Alors que l'ère des samouraïs touche à sa fin à cause d'un ministre à la politique tournée vers l'étranger, un rônin du nom de Niiro se rêve devenir samouraï. Excellent au sabre, Niiro n'a pas encore trouvé l'opportunité de se faire remarquer et lorsque des clans viennent lui proposer d'assassiner le ministre, il y voit l'occasion idéale mais aveuglé par son ambition, il passe à côté de certaines choses... "Samouraï" c'est non seulement l'histoire d'un Japon qui dit peu à peu adieu à ses anciennes traditions mais c'est aussi celle d'un homme prêt à tout pour se faire connaître, quitte à tremper dans une sordide conspiration qui le dépasse. La narration du film surprend un peu au début mais on se retrouve rapidement plongés au cœur de l'histoire de ce personnage solitaire, qui n'a jamais connu son père. La mise en scène d'Okamoto est parfois déroutante mais s'avère redoutablement efficace notamment lors de la scène de combat final, noyée dans une neige qui tombe à grands flocons. Et puis il y a Toshirô Mifune, grandiose.
le récit se déroule vers la seconde partie du 19ème siècle. Le ronin Niiro, redoutable sabreur, rêve de devenir un grand samouraï. Pour parvenir à atteindre cette ambition il est prêt à rejoindre le clan Mito, qui projette d'assassiner un très haut dignitaire, le ministre Li. Si le côté historique est intérréssant, il est plutôt secondaire, car on est bientôt lancé dans une intrigue passionnante tenant à la fois d'un récit shakespearien et d'un dilemne cornellien. Si on peut avoir du mal à accrocher lors des premières minutes avec un style de narration particulier, on en découvre vite la richesse. Un bon vieux film qui mérite d'être vu...
On est dans la seconde moitié du XIXè siècle. Une guerre civile couve, entre les tenants de l'ouverture aux puissances occidentales et les conservateurs des vieilles valeurs. Ce climat historique sulfureux sert de prétexte à une grande tragédie, dans laquelle Okamoto démonte totalement le mythe du samouraï. Ce n'est ni la première, ni la dernière fois, mais rarement cela aura été fait avec tant de virulence. La narration est de prime abord assez particulière, mais elle renforce le côté dramatique de la situation, en nous faisant se rendre compte que les activistes comptent bien écrire leur histoire, sans se rendre compte qu'ils contribuent à leur propre déchéance en refusant de s'adapter. Malgré tout, cette narration remet en perspective leurs actes, persuadés qu'ils sont de faire une chose désagréable, mais qui doit être faite pour sauver leur mode de vie. Au milieu de tout ça, le personnage principal nous est révélé petit à petit, et son image de petit voyou voulant gagner plus d'envergure s'étoffe jusqu'à faire de lui un grand personnage tragique. Et si le dénouement ne surprend absolument pas, son côté abrupt et glaçant lui confère une grande force. De prime abord assez rebutant, Samouraï s'avère en définitive un grand film.
Moitié du XIXè, Niiro, rônin miséreux, a enfin trouver un moyen de devenir un samouraï réputé en salliant avec un groupuscule de têtes brûlées, planifiant dassassiner un des plus haut chef détat du Japon. Mais aucun deux ne peut imaginer que leur réussite signifierait la fin des samouraïs au Japon Superbe drame shakespearien à de nombreux niveaux, tout le génie de ce film est dutiliser le contexte historique non comme un simple espace-temps, mais de le rendre intrinsèque à lintrigue, lui conférant un fatalisme oppressant. Niiro est le personnage tragique dans toute sa splendeur. Jouet à la fois de ses partenaires, du destin, et de lHistoire, aveuglé par le but quil sest fixé, il est incapable de voir quatteindre ce même but signifierait lannihiler en même temps. Toshiru Mifune, ayant déjà interprété ce type de personnage sétranglant lui même avec sa destinée dans Le château de laraignée dAkira Kurosawa adapté du McBeth de Shakespeare, simpose une nouvelle fois avec une sombre force à laquelle se dispute une lumière vacillante. La narration omniprésente du film ainsi que les nombreux dialogues, ajoutés au nombre réduits de lieux, appuient dautant plus cet aspect théâtral, mais que Okamoto filme avec un certain dynamisme, se démarquant du côté plus classique dun Kurosawa ou dun Mizoguchi, ouvrant et achevant son uvre sur le même décor enneigé, louverture dun parapluie en bambou faisant office dellipse temporelle, avant que la folie des hommes ne lemporte sur la raison et ne précipite lHistoire du Japon dans un nouveau tournant.(+de critiques sur http://www.guillaumetauveron.com/Textes/chroniques_films.htm)