un grand film !

Ouvrant son projet, longtemps mis de côté faute de moyens, sur le thème de la Vengence, par ce Sympathy For Mr Vengeance, Park Chan-Wook offre une leçon de cinéma. Dans une première partie élégante, sa caméra se pose sur ces apprentis ravisseurs. Shin Ha-kyun offrant une prestation de sourd muet somme toute parfaite. Une vie difficile, il se fait virer d'un boulot déjà difficile, une soeur malade et l'impossibilité de par son statut social de rêver à une aide salvatrice. Le portrait de ces jeunes socialement aux aboies, la critique lancinante de cette société destructurée, permet une empathie instinctive envers eux. Et ce, malgré le kidnapping. Première subversion. Dans sa seconde partie, Chan-Wook se focalise sur le père, l'intense Song Kang-ho, qui sera amené à se venger. Les actes auxquels il s'adonne sont une seconde subversion. Un honnête homme contraint par le sang à faire acte de terreur. Et là aussi, le spectateur de comprendre ses motivations. Sympathy ne joue pas sur les faux-semblants, il nous abreuve de sa violence. Violence stylisée par ailleurs ( la première scène d'autopsie est brillamment suggérée, la scène de l'apparition est splendide et donne de la matière à la culpabilité... ). Les plans fixes en grand nombre offrent une profondeur et une vision sans concession, les plans séquences étant tout aussi admirables. Ce Sympathy For Mr Vengeance est un chef d'oeuvre. 5/5

On s'ennuie un peu au départ, mais ces scènes lentes et presques dénuées de dialogues sont nécessaire à l'installation d'une ambiance froide, dérangeante, déconcertante. Une fois tout cela mis en place, on a vraiment affaire à un petit chef d'oeuvre, entre retenue et surenchère de violence, pudeur et réalisme. Cette sombre histoire de vengeances multiples est passionnante.

Dans la noirceur et le pessimisme le plus total, Park Chan-wook dresse un constat des plus sévères et des plus déplorables des hommes et de la société. Rien ne leur est épargné. De leurs premiers agissements, ceux-là même qui semblent les plus anodins, à leurs actes les plus viscéraux et les plus irrémissibles, faisant des innocents et des faibles les premières victimes de la pauvreté de l'âme humaine. Le film exprime parfaitement la notion des actes et de leurs conséquences irrémédiables : un engrenage vicieux qui s'actionne et n'à que faire de la nature de sa mise en marche, aussi bien fondée ou mal motivée soit-elle. À la question de savoir si nos comportements sont pardonnables, à priori, pour le cinéaste, la réponse est non. Mais ce premier volet de la trilogie n'est qu'un premier élément de réponse...

Un film très angoissant, cette fois-ci Park Chan-wook en a oublié l'esthétique au pris de scènes très dures voire insoutenables. J'ai nettement préféré Old Boy ou encore Lady Vengeance, ce film est surement le moins réussi de sa trilogie. Un scénario absurde qui devient glauque par la suite et ici la vengeance n'est qu'un moyen d'en finir avec ce sombre film faute de n'avoir pu trouvé une fin intéressante. Ici c'est la loi du talion qui prime au mépris du contenu et il n'y a que les acteurs qui ont su relever le niveau.

Premier volet de la trilogie de Park Chan Wook axé sur la vengeance, ce Sympathy for Mister Vengeance s'avère être bien différent que le plus connu des 3 films, l'immense Old Boy.

C'est un film qui commence doucement, en dépeignant une Corée injuste, une Corée pauvre, une Corée malade, une Corée des galères, dans un style presque naturaliste à la Une Affaire de Famille, sans musique, sans véritable action. On suit juste un sourd muet (d'où aussi le fait qu'il n'y ait quasiment pas de musique durant le film), bossant à l'usine et tentant de faire opérer sa soeur atteint d'une grave maladie, en vain. On le voit déambulant dans des quartiers pauvres, délabrés, croisant des SDF ou des gros tarés qui se pignouf sur des gémissements de femmes (qui sont en fait les cris de douleurs de la soeur de Ryu). Et puis au milieu de ca, enfin bien éloigné quand même, des patrons tout puissant, rapias, ne pensant qu'a eux, vivant dans des grandes baraques. Il y a vraiment cet aspect social de la lutte des classes, et même un côté politique via la soeur et la copine de Ryu, toute deux limite anarchiste, qui est souvent présent. Ca peut tomber parfois dans quelque chose d'un peu abusé, comme la scène où un ancien employé viré se mutile devant son ex patron, mais ça reste léger. Tout ce que je viens d'évoquer correspondant environ aux trente/quarante première minutes, jusqu'à ce que l'histoire se mette réellement en route.

Une histoire qui semble bien se mener, jusqu'à ce qu'un terrible événement vienne troubler tout le plan imaginé par Ryu, et puis bam !encore un autre, une horreur, et toujours dans ce silence lugubre. Et c'est la qu'on comprend enfin de quoi va partir cette vengeance. Une vengeance qui met beaucoup de temps à se profiler, peut être un peu trop, on a pas beaucoup le temps d'en "profiter". Mais dès qu'elle est en action par contre, c'est une folie.

Cette vengeance est montrée comme absurde, ultra violente, et où aucun n'est positionné comme méchant ou victime, ni même tueur, puisque chacun l'est à un moment. C'est en cela que Park Chan Wook se démarque, créant une histoire sans manichéisme. Aucun traitement de faveur, mais aucun dégoût non plus, chacun est logé à la même enseigne, pouvant passer pour un malade ou une ordure dans une scène, en commettant les pires horreurs imaginable, et être l'inverse dans la suivante. D'ailleurs les dernières 30/35 minutes sont en cela énorme, avec un empilage de cadavres. Tout ça pour arriver à cette scène finale absolument terrible, en mode "elle t'avais prévenu, mais tu n'en a fait qu'a ta tête". Monstrueux.

Et puis juste un petit mot côté réa. Après un JSA plutôt sage dans ce registre, Park Chan Wook se lâche, sans non plus tomber dans un sur-esthétisme que l'on retrouvera plus tard dans son cinéma. C'est mesuré et maîtrisé, toujours très beau. Ce qui m'a frappé (au delà des qualités évidentes qu'on lui connaît), c'est sa maîtrise parfaite du hors champ, ainsi que du son provenant de ce même hors champ. Il nous fait souvent part de l'art de ne pas montrer la violence et les horreurs frontalement, pour autant c'est tout aussi terrible, et ça c'est fort.

Premier volet de la célèbre trilogie de la violence, accompagné d'"Old Boy" et de "Sympathy for Lady Vengeance", ce "Sympathy for Mister Vengeance" pose bien le style du réalisateur Park Chan-wook à savoir un univers cruel, poétique, à l'histoire aussi trash qu'ingénieuse. Contrairement aux deux opus suivants de la trilogie, le film démarre comme un film social à la Ken Loach. Un jeune sourd-muet deal avec des trafficants d'organes afin d'obtenir l'argent et le rein nécessaire pour sauver sa soeur, gravement malade. Cette première partie est lente, là ou "Old Boy" ou "Lady Vengeance" démarraient avec un rythme nerveux. Park Chan-wook prend le temps de peindre les divers protagonistes qui composent le récit, leurs peurs, leurs envies... Jusqu'à ce que le jeune sourd-muet, en compagnie de sa copine, soient les auteurs d'un acte qui se révelera fatal: le kidnapping d'une petite fille d'un riche industriel afin d'obtenir les fonds pour pouvoir payer l'opération. Une fatalité qui recouvrira les personnages principaux jusqu'à la fin du film. La première partie met aussi l'accent sur les rapports amicaux qu'entretien la petite fille avec ses bourreaux, n'étant là pas des monstres assoifés de sang (ou du moins, pas encore...). Il y a un certain talent chez Park Chan-wook dans sa manière de filmer l'innoncence chez l'enfant, innocence qui se reflète aussi chez le sourd-muet et sa copine. Puis, par une succession d'évenements tragiques, spoiler: la petite fille perdra la vie accidentellement
. Le récit entre alors dans une seconde partie, centrée sur le père et son désir de vengence. L'aspect social n'est plus pour laissez place à une barbarie récurrente dans l'univers traumatisé du réalisateur corréen. Contrairement aux précédentes lenteurs, tout s'enchaîne avec un rythme nerveux, durant lequel les visages horrifiques de personnages qui s'avéraient de prime abord normaux, font surface.
Sombre et quelque peu dérangeant, "Sympathy for Mr Vengeance" est certes moins réussi qu'"Old Boy" mais plus que "Lady Vengeance". Violent graphiquement, mais aussi subtil et réfléchi, il y a là un réel désir de surprendre le public en l'entraînant dans un certain type de film (le film social) pour l'emmener par la suite dans un tout autre univers, celui d'un thriller ultra-violent, sombre et âpre au dénouement aussi dramatique que les évenements qui ont ponctués le long-métrage jusque là, démontrant l'esprit sombre et torturé de Park Chan-wook.

Sympathy for Mr Vengeance est le premier film de la trilogie sur la vengeance de Park Chan-wook ( ensuite il y aura Old Boy et Lady Vengeance).
Le thème de la vengeance est ici abordé, mêlé tantôt à de l'horreur, tantôt à du drame, ....

On a plusieurs niveaux de vengeance et on ne peut pas vraiment en vouloir à aucun des personnages, c'est impossible. Le réalisateur joue sur tout les tableaux.

Première partie : la vengeance côté drame. Un homme sourd et muet qui veut trouver de l'argent pour sauver sa soeur. Il kidnappe la fille de son patron (qui l'avait viré), malheureusement celle-ci meurt.
Deuxième partie : la vengeance côté horreur. Le patron en question, qui auparavant passait pour un riche dirigeant sans coeur, reçoit une photo de sa petite fille en pleurs. Il va complètement perdre pied, va tout faire pour la retrouver puis venger sa mort.
Troisième partie : la vengeance "neutre" ou "professionnelle". La vengeance finale d'une organisation mafieuse : tu as tué un des notre, tu meurs.

Depuis 2003, on a vu bien des films coréens, avec leur édifiante brutalité et leur frontalité dans la description de l'horreur du monde. On a aussi vu "Old Boy", où PARK Chan-Wook accédait à un nouveau stade dans l'abominable, par rapport à ce "Sympathy for Mister Vengeance" qui nous paraîtra donc aujourd'hui moins révulsant. Si l'on peut se désoler de ce que notre sensibilité s'émousse, on doit se réjouir de pouvoir se concentrer sur les grandes qualités du film : une attention de tous les instants aux infimes mouvements de l'âme de ses personnages, paradoxalement équilibrée par un sens du burlesque qui tire le film vers la farce caricaturale dans certains moments bien venus (libérer la tension, tout un art...). Et bien sûr cette remarquable approche formelle qui fait de PARK Chan-Wook un réalisateur admiré, aussi bien dans l'ambitieuse - et déroutante - narration (faisant appel à l'intelligence et à l'attention de son spectateur), que dans la composition superbe de nombreuses scènes.

Premier volet de la trilogie de la vengeance du très talentueux Park Chan-Wook, Sympathy For Mister Vengeance est probablement le moins bavard des trois.

Ryu est un ouvrier sourd et muet, dont la soeur est en attente d'une opération chirurgicale. Son patron, Dongjin, est divorcé et père d'une petite fille. Young-Mi, la fiancée de Ryu, est une activiste gauchiste.
"Lorsque Ryu perd son emploi et voit diminuer les chances d'opération de sa soeur, elle lui propose de kidnapper la fille de Dongjin. La rançon obtenue servirait à pouvoir soigner la soeur de Ryu. Mais le plan parfait tourne à la catastrophe..."
Le fait que l'on suive Ryu ce personnage sourd et muet y est probablement pour beaucoup. L'ambiance deviens au film du film de plus en plus glauque. De part son rythme et sa mise en scène ce film ne plairas clairement pas à tous,probablement le moins accessible de cette fabuleuse trilogie.

Film Coréen au scénario prenant, maîtrisé et bénéficiant d'une réalisation pointue. De cette trilogie, celui-ci me semble le plus émotionnellement fort et paradoxalement c'est celui que je trouve le moins bien des 3. En tout cas, c'est un très bon film.