Avis sur L'évadé de l'enfer

L’Evadé de l’enfer est un très bon film des années 1940. Encore un qui rappelle qu’il faut absolument se replonger dans les vieux films pour découvrir des histoires originales et parfaitement menées. Oui, c’est vrai, la réalisation est assez plate. C’est du Archie Mayo, un très bon petit artisan du cinéma mais qui n’a jamais eu un grand génie de mise en scène non plus. On ne peut pas dire non plus que les décors soient très enthousiasmants. La séquence en enfers est un peu cheap et manque d’une vraie esthétique personnelle. Mais ce sont là des détails dans un film qui profite d’abord d’une interprétation mémorable. Le duo Muni-Rains est excellent. Muni est vraiment impressionnant dans un double rôle. Gueule de cinéma, parfaitement adapté au rôle du gangster, il est aussi fascinant dans le registre de l’humour et dans l’émotion et son personnage est plein de relief. Rains est un Mephistophélès très juste, très équilibré dans sa prestation, assez méchant pour ne pas tomber dans la caricature, et en même temps, il reste léger, décontracté, s’agace juste ce qu’il faut quand ses plans échouent. On notera également de bons seconds rôles et surtout la belle prestation d’Anne Baxter, charmante et touchante aussi.
L’écriture est également parfaite. Les films de cette époque sont généralement parfaitement écrits, et ça fait plaisir. En 1 heure 30 on a une histoire rigoureusement mené. Bon rythme, belle fluidité de l’intrigue, de l’émotion, de l’humour, des dialogues qui décapent, franchement, c’est tiré au cordeau de l’efficacité et ça fait plaisir. Il y a beaucoup de situations très drôles, une profondeur certaine du récit qui part sur des bases un peu déjà vu et attendues, mais évolue dans une direction très personnelle. Le film s’achemine vers une fin touchante, et c’est la preuve d’une réelle réussite de l’écriture.
Je note également un beau noir et blanc qui compense, comme je disais, une mise en scène un peu timide et des décors faiblards.
Pour ma part, voilà un métrage à découvrir. Méconnu, il est bien fichu, et possède de ces qualités aujourd’hui quasiment disparues dans le cinéma : un scénario original avec une écriture parfaite et des personnages profonds, des dialogues affutés, le tout porté par un solide casting. 4

Le mythe de Faust revu par Archie Mayo! Et pour que le malfrat en question soit visible, il doit se trouver un corps...un type qui lui ressemble...son reflet qui n'aura pas son mot à dire...et qui sera lui en restant physiquement le même! Mouais, il est dommage qu'une telle histoire ne dèbouche que sur un film fantastique extravagant basè sur une romance surnaturelle alors qu'il eût pu y avoir une vraie rèflexion sur la mort confrontèe au nouveau monde et à sa rèalitè! Paul Muni enlève comme il peut le morceau en âme damnèe qui commence à voir l'autre côté du mal face à Claude Rains, peu crèdible en maître du royaume! Le salut de Muni se nomme Anne Baxter, apportant une petite note de charme à cette histoire d'amour surannèe qui se termine finalement sur une note d'humour! Une curiositè de la United Artists...

N'ayant jamais entendu parler de ce film avant sa sortie en DVD, « L’Évadé de l'enfer » semblait prometteur : un trio de comédiens très talentueux et surtout un scénario « infernal » attirant fortement ma curiosité. C'est d'ailleurs probablement ce qu'il y a de plus réussi : cette première partie dans les abîmes fait preuve d'une certaine imagination et fait plutôt bien illusion, malgré des moyens que l'on imagine limités. Malheureusement, le reste est beaucoup moins intéressant. Dialogues régulièrement poussifs, scénario invraisemblable de façon presque constante spoiler: (la transformation de l'anti-héros en « bon gars » en un temps record ou le manque de pouvoirs du Diable posant notamment un gros problème de crédibilité)
, Paul Muni longtemps en surrégime (c'est nettement mieux dans la seconde partie)... Même Claude Rains, pourtant impeccable, est desservi par un Satan manquant de saveur et de répartie, la jolie Anne Baxter apportant un peu de douceur sans être utilisée à sa juste valeur. La dimension moralisatrice très appuyée empêche une quelconque subtilité dans le discours, seul le cachet typiquement 40's de l'époque (malgré une mise en scène assez plate), un semblant d'humour (Eddie ayant le bon comportement de façon tout à fait involontaire) et une fin correcte (bien qu'assez inévitable) permettant de faire un peu mieux passer la pilule. Cela écrit, au vu des attentes, j'avoue être sorti assez déçu d'une œuvre très loin des standards du genre concernant Méphistophélès et le cinéma fantastique en général : une curiosité méconnue, ce que l'on comprend mieux après visionnage.

Le thème est très séduisant. Le résultat n'en est donc que plus décevant. Passons sur la représentation carton-pâte de l'enfer, ça a été tourné en 1945. En revanche, le diable n'est pas à la hauteur. Claude Rains n'est pas mauvais, mais il reste très loin des grands diables de cinéma comme Jules Berry dans Les visiteurs du soir ou Michel Simon dans La beauté du diable. Quant à Paul Muni, il cabotine de façon pénible. Surtout, ce conte souffre d'un moralisme affligeant. La bluette avec le personnage féminin donne un ton gnangnan à certaines séquences, alors qu'on aurait apprécié un scénario sulfureux teinté d'humour noir cynique. Dommage.

Paul Muni, dans son premier rôle de gangster depuis "Scarface", Anne Baxter, actrice très talentueuse et dont le charme ne m'a jamais laissé insensible, et enfin Claude Rains, un des seconds rôles les plus excellents et charismatiques de tous les temps...
Trois excellentes raisons de regarder ce film fantastique où un malfrat tout juste sorti de prison se trouve être abattu par un ancien complice et ainsi envoyé direct en Enfer où il croise la route d'un suppôt de Satan qui veut faire du tort à un juge honorable dont le gangster est le sosie. Il faudra compter aussi sur la fiancée du juge de laquelle notre antihéros va tomber amoureux...
Un trio d'acteurs principaux qui fait envie, une idée de départ qui fait tout autant envie ; on peut ajouter les séquences en Enfer, dont l'aspect très sombre de la photographie réussit à donner une ambiance très angoissante...
Reste que le scénario demeure bien sage et ne parvient jamais à mettre en scène des rebondissements croustillants, et si rebondissements il y a ils sont pauvrement mis en valeur. L'ensemble passe sans la moindre intensité, sans la moindre émotion alors qu'il y avait du potentiel à ce niveau là.
Malgré ses quelques atouts (malheureusement mal exploités !!!), "Angel on my shoulder" est un film oublié et peut-être pas entièrement injustement...

Un soupçon de vérité dans une oeuvre aux histoires pas manichéennes ni trop unilatérales, pas niais.

Paul Muni aurait mérité l'Oscar du meilleur acteur pour ce film et ce rôle.
C'est le rôle de savie.
On pense à Dr. Jekyll and Mr. Hyde, et à KIng Kong.
Anne Baxter sait qu'elle a le second rôle et s'en sort à merveille.