Avis sur Trente minutes de sursis

Le premier long métrage de Sydney Pollack "Trente minutes de sursis" fut une réussite critique qui lui permit de rapidement affiner sa technique et son style pour dès 1965 mettre en scène son premier film très personnel avec "On achève bien les chevaux", inspiré du roman éponyme d'Horace Mac Coy. C'est Stirling Stilliphant écrit le scénario qui à partir d'un article de Shana Alexander paru dans "Life" au sujet d'un cas de sauvetage par téléphone d'une femme ayant appelé un centre d'appel pour personnes en détresse. Sidney Poitier qui est une vedette reconnue depuis "Graine de violence" (1955) de Richard Brooks et "La chaîne" (1958) de Stanely Kramer endosse le rôle d'un étudiant réceptionniste bénévole devant spoiler: faire face à l'appel d'une jeune femme (Anne Bancroft) ayant pris une surdose de barbituriques. Selon les règles bien connues du compte à rebours fatidique fortement popularisé depuis "L'homme qui sifflera trois fois" (1951) de Fred Zinneman, le jeune Pollack emprunte sans complexe la voie du suspense. Mélangeant habilement les flashbacks qui permettent au spectateur de remonter aux origines de la détresse
d'Inga Dyson avec les moments de tension où le jeune étudiant bataille pour maintenir l'espoir et gagner du temps, le novice rend une copie très prometteuse même si l'on peut lui reprocher une certaine théâtralité dans les échanges téléphoniques qui nuit au jeu pour le coup un peu emphatique de Sydney Poitier. Mais l'apport de la grande Anne Bancroft encore une fois saisissante d'humanité, lui permet de passer haut la main cet examen de passage. Sydney Pollack promit à la grande carrière qu'on lui connait, gommera très vite ces quelques scories pour parvenir à une plus grande sobriété.

Un étudiant en médecine travaillant bénévolement dans un centre d’appel pour personnes en détresse essaie de sauver à distance une femme qui tente de se suicider. Voilà la trame de ce premier film de Sydney Pollack qui ne fera pas partie de mes préférés de sa filmographie. La faute à une forme de théâtralité qui m’a gâché la crédibilité des personnages et qui a fait que je me suis désintéressé au fur et à mesure de l’histoire, ça n’est d’ailleurs par selon moi de la faute des comédiens tous très bons mais plutôt de la direction d’acteur. La faute aussi à une morale un peu douteuse sur ce qui arrive au personnage d’Anne Bancroft, j’ai eu souvent l’impression qu’on me sous entendait qu’elle méritait ce qui lui arrivait. Un petit loupé de mon point de vue mais le bonhomme fera bien mieux par la suite.

Un drame passionnant qui nous entraîne dans une course poursuite chevronnée.Voila comment je résumerais le film. Au départ, je l'ai trouvé assez ennuyeux, mais il arrivait toutefois à me tenir en haleine pour continuer et tant mieux. On a envie de savoir qui est la personne qui appel et pourquoi elle en est là. Un film à huit clos entrecoupé de flashbacks, voila ce qui fonctionne et nous fait rester. De plus le jeux des acteurs principaux est génial ! Sidney Poitier tient à lui seul l'écran, accompagner de la vois d'Anne Bancroft. Un duo à distance qui fonctionne parfaitement. Le tout sur un fond de musique de Quincy Jones, que demander de plus ! Un très beau film, qui n'a heureusement pas encore subit de recolorisation pour notre plus grand plaisir.