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Incertitudes
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3,5
Publiée le 9 octobre 2012
Qu'on se le dise, les meilleurs Leconte sont souvent les plus intimistes. Ce constat vaut pour L'homme du train, Félix et Lola ou Monsieur Hire. Dans Confidences trop intimes, une jeune femme se trompe de porte et va parler de ses problèmes conjugaux à un conseiller fiscal au lieu d'un psychanalyste. Ce conseiller fiscal, bien que lui avouant rapidement son erreur, jouera le rôle du voyeur et par conséquent le spectateur aussi. On pourrait penser que Leconte filmant une séance chez le psy serait pénible et il n'en est rien. Bien sûr, on pourrait dire qu'on se fout royalement des problèmes de coupe de la miss Bonnaire sauf que Leconte filme ce drame comme un thriller. Anna est-elle une affabulatrice ? Son mari existe-t-il vraiment ? Qui est vraiment ce conseiller fiscal se nourrissant de plats cuisinés une fois rentré chez lui et qui voit son ex-femme ponctuellement ? Un homme seul finalement qui, dans ses rapports avec la gente féminine, ne semble faire preuve d'aucun sentiment. A part une fin un peu bizarre où on a l'impression que Leconte ne sait pas comment terminer son récit, n'ayez toutefois pas peur de vous asseoir sur le divan de monsieur Leconte avec un Luchini tout en retenue, qui semble même limite mal à l'aise comme son personnage, ce qui pour une fois change un peu.
Les dialogues sont pleins d'humour, comme souvent dans les films de Patrice Leconte. La situation de départ (se tromper de porte et confondre un conseiller fiscal avec un psy) est moins incroyable que je ne l'imaginais avant la séance (de cinéma). En tout cas, elle est traitée de telle manière que le spectateur la juge plausible et ne la remet pas en cause. La métamorphose de Sandrine Bonnaire au fil du film est vraiment très bien rendue : au plus elle ouvre son cœur, au plus elle s'embellit. L'interprétation est sans faille, du duo principal aux très nombreux seconds rôles très bien choisis (Anne Brochet, Michel Duchaussoy, Hélène Surgere, Laurent Gamelon, Gilbert Melki et Urbain Cancelier (l'épicier dans "le Fabuleux Destin d'Amelie Poulain")). Cependant, le film est un peu longuet, un peu monotone, un peu répétitif et si, au début du film, on a hâte de vivre la "séance" - la consultation - suivante de la patiente ... au fil des "séances", on a un peu l'impression que l'action avance très lentement. Heureusement, il y a quelques intermèdes avec les personnages secondaires ou des scènes en solo de William - le personnage incarné par Fabrice Luchini - dans sa vie de célibataire, mais le film manque tout de même de rythme.
Patrice Leconte n'est jamais aussi fort lorsqu'il s'éloigne de la comédie je trouve, même si ce film, inégal, nous laisse trop sur notre faim. J'ai aimé l'air ébahi de Lucchini au début du film, qui traine ensuite trop en longueurs. Et ça psychanalyse et ça psychanalyse...
Film intimiste plein de force et de délicatesse où Fabrice Luchini et Sandrine Bonnaire (Anna) donnent toute la mesure de leur talent. Original, Inattendu et émouvant.
Récit de la relation ambigüe entre Faber (Fabrice Luchini), conseiller fiscal vivant une petite vie terne et ordonnée dans un immeuble aux couloirs tout droit sortis de "Barton Fink", et Anna (Sandrine Bonnaire), jeune femme déséquilibrée à la vie conjugale compliquée. Son irruption dans la vie de Faber va bouleverser son existence, en bien où en mal. Mais qui est-elle vraiment ? Manipulatrice ou manipulée ? On se pose longtemps la question. C'est la principale qualité du film, des personnages bien brossés et interprétés par un duo d'acteurs talentueux. On peut regretter que la mise en scène soit un peu maladroite (la caméra tremblée pour traduire le malaise qui anime les personnages, on a connu plus subtil). Dommage que "Confidences trop intimes" tienne trop de la resucée de "Monsieur Hire", avec lequel il partage de nombreux points communs.
Confidences trop intimes est un film ambigu, pervers et un fond dérangeant. C'est beau et élégant. Fabrice Luchini et Sandrine Bonnaire forment à eux deux un duo remarquable dans ce film de Patrice Leconte, qui excelle dans ce huit clos tout simplement brillant.
Un bon drame qui me rappelle en terme de style ceux de François Ozon ou encore ceux de Cronenberg. Bons dialogues, bonne mise en scène, bonne interprétations. Je le déconseille aux moins de 10 ans. 4/5
Quel doigté,quelle finesse!Une véritable histoire d'amour,un Patrice Leconte comme je l'aime,sans compter les interprétations au top de tous les acteurs.
Ce qui est sûr avec Leconte, c'est qu'il sait choisir et surtout diriger ses acteurs. Ici, Sandrine Bonnaire fait du meilleur Bonnaire, et c'est parfait, Fabrice Luchini fait du meilleur Luchini, et ça frise le sublime. Les seconds rôles, en particulier l'épouse et la secrétaire du héros (magnifiquement ordinaire), sont au diapason. Il y a pourtant peu de matière, peu de rebondissements, peu d'histoire et d’intérêt, néanmoins, on ne perd pas son temps, car le talent ainsi exprimé est jubilatoire. Et c'est une autre performance d'avoir réussi à faire tenir debout un film sans aucun plancher.
Histoire improbable mais ça passe (un peu juste), les dialogues auraient gagné à être plus travaillées pour une sorte de huis clos, excellents acteurs...
Le "Masque et la Plume" a tué le film, plus que nul qu'ils ont dit, si, si, je suis pas tout à fait d'accord. Il y a pas mal de clichés mais malgré tout ça, le film fonctionne grâce aux acteurs (excellents seconds rôles avec Anne Brochet et Gilbert Melki) et puis j'aime bien Leconte.
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4,5
Publiée le 13 octobre 2020
Il est parfois difficile de franchir la ligne fine entre la comédie et la banalité ainsi que de cacher tout le fil de fer et le papier mâché qui forment la construction connue sous le nom de thriller. Confidences trop intimes évite astucieusement les pièges des deux genres en ajoutant simplement les constructions couche par couche. Le film appartient à un genre, la comédie dramatique qui est généralement réservé aux films de romance. Pourtant ces étrangers intimes apportent un peu plus à l'écran. C'est un soulagement agréable de les voir en dire autant avec si peu. C'est par juxtaposition que Leconte obtient le meilleur effet en ne disant pas trop et en le minimisant toujours. Dans une scène mémorable le célibataire solitaire jette un coup d'œil aux étapes de sa vie à travers sa fenêtre. À travers la vitre du bâtiment opposé il voit la passion, la dispute et la vieillesse comme les étapes apparemment inévitables de sa vie. Sa vie semble codifiée choisie par d'autres et gardée et contrôlée, dans le bon et dans le mauvais. Ajoutez l'ingrédient secret une excellente Sandrine Bonnaire et remuez. Le film déconstruit de manière amusante le mythe de la psychanalyse et grâce à la grande empathie du personnage de Luchini il réussit à exprimer l'inexprimable, le désir parfois solitaire et sans espoir...
Avec "Confidences trop intimes", Patrice Leconte réalise un film un tantinet austère, aux antipodes de l'humour potache des "Bronzés". Tout part d'une méprise : Anna débarque un jour pour sa première séance psy chez le Docteur Monnier. Enfin, du moins pense-t-elle qu'il s'agit du Docteur Monnier car, complètement à l'ouest, elle se trompe de palier et commence à épancher ses frustrations dans le bureau de William Faber, conseiller fiscal. Un peu maniaque, comme tombé dans le formol, ce dernier vit sans creux ni bosses sa petite existence ronronnante de célibataire, entre contrôles, redressements et feuilles d'impôts. Mais, tandis qu'Anna ignore encore sa méprise et continue à se rendre chez lui pour déballer ses problèmes de couple, Faber, profondément troublé par cette jeune femme étrange qui le débride en apportant un peu de sel à son quotidien, tait sa véritable identité, de séance en séance, sous le regard pincé de sa secrétaire, Madame Mulon. La vérité finira par se faire jour. Pourtant, contre toute attente, les visites ne cesseront pas. Un lien ambigu de nécessité réciproque va se créer entre les deux protagonistes, l'analysé devenant l'analyste. Scénario savonnette par excellence, trop tiré par les cheveux, on reste toujours à la lisière dans son fauteuil, jamais vraiment convaincu par cette histoire cousue de fil blanc qui échoue à nous faire passer de l'autre côté de l'écran. Même si Fabrice Luchini interprète son personnage avec toute la subtilité des non-dits, il manque de la finesse dans l'interprétation de Sandrine Bonnaire pour nous embarquer tout à fait. Autour de ces deux acteurs, Anne Brochet et Hélène Surgère surclassent le lot des seconds rôles.
J'ai eu la chance de pouvoir assister à la projection pour l'équipe de CONFIDENCES TROP INTIMES. Ce nouveau Leconte est un très grand cru !
Il s'agit d'un thriller psychologique, ou peut-être devrait-on dire un thriller ''psychanalytique'', une relation trouble née d'un acte manqué, entre deux personnages aux motivations énigmatiques : Anna (Sandrine Bonnaire) en allant chez un psychanalyste se trompe de porte, et entre chez un conseiller fiscal (Fabrice Luchini), à qui elle va se confier et qui ne va pas oser l'arrêter. S'en suivra une relation ambigüe et des rapports oscillant entre thérapie, sentiments, mensonges, soupçons, désir... et conversations truffées de labsus. Enigmatique à souhait. Tendu, sans relâche, traversé par quelques personnages inquiétants comme celui de Gilbert Melki.
A ce sujet, le synopsis qui est donné sur allociné me semble trop orienté "comédie" : certes, le film n'est pas dénué d'un humour piquant (les interventions de Michel Duchaussoy, qui joue un véritable psy, sont des moments d'anthologie !). Mais ce n'est pas une comédie.
Les comédiens sont époustouflants. Il faut dire qu'avec un casting pareil, c'était assuré ! Sandrine Bonnaire est énigmatique à souhait. On peut citer Anne Brochet, très émouvante. Et Luchini, dans un registre sobre (c'est-à-dire que pour une fois, il n'en fait pas trop :-), joue parfaitement le comptable à la vie bien réglé et qui se laisse dépasser par les événements.
Le scénario est admirablement construit, il fourmille de références psychanalytiques.
Enfin, la musique du film signée Pascal Estève sous-tend l'ensemble à merveille. Elle souligne les tensions intérieures des deux protagonistes, et leur évolution.
L'ambiance du film rappelle un peu celle de "l'appartement" de Gilles Mimouni, avec Vincent Cassel et Romane Bohringer.