Avis sur Un vrai crime d'amour

Amour et ouvrièrisme! Mais dans la tonalitè du mèlodrame et en Italie, dans le très beau "Delitto d'amore" de Luigi Comencini avec Giuliano Gemma et Stefania Sandrelli, où les facteurs sociaux, èconomiques, ècologiques de la migration intèrieure de la main-d'oeuvre, de l'exploitation du prolètariat, notamment fèminin, de la pollution, viennent bouleverser une simple « love story » pour lui donner une dimension tragique et politique à la fois! Histoire d'amour bouleversèe et bouleversante, ce film profondèment juste constitue l'un des meilleurs exemples de l'oeuvre cinèmatographique du grand Comencini dont l'originalitè pourrait se rèsumer ainsi: efficacitè dramatique, simplicitè du propos et sensibilitè! Dans le rôle de Carmela Santoro, l'èmouvante et romantique Stefania Sandrelli possèdait dèjà en 1974 de vrais talents de comèdienne, indiscutablement! Certes, c'est un tableau profondèment grave que nous avons là avec son atmosphère polluèe, ses rivières empoisonnèes et son absence d'èquipements collectifs mais il y a aussi derrière ce rècit des moments superbes et pas mal de scènes volèes entre Sandrelli et Gemma: une dèclaration d'amour dans les toilettes de l’usine, un baiser derrière un mur, devant un bistrot ou près d'un canal, des oiseaux morts qu'on enterre à mains nues...Avec "Delitto d'amore", Comencini expèrimente plus que jamais des manières et des thèmes plus proches de la crèation dramatique sans poser un regard critique sur la civilisation mèridionale! C’est tout à son honneur...

Une histoire d amour naissante dans le nord de l Italie des années 70 entre deux ouvriers; elle catholique venant de Sicile, lui originaire du nord et communiste. Leur histoire naissante est perturbée par le poids des familles, des traditions, des on dit. Le contexte social est lourd, l opposition entre les italiens du nord et du sud est pesante, les usines qui les entourent semblent polluer non seulement l environnement mais aussi les âmes. La mise en scène est très intéressante, on a le droit à une véritable immersion dans cet environnement brumeux et lourd. Du cinéma naturiste de grande qualité, qui m a cueilli.

Un mélodrame social tragique et poignant (un peu trop larmoyant sur la fin) qui aborde la condition ouvrière et l'opposition entre le Nord et le Sud dans l’Italie des années 70. 2,75

Luigi Comencini a réalisé son "Roméo et Juliette" dans la cité Milanaise . Il sait faire naître des émotions de personnages simples presques naifs, un homme et une femme jeunes, ce qui vaut quelques beaux de romance pur. Mais Comencini complexifie cette histoire avec son environnement culturel et économique, c'est à dire le poids des traditions et des obligations des familles italienne et l'antagonisme Nord-Sud d'un côté, et la pression économique de l'autre, avec une usine aux conditions de travail déplorables. Et déjà des problèmes écologiques apparaissent . Le film a bien vieilli, est resté pertinent, et tire son émotion de ses événements clairs, car c'est encore un mélo dont il a le secret que nous livre Luigi Comencini. Les deux acteurs principaux forment un couple très assorti

Comencini n’a jamais caché ses nettes préférences à gauche de l’échiquier politique, et ça se ressent dans ce film engagé dénonçant les conditions de travail à l’usine et surtout la grande pollution dans et autour des usines (ici à Milan). Ceci mis à part, l’histoire d’amour entre un communiste athée du nord et une catholique sicilienne est bien filmée, et elle occupe l’essentiel du film. Globalement c’est un film pas mal, réalisé par un cinéaste chevronné, mais qui a beaucoup vieilli. A voir néanmoins pour le réalisateur et ce cinéma italien des années 70.

Je ne pense pas que ce film soit souvent mis en avant dans la carrière de Luigi Comencini et pourtant le revoir aujourd’hui lui confère un petit air d’autorité dans une filmographie déjà si riche. Humour et fantaisie, drame et sociologie ,Luigi Comencini concilie plusieurs genres dans ce mélodrame romanesque qui nous ramène une fois encore à « Roméo et Juliette ». Nullo, communiste et athée aime Carmela, immigrée sicilienne catholique. Ils se rencontrent à l’usine de façon très marrante, et n’arrêtent pas de se chamailleur autour de leurs différences, quand le frère de la belle se mêle à leurs sentiments. Des rapports sociaux dégradés, des conditions de travail déplorables, Comencini prend fait et cause pour le peuple et lui rappelle au passage que l’environnement doit être respecté. Giuliano Gemma et Stefania Sandrelli e en Roméo et Juliette, le cadre est parfait !
Pour en savoir plus : lheuredelasorite.com

Situé dans la veine dramatique de l’œuvre du cinéaste, "Un vrai crime d'amour" n'est pas le film le plus abouti de Comencini. Hésitant entre la dénonciation des conditions de travail en usine dans le nord de l'Italie et le fossé culturel condamnant la passion naissante entre un ouvrier communiste et athée et une de ses collègues sicilienne et catholique, le réalisateur est finalement plus à l'aise dans la description des sentiments, ainsi que de la la pression familiale et sociale qui sous-tendent le récit, dans une grisaille omniprésente qui fait regretter à l'héroïne les chaudes couleurs de Catane.

Si Giuliano Gemma campe un Nullo tout à fait crédible, Stefania Sandrelli n'est pas entièrement convaincante dans le rôle de Carmen, un peu écrasée par le drame qui étreint son personnage.

La filmographie pour le grand écran de Luigi Comencini est composée d’une quarantaine de films de fiction réalisés sur autant d’années depuis la fin des années 1940. Etrangement, auprès du grand public, seules les comédies (à l’italienne) émergent vraiment de cette œuvre cinématographique pourtant plurielle. Parmi ces comédies, citons L’argent de la vieille (1972) qui précéda la réalisation des tout aussi recommandables Les aventures de Pinocchio (1972, série TV en 6 épisodes) et le mélodrame Un vrai crime d’amour (1974) dont il est question ici. Critique complète sur incineveritasblog.wordpress.com/2022/04/15/un-vrai-crime-damour/

Ce très bon mélodrame de Luigi Comencini, avec quelques savoureuses touches de comédie Italienne, est une énième variation de « Roméo et Juliette », amoureux que leur origine et leur culture séparent, sur fond social de l’Italie des années 70, dans une banlieue Milanaise triste et brouillardeuse. La condition ouvrière et la difficulté d’intégration des « Terroni », les Italiens du sud venant gagner -durement- leur croûte dans le Nord, sont très bien montrées, et l’histoire d’amour comporte des moments très émouvants, portés par la délicieuse Stefania Sandrelli. A noter la préoccupation écologique très présente dans le film, à une époque où elle était encore marginale.

C’est une réalisation de Luigi Comencini qui a eu le Lion d'Or d'honneur à la Mostra de Venise 1987. Celui qui nous a quitté en 2007 à l'age de 90 ans, a écrit le scénario avec Ugo Pirro. Un vrai crime d'amour a été dans la sélection du Festival de Cannes 1974.

Après Deux sous d'espoir, nous continuons d’explorer le cinéma italien grâce au distributeur Les Films du Camelia. Cette fois, nous avançons dans le temps pour se trouver dans les années 70. Une époque du plein-emploi alors qu’il n’y avait que très peu de droits pour les travailleurs. Cela va être un des axes de ce film. Comme son nom l'indique, Un vrai crime d'amour va être avant tout un drame romantique. Quand un homme d’Italie du Nord tombe amoureux d’une femme d’Italie du Sud, cela va poser problème. Un cocktail que le film utilise très bien.

Voir ce film en 2022 est extrêmement intéressant par rapport au contexte et à sa description. Déjà d’un point de vue sociale, il est intéressant de voir les différentes conditions des travailleurs à l’époque. Nous avons du mal à nous imaginer de nos jours que cela pouvait se reproduire il y a moins de 50 ans. Les conditions de travail étaient déplorables et le droit des ouvriers bafoué. Au-delà de cet aspect travailleur, il y a aussi toute la sociologie italienne qui est examinée. Déjà en soi que le Parti communiste avait une très grosse force à l’époque. Le plus flagrant va être la ségrégation au sein même du peuple italien. Pour ceux qui l'ignorent, les régions du Nord faisaient preuve de racisme envers les régions du sud. Si à Milan, vous disiez que vous veniez de Naples alors vous étiez vu comme un paria. Cela va être montré de manière très parlante. Tous ces éléments sont donc passionnants à voir.

D’autant plus que ces éléments vont avoir un véritable impact sur l’histoire. La romance va être compliquée par les conditions d’ouvriers qui vont impacter directement notre antagoniste. De plus, forcément, le fait que les deux viennent de régions différentes ne va pas aider à se retrouver. Les barrières créées par leur famille et ses derniers vont devoir les détruire. Le dérouler est vraiment très prenant du début à la fin. Il va y avoir sur le retournement de situation vraiment bien senti.

