Avis : Confidences trop intimes - Page 3

Patrice Leconte délaisse la comédie grasse pour une romance ambigüe et subtile. Les deux acteurs sont formidables mais les personnages évoluent lentement plombant le rythme du récit. La musique semblant sortir d'un thriller est hors-sujet et agaçante.

Comme dans la plupart des films de Leconte, il y a beaucoup d’outrances et d’invraisemblances. Et alors ? Le cinéma doit-il être un organe officiel de la vérité ou une machine à rêves ? La réponse me paraît évidente... Les rapports entre les personnages sont étudiés au millimètre, la caméra est discrète autant qu'efficace et les deux acteurs sont prodigieux. Un véritable spectacle et une réflexion de plus sur les rapports complexes qu’entretiennent entre eux les êtres humains.

Quel superbe film ! Intelligence et sensualité dans un écrin de charme. Les dialogues évitent les clichés, le scénario est pointilleux sur des petites choses qui paraissent sans importances et pourtant tout y est important. Les jeux des regards magnifiquement tournés ajoutent une grâce évidente. Les deux protagonnistes forment un couple pas si évident mais qui devient l'évidence même au fur et à mesure.

Porté à bout de bras par d'excellents interprètes - Fabrice Lucchini et Sandrine Bonnaire - le film part sur une très bonne base et se révèle même passionnant. Malheureusement, confidence après confidence, le rythme s'amenuit et le scénario tourne gentiment en rond. Un peu trop pour maintenir un intérêt constant sur cette oeuvre d'un Patrice Leconte décidément de moins en moins inspiré...

Cette comédie dramatique dispose d'une idée de départ sympathique (un conseiller fiscal pris pour un psy) qui n'est en fait que peu exploitée, Leconte préférant se fixer sur le tandem principal. Celui-ci est par ailleurs attachant, avec notamment un Luchini très sobre, mais même si l'on sent du talent dans la réalisation, l'intérêt vis à vis des personnages décroit peu à peu, la faute à un scénario qui ne prévoit en fait pas grand chose passé la première moitié. En somme, un film honnête, mais qui ne restera pas gravé dans les mémoires.

Et si Leconte était le synonyme de triste, on pourrait dire voilà un film très "Lecontien".
Voici surtout un film magnifique avec un peu d'humour et des dialogues décapants, pour alléger le fond extrêmement noir et déprimant.
Ce qui donne l'impression d'un état de grâce, c'est que tout est à sa place, même les jeux de mots scabreux du psychiatre ne cassent pas la délicate harmonie.
Et on peut parler d'une caméra parfaite, toujours en éveil, qui cherche à briser la longueur avec un peu d'inventivité, notamment en bougeant insensiblement, comme le fait le regard de l'amant sur son alter ego.
Lucchini enfin supportable en sortant du rôle du bouffon.
Pour la première fois, Bonnaire est presque belle.
Musique parfaite.
Anne Brochet n'a pas le beau rôle, il faut bien une critique...
Une réussite, qui dépasse "Tandem", l'un de ses films les plus humains.
Pour le reste, c'est un peu lent, il ne se passe pas grand chose, ce n'est pas un divertissement haletant, et pour une fois, c'est le charme français qui triomphe !
Cela dit, on sent un virage à la Woody Allen (de la grande époque, et pas à cause du sujet) qu'il faudra étudier.
Leconte est bien parti pour sa troisième période de cinéaste.

Si, comme moi, vous pensez qu'il existe deux Patrice Leconte : un auteur sensible capable de nous émouvoir (Monsieur Hire, Le mari de la coiffeuse, La fille sur le pont), mais aussi un cinéaste trop gourmand et pressé qui tourne n'importe quoi (Une chance sur deux, Félix et Lola, Rue des plaisirs et L'homme du train), sachez qu'ici, c'est plutôt le premier qui a repris le contrôle. Effectivement, le cinéaste retrouve bon nombre de ses obsessions avec cette histoire d'amour platonique : concentration sur la psychologie de deux personnages enfermés dans un lieu clos et dans leur névrose, rituel a priori asexué mais avec une forte charge érotique (voyeurisme dans Monsieur Hire, séances de shampooing dans le mari de la coiffeuse, lancers de couteaux dans la fille sur le pont, séances de psychanalyse dans ce nouveau film), film plus fantasmé que réaliste. Si on est sensible à l'atmosphère distillée par le cinéaste, on est profondément ému par le film. On peut dans le cas contraire s'y ennuyer ferme. Pour ma part, j'ai été séduit par cette histoire et par les acteurs : lumineuse Sandrine Bonnaire, expressif Fabrice Luchini. Au total, ce film, bien sûr imparfait, m'a véritablement touché. Un bon opus dans l'oeuvre si variée d'un cinéaste toujours capable du meilleur et du pire.

