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    La Règle du jeu
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    soniadidierkmurgia
    soniadidierkmurgia

    1 008 abonnés 4 091 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 13 juillet 2023
    Quand il entame le tournage de “La règle du jeu” le 7 février 1939 soit presque exactement deux ans après celui de “La grande illusion”, la foi de Jean Renoir dans les vertus du pacifisme a pris un peu de plomb dans l’aile après qu’il a constaté que les accords de Munich signés le 30 septembre 1938 par la France et l’Angleterre signifient en réalité l’annexion des Sudètes par le IIIème Reich. Une soumission aussitôt interprétée par Hitler comme un engagement à poursuivre son expansion vers l’Est avant la suite que l’on connait et que Renoir qui n’est pas sot sent bien venir. Cette prise de conscience est concomitante à la fin de sa relation avec sa monteuse Marguerite Houllé qui l’avait rapproché du Parti Communiste auquel il n’adhérera jamais. Il a alors du vague à l’âme comme il l’exprime rétrospectivement dans son livre “Ma vie et mes films” datant de 1974. Il entend après “La bête humaine” s’éloigner du réalisme et dénoncer la déliquescence de la classe bourgeoise à travers un film aux contours légers prenant pour inspiration narrative “Les caprices de Marianne” (1833) d’Alfred de Musset et “Le jeu de l’amour et du hasard” (1730) de Marivaux. Si une citation de Beaumarchais sur l’amour léger ouvre le film, Renoir n’oublie certainement pas la tirade de Figaro (acte V scène 3) à l’encontre du comte Almaviva, prémonitoire de la Révolution à venir quelques années plus tard : « Parce que vous êtes un grand Seigneur, vous vous croyez un grand génie !... Noblesse, fortune, un rang, des places : tout cela rend si fier ! Qu’avez-vous fait pour tant de biens ? Vous vous êtes donné la peine de naître, et rien de plus... ». Jean Renoir semble prendre conscience que c’est à force de certitudes et de suffisance que l'aveuglement gagne des classes privilégiées rendues incapables de détecter bien avant l’embrasement, les mouvements souterrains qui d’abord à bas bruit secouent les classes populaires autrefois nommées laborieuses. Il a bien compris que tout occupées à leurs occupations souvent vaines et dérisoires, ces élites qui gouvernent ne voient jamais le danger venir qu’il soit de l’intérieur comme en 1789 ou de l’extérieur comme en 1918 ou 1939. C’est en exposant avec un savant mélange de légèreté et de gravité, la vacuité d’une certaine classe persuadée qu’elle échappera toujours aux événements en pactisant sans trop le dire avec le nouveau pouvoir en place ou en s’exilant si les choses prenaient un tour inattendu et fâcheux, que Renoir espère provoquer une réaction. Réaction il y aura car son film, sorti en première dans deux salles parisiennes (Colisée et Aubert-Palace) le 7 juillet 1939, sera très mal reçu par les spectateurs aisés fréquentant les cinémas à l’époque qui se sont trop bien reconnus dans les personnages moqués par le réalisateur. Les coupes et les différents montages n’y changeront rien. Le film jugé trop démoralisant sera interdit ne faisant sa réapparition qu’en 1945 après la Libération. Il faudra attendre l’arrivée de la Nouvelle Vague et sa projection en 1959 au Festival de Venise dans une version restaurée pour que le film soit enfin jugé à sa juste valeur et même porté au pinacle comme faisant partie des cinq plus grands films de tous les temps. Vu près d’un siècle après sa conception, “ La règle du jeu” s’avère être une dénonciation au vitriol d’une classe dirigeante ou aristocratique dont les préoccupations laissent songeur. En faisant le tour de chacun des personnages qui s’agitent dans la résidence de campagne située en Sologne du Marquis Robert de la Chesnaye (Marcel Dalio), rien n’est à sauver y compris chez les domestiques qui à force de côtoyer tant de vacuité et de suffisance sont comme contaminés. Le Marquis tout d’abord excellemment interprété par Marcel Dalio ne semble exister qu’en exerçant son pouvoir de manipulation. Ses élans de fraternité avec le braconnier et ses domestiques ne sont que surjoués et empreints d’une condescendance qu’il ne cherche d’ailleurs pas à cacher. Lors de sa présentation à l’écran, la manière dont Renoir le montre bavardant de sa vie intime devant son valet de pied en dit long sur l’idée qu’il se fait de lui-même et de son serviteur. Sans illusion sur la race humaine, il ne retrouve son âme d’enfant que devant les automates hors de prix qu’il collectionne. Son épouse Christine interprétée par une Nora Gregor au jeu mécanique dont Renoir regrettera de l’avoir choisie, brille par son inconstance qui la voit s’amouracher selon une humeur pouvant changer aussi vite qu’elle ouvre la bouche. André Jurieux, l’aviateur casse-cou, amoureux de Christine interprété par un Roland Toutain certes athlétique mais aussi très piètre acteur, Renoir en fait l’intrus dans un milieu qui n’accepte pas facilement tout ce qui pourrait changer un tant soit peu l’ordre des choses. Il le paiera d’ailleurs chèrement à la fin comme si son sort funeste avait pu être réglé dès le départ par un Marquis possiblement aux commandes d’une très malheureuse coïncidence. Ensuite, Octave le débonnaire qui voit un Jean Renoir plutôt convaincant dans un rôle qui n’est peut-être pas totalement de composition. Celui se qualifiant à qui veut l’entendre de raté mais qui voit tout, entend tout, comprend tout avant tout le monde. A la fois dedans et dehors. Toujours là où on l’attend mais aussi parfois là où on ne l’attend pas. Celui dont on sait que les renoncements ou les départs seront toujours facilement réversibles. En somme, l’opportunisme incarné. Enfin Geneviève, la maîtresse du Marquis, interprétée par l’excellente et très jolie Mila Parély, sans doute la seule qui semble s’assumer complètement et surtout pas dupe de la futilité de sa vie menée jusqu’à présent. Avec la profondeur de champ qu’il utilise à foison mais toujours à bon escient, Renoir s’inspirant de la grammaire théâtrale donne vie à cette oisiveté foisonnante qui plus prosaïquement, lui permet de masquer la platitude du jeu de certains de ses acteurs. Bizarrement les plans se resserrent quand sa caméra s’aventure à l’extérieur pour la partie de chasse qui constitue l'un des moments les plus forts du film mais aussi le plus signifiant, montrant avec ce massacre organisé, les domestiques et garde-chasse envoyer à l’abattoir tout le petit gibier qui peuple la forêt et marécages environnants pour que ces messieurs et ces dames se donnent sans trop d’effort l’impression d’être des chasseurs émérites. Renoir, avec son directeur de la photographie Jean Bachelet, est ici virtuose notamment dans le dernier plan de la séquence montrant au ralenti l’agonie d’un lapin et donnant ainsi la meilleure illustration de la déliquescence d’une caste qui toute à ses basses affaires ne fait plus la différence entre le bien et le mal. La meilleure explication nous est donnée ici aux soubresauts de l’Histoire, révolutions, guerres et famines provoquées par l’incurie et l’égoïsme de classes dirigeantes finissant immanquablement par vivre en autarcie. Jean Renoir avait dit à propos de son film qu’il avait été inspiré tout au long du tournage par l’expression « danser sur un volcan » prononcée par Narcisse-Achille Salvandy lors d’une fête au Palais Royal juste quelques semaines avant que n’éclate la Révolution de Juillet. Le réalisateur avait été cette fois-ci prophète, la catastrophe ayant suivi de peu la sortie de son film. Mais lui aussi faisant partie intégrante de la classe dont il vilipendait l’inaction dans son film, n’avait guère tardé à rejoindre Hollywood (en octobre 1940) ne revenant en France qu’en 1952 pour y tourner « Le Carrosse d’or » . Non sans avoir auparavant offert ses services à Vichy, faisant écrire au critique cinématographique Pascal Mérigeau dans son livre de 2012 sur le réalisateur : « Renoir ne s'est pas opposé au courant dominant, il l'a accompagné, s'exprimant et se comportant comme le pétainiste convaincu que probablement il n'était pas, au service de la seule cause qui lui importait, la sienne propre ». Quoiqu’il en soit , il délivre de manière brillante mais peut-être un peu tard un message sans équivoque sur la triste et sans doute éternelle raison qui amène les hommes à prendre les armes .Jean Renoir à la filmographie foisonnante était un grand réalisateur et il est toujours prudent de séparer l’homme de son œuvre. Son film “La règle du jeu” est sans conteste un grand film. L’un des cinq plus grands de tous les temps ? Cette affirmation qui encore aujourd’hui ne se dément pas, peut tout de même être soumise à débat.
    Arnaud A.
    Arnaud A.

    5 abonnés 193 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 15 avril 2022
    De tels films ne vieillissent pas, ou si peu, et c'est admirable. Tandis que l'intrigue nous rappelle à la fois Beaumarchais, Marivaux, et les Tinder stories à la mode, la réalisation est d'une telle fluidité que le spectateur a littéralement l'impression de vivre dans les années 30. Un chef-d'oeuvre absolu.
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 15 avril 2020
    Magnifique peinture de la société mondaine, avec tous ses rebondissements, sa coquetterie, ses amours plus ou moins vrais, mais éphémères, vaniteux. Grâce aux magnifiques dialogues, les personnages sont compris dans toute leur complexité et psychologie. Un début peut-être un peu long, mais nécessaire pour justement amener le spectateur vers les scènes qui se passent dans le château, où tout est chamboulé. D'ailleurs le jeu des acteurs est sublime, on nage en plein dedans.
    Un vrai plaisir à regarder aussi grâce aux plans en profondeur notamment, qui permettent une mise en scène plus créative, avec plusieurs actions dans le même champ, de quoi s'inspirer cinématographiquement aussi!
    Rembrandt C.
    Rembrandt C.

    2 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 16 novembre 2019
    beau film.... Mais de là, à le considérer comme culte....je ne sais pas, je ne crois pas....
    le crime de Mr L'ange, La grande Illusion...sont bien meilleurs à mon goût.
     Kurosawa
    Kurosawa

    513 abonnés 1 509 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 18 février 2019
    Sans être le chef-d'oeuvre absolu dont les cinéphiles parlent , "La règle du jeu" est plus modestement, et c'est déjà très bien, une farce cinglante sur une bourgeoisie dont les mœurs ne valent pas mieux que celles des domestiques. Pour permettre au spectateur de jouir de la grande mascarade qui occupe la deuxième moitié du film, Renoir effectue d'abord une description minutieuse des personnages et de leurs relations sentimentales avec au centre le couple de la Cheyniest et ses infidélités consenties. Renoir présente ses bourgeois comme des gens élégants et tolérants, à tel point que Robert accepte d'inviter l'aviateur et prolétaire André Jurieux, amoureux de Christine. C'est une fois réunis tous les convives dans la maison de campagne du couple de la Cheyniest que le film décolle véritablement en commençant par séparer spatialement les domestiques des bourgeois (les uns restent au château, les autres vont à la chasse) puis en réduisant progressivement l'écart entre ces deux mondes à travers l'expression physique et farcesque de la jalousie et de la vérité. Le comique de l'irrésistible séquence des courses-poursuites et des coups de feu dans le château réside à la fois dans une maîtrise rythmique de l'action et dans l'écart de perception des personnages et du spectateur. Quand ce dernier comprend qu'il n'y a en réalité aucune différence entre le ridicule de la représentation théâtrale donnée par les hôtes à leurs invités et la grossièreté des règlements de comptes dans les couloirs, le maître de maison ordonne à l'un de ses domestiques de "faire cesser cette comédie"; pour Robert, le démonstratif ne désigne pas la pagaille générale mais uniquement le désordre occasionné par ses servants Schumacher, Lisette et Marceau. Mais la supériorité bourgeoise qui tente par cette réplique de sauver tant bien que mal les apparences est contrecarrée par la réponse du domestique : "Laquelle ?". À travers des enjeux sentimentaux, Renoir réalise le portait féroce d'une bourgeoisie qui fabrique sa supériorité et toujours prête à ignorer ce qui éclabousse, manière de faire comprendre que la trivialité n'est qu'un jeu et que l'hypocrisie est une marque de bon goût à laquelle il faut se plier.
    que du cinéma
    que du cinéma

    4 abonnés 78 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 31 janvier 2019
    Grand film français; avec de très bon acteurs dont les dialogues sont savoureux malgré que le son est un peu vieilli. Tout bouge, ce film sent la vie et nous la livre avec légerté
    Bertie Quincampoix
    Bertie Quincampoix

    73 abonnés 1 737 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 1 août 2017
    Dans cette œuvre considérée comme culte par beaucoup de cinéastes, y compris outre-Atlantique, Jean Renoir s'évertue à décrire les règles sociales et de classes régissant la société française d'immédiate avant-guerre. Et surtout, il s'amuse, à partir de la seconde partie du film, à faire exploser ces codes et ces obligations, comme pour mieux divulguer leur artificialité, et finalement mettre à nu l'âme humaine dans sa substance la plus primaire, la plus universelle à travers la description de sentiments consubstantiels aux êtres humains : l'amour, la jalousie, la haine, la violence, le doute, la domination, l'hypocrisie. Souvent drôle, parfois tragique, cette farce qui décrit aussi la déroute d'une société malade se laissant entraîner vers la guerre, se laisse regarder avec le plus grand des plaisirs.
    Charlotte28
    Charlotte28

    90 abonnés 1 731 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 2 mai 2017
    Par où commencer...? Une maîtrise totale de la mise en scène qui donne un côté dramaturgique à l'œuvre, entre mime et burlesque. Une critique des hautes classes sociales dénuée de tout didactisme, renforcée par la symbolique prégnante du film (cruauté de la chasse ou bombardiers en simple décor scénique) et incarnée dans un final empreint d'une cruelle vérité. Un casting irréprochable qui réussit à incarner chaque individualité tout en l'insérant dans une collectivité forte et dynamique. Une comédie de mœurs où pragmatisme et hypocrisie règnent sans partage (confrontation brillante entre l'épouse et la maîtresse) sans se départir de drames humains renforcés par la vitalité des convenances (ou plutôt des règles du jeu!). Quand des recherches personnelles de héros pour trouver leur place et leur voie forment un tout cinématographique harmonieux... Quel tour de force!
    Acidus
    Acidus

    618 abonnés 3 648 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 7 décembre 2016
    Une poignée d'années auparavant, Jean Renoir avait marqué les esprit avec "La grande illusion". Le cinéaste renouvelle l'exploit avec "La règle du jeu" qui, malgré un accueil plutôt froid à sa sortie, se voit auréoler d'un statut culte aujourd'hui.
    Dans ce long métrage, Renoir dépeint une société bourgeoise d'avant-guerre, loin des préoccupation du Monde et des malheurs en préparation. L'intrigue repose sur un entrelacement de romances virant parfois à l'absurde et générant quelques quiproquos. La tonalité dominante reste comique même si la tragédie et le cynisme ne sont jamais bien loin. Le jeu des contrastes (homme/femme; bourgeois/domestiques) allié à un rythme soutenu, à une mise en scène géniale et des dialogues soignés en fait une farce efficace, autant distrayante qu'intelligente. Chapeau bas.
    Louis V
    Louis V

    26 abonnés 198 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 20 juin 2016
    Lorsque Renoir commence La règle du jeu, projet d'un film où il sera auteur total : réalisateur, scénariste, acteur et producteur, il a conscience du désastre mondial qui s'annonce. Il a l'idée que, pour en témoigner, pour porter cette angoisse, il doit partir d'un sujet plus éloigné. Sur le canevas des Caprices de Marianne, il introduit nombre d'éléments qui en font une des plus virevoltantes histoires d'amour où chacun a ses raisons tout en décrivant une société légère et décadente. La virtuosité de la mise en scène, qui donnait envie à Truffaut de revoir le film chaque jour pour voir s'il s'y passait toujours la même chose, fait doucement monter en puissance la dimension tragique du film, où, in fine, la règle du jeu doit être respectée. Celle-ci, qui ne laisse aucune place à l'innocence et tue pour survivre, est bien le reflet d'un monde dont la légéreté conduit tout droit à un statu quo mortifère. La dimension d'œuvre d'art totale et complexe sera mutilée par des distributeurs soucieux de faire rentrer de l'argent avant la guerre et il faudra attendre la découverte par deux cinéphiles passionnés pour que ressorte La règle du jeu dans une version intégrale qui en fait l'un des plus beaux films du monde.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 22 juin 2015
    On m'avait conseillé ce film comme étant un chef-d'œuvre, et en effet, je dois avouer qu'il mérite ses louanges. La règle du jeu dépeint une caste bourgeoise qui s'entredéchire. Avant de voir le film, j'ai vu le documentaire qui lui était consacré, et donc j'ai pu mieux comprendre l'œuvre. Tout d'abord, la réalisation est superbe, elle est travaillée, réfléchie, ingénieuse et pour l'époque vraiment très avancée. Ensuite, les personnages sont comment dire....diversifiés, car le film nous propose en parallèle une multitude d'histoires d'amours, avec ces personnages tous différents avec chacun leur caractère, qui s'entremêlent pour s'assembler à la fin. Le scénario est merveilleusement bien écrit, on ne s'ennuie pas du début à la fin, les rebondissements sont efficaces... Et puis le film grouille de vie, surtout grâce à sa réalisation qui sait mettre en évidence le parallélisme des histoires, d'un côté celle des bourgeois, de l'autre celle des serviteurs. Les acteurs sont très bons, mais j'ai un regret sur le jeu de Renoir, le réalisateur du film, qui est un peu trop excessif à mon goût, mais je lui pardonne vu ce qu'il pond au niveau réalisation. Le film est également très discret dans sa satire, car les actions de chaque personnage peuvent être interprétés différemment, et d'ailleurs, aucun personnage n'est manichéen, ils ne sont pas parfaits, ils ne sont pas mauvais, on ne les déteste pas, mais il y a des moments où on ne les aime pas vraiment non plus. D'ailleurs, je regrette que le personnage de Jurieux ne soit pas plus important dans l'intrigue ; ce personnage est pour moi le plus intéressant du film car il a un côté chevaleresque, excