Elle est des nôtres : les secrets du tournage

Avec Elle est des nôtres, la réalisatrice Siegrid Alnoy réalise son premier long métrage après quatre courts.

La réalisatrice Siegrid Alnoy a créé le personnage de Christine en s'inspirant du monde "réel": "Le premier élément du film est le monde "réel" créé par l'économie, qui a transformé le monde en friche stérile et la société en désert. Dans la friche stérile, Christine joue son drame personnel en termes universels.

Elle cherche les situations extrêmes qui mènent aux limites du sens, là où se définit l'humanité. Ce n'est que dans cette extrémité qu'on découvre le besoin radical d'être humain. Parce que nous fuyons ce besoin et devenons monstrueux, et bien que nous soyons nés innocents, partout nous commettons le crime.

Ce film devrait pouvoir nous confronter avec notre innocence. Il ne pourrait le faire, que s'il a réussi à nous rendre responsables de nos crimes."

Dans la première version du scénario d'Elle est des nôtres, les co-scénaristes du film Jérôme Beaujour et Siegrid Alnoy n'avaient pas encore opté pour le titre définitif. Le film s'appelait alors "L'idiote". Mais le personnage de Christine était évidemment aussi au centre de l'histoire.

Siegrid Alnoy explique la signification du meurtre commis par Christine:"Après le meurtre, Christine devient inatteignable, dissoute, avec cette lueur usée au fond des yeux: le monde est un vide béant. Ainsi elle pourra commettre LE Crime du film: le suicide de Pascale. Mais d'un asservissement à l'autre, poursuivant sa quête désespérée du réel, Christine découvrira, à la grâce d'un lien concret, plein et fragile, (Sébastien: un ange d'amitié), que vivre en tant qu'humain est une protestation. Pour vivre sa quête d'innocence, faire reconnaître le mensonge d'une société de leurre, récupérer son bien le plus précieux (sa singularité d'être, de penser) elle se livrera aux forces de police. Christine à la fin, ne s'évade plus, au propre comme au figuré, elle lutte. Résiste"