Très bon film qui mélange humour, suspense, romance, drame et peinture sociale de notre époque.
J'ai été surpris de voir un film si abouti pour un réalisateur si prolifique. L'ensemble des acteurs est époustouflant. Les dialogues sont savoureux et fort bien distillés (les instants de silence révèlent les comédiens). Bref, un excellent moment de cinéma comme on aimerait plus en vivre. Je le conseille à tous les amateurs de cinéma.

Cette sorte de huis clos sentimental n'est intriguant que le temps de poser son postulat.Soit une jeune femme un peu paumée,qui se trompe de porte,se retrouvant à confier ses émotions profondes à un conseiller fiscal,et non à son psy!La supercherie dévoilée,elle continuera à venir le voir,et une relation ambiguê s'établit entre eux.Malheureusement,Patrice Leconte,avec sa mise en scène statique et ses demi-rebondissements,évacue tout mystère,donc intérêt."Confidences trop intimes"(2003)semble n'exister sur rien de palpable.Jamais,on ne comprend les réactions contraires des 2 protagonistes,qui même en cherchant bien,n'ont rien à faire ensemble.Sauf,peut-être redonner un coup de fouet à leur vie trop réglée...La fin est ridicule,comme pour brosser le spectateur dans le sens du poil.Ceci dit,le niveau est relevé par les interprétations joliment sobres d'un Fabrice Luchini étonnant et d'une Sandrine Bonnaire insondable.Mais ça reste du théâtre filmé,ne dépassant pas le cadre de l'anecdotique.

Je suis pas du tout fan des films "sérieux" de Patrice Leconte et "Confidences trop intimes" ne déroge pas à la règle. Tout ce qui me gonfle dans le cinéma d'auteur français est ici réuni ! C'est d'une effroyable lenteur, il se passe franchement rien, la mise en scène est plate au possible... Reste Sandrine Bonnaire et Fabrice Lucchini (sans oublier le trop rare Gilbert Melki) qui font ce qu'ils peuvent mais ne réussissent pas à sauver le spectateur de l'ennui.

Je n'ai vraiment pas saisi où le réalisateur voulait en venir. J'ai pas vu la fin vous me direz... Les acteurs surjouent, ne sont pas naturels et le tout sonne très faux. C'est visuellement très laid et ça n'a ni odeur, ni saveur. Vraiment dispensable.

Excellent film intimiste ! Cela change des toiles croûteuses de ces dernières semaines. Luchini est méconnaissable de sobriété, et tient à la perfection son rôle. Sandrine Bonnaire embellit l'écran et donne beaucoup de sensibilité à ce scénario qui tient parfaitement la route. Les clins d'oeil au monde fermé de la psychothérapie sont goûteux et les traits d'humour accompagnent merveilleusement bien la découverte de deux êtres que pourtant tout (ou presque) oppose. La force du film est aussi de laisser au spectateur sa libre interprétation : jusqu'où Anna dissimule-t-elle la vérité de son couple ?

Un jeu psychologique dans la lignée d'un Verhoeven sans le machiavélisme. Torturé du moins mais sans la notion de mort.
Au contraire. J'ai adoré cette façon dont Sandrine Bonnaire tire les ficelles et est prise à son propre jeu. Mais est-ce vraiment ce qu'elle voulait? En tout cas l'homme grâce à elle grandit.
Beau film qui avance à tâtons et dont la fin est belle.

Enfin !!! Enfin un film bien et en plus français. C'est un vrai chef-d'oeuvre, Fabrice Luchini est vraiment excellent, comme d'habitude, comme dans Beaumarchais l'insolent (son meilleur film) ou encore dans Le Bossu... Sandrine Bonnaire joue, elle, un rôle qui lui va à ravir. Mais attention, il ne faut surtout pas perdre le fil, ce film est tres compliqué et il a une problématique tres intéressante. A ne surtout pas manquer.

Sur un pitch de comédie, Patrice Leconte nous livre un drame intimiste de qualité, entretenant des accents de mystère dans cette relation improbable amenant deux personnes à réévaluer leur vie. Un peu comme les poupées russes (je ne parle pas du film), chaque scène révèle une nouvelle dimension, dans une atmosphère feutrée qui sied bien à l'ensemble, et avec deux interprètes qui s'accordent très bien: Luchini plus en retenue face à Sandrine Bonnaire à la fois fragile et forte. Le déroulé ne surprendra guère, mais la mise en scène de Leconte enrobe cette histoire avec beaucoup de justesse et de précision, à coups de plans savamment travaillés.