Les deux acteurs sont d’ailleurs géniaux. Giuliano Gemma nous impressionne par son aura. Il a un sérieux allié à une fougue romanesque. L’acteur italien est décédé le 1er octobre 2013 à l'âge de 75 ans. Quant à elle, Stefania Sandrelli est pleine de passion. Elle va d’ailleurs bien faire tourner en rond son prince charmant. Leur alchimie colle parfaitement et cela passionne.

En 1974, Comencini présente ce film en compétition officielle à Cannes. Il repartira bredouille. Rarement cité parmi les réalisations majeures du metteur en scène, le film fait l'objet d'une réédition en salles qui est la bienvenue.

Elle permet de reconsidérer cet opus de Comencini qui présente d'énormes qualités qui en font une œuvre intéressante et très réussie.

Certes la seconde partie n'atteint pas l'immense maîtrise du debut du film, mais porté par deux acteurs au meilleur de leur forme : Stéphania Sandrelli très jolie actrice, ici à son meilleur niveau et Giuliano Gemma acteur surtout connu pour ses rôles dans le western italien et le péplum.

Tragédie ouvrière et militante, le scénario nous raconte l'histoire d'amour entre deux employés d'usine milanaise. La jeune fille vient de Sicile et le jeune homme est du cru.

La dramaturgie est parfaitement soulignée par la bande son très émouvante. La photo brumeuse renvoie à un univers où la pauvreté côtoie la laideur des paysages rongés par la pollution et l'industrialisation.

C'est une très bonne surprise que ce film qui montre que les années 70 ont encore donné au cinéma italien de très grand moment, même si son âge d'or avait disparu la décennie précédente.

https://leschroniquesdecliffhanger.com/2022/04/15/un-vrai-crime-damour-critique/

La narration mélodramatique, bien sûr omniprésente dans le film vient en réalité épouser la cause du réalisateur, clairement classé à gauche, et comme un anthropologue cinéphile d’une Italie populaire et de ses quartiers souvent miséreux, qu’il filme à merveille dans ses codes architecturaux comme sociaux dans Un vrai crime d’amour. Il s’appuie également avec habileté sur l’universalité du sentiment amoureux et l’empathie qui va avec pour faire passer un message d’une portée plus collective.

« Au fond, si on est heureux, tous les endroits sont beaux », s’échangent les amoureux dans des temps toujours suspendus quand ils les partagent. Il est aussi dit « Quand on travaille, on doit manger à sa fin  » … C’est un peu tout ça Un vrai crime d’amour, une résonance folle, avec finalement amour et politique qui se confrontent et se croisent pour un vrai plaisir cinéphile.

Quelle découverte. Comencini est un cinéaste particulièrement attachant. L'argent de la vieille, l'incompris, cuore, pinocchio... sa filmographie est riche en émotions. Ce film est un bijou... de sensibilité, de conscience politique, avec quelques rares pointes d'humour à l'italienne. Comencini fait preuve d'une rare sensibilité et nous émeut jusqu'aux larmes avec justesse et une grammaire cinématographique riche et simple à la fois, trouvant le juste équilibre entre drame passionnel et dénonciation politique. du grand art. A sa manière une forme de chef d'oeuvre... le plan où Nullo ramène Carmena chez lui est à l'image du film... intelligence cinématographique et extrême sensibilité...
Le seul défaut est cette post synchronisation italienne et son effet "boîte de conserve" qui enlève du naturel à l'ensemble...

j'ai vu ce film hier soir et il m'a fait pleurer ... de tristesse et aussi de rage !
les acteurs sont tous magnifiques, même les "seconds rôles" !
et , hélas, ce genre d'histoire n'est pas obsolète, pas uniquement cantonnée aux années 70 ou 80 en Italie !
la pollution continue de tuer les pauvres gens, et d'enrichir les riches !

Un très beau film de Comencini, un mélo, un vrai, un arrière-plan social sans concession où des ouvrier(e)s meurent d'avoir respiré des émanations toxiques (mais le patron leur offre un voyage à Venise pour s'excuser!!!) le tout sous la pluie et dans un décor épouvantable de terrains vagues et autres décharges à ciel ouvert (Milan!). en plus, le choc des deux cultures (Nord Vs Sud) et le quasi affrontement entre prolétaires.
Bref, un film déprimant mais véridique.
L'histoire, magnifiquement interprétée (Stefania Sandrelli est à croquer et Giuliano Gemma superbe), est cependant discutable. Le personnage féminin est un peu pénible. Mais passons sur ce détail. C'est un bon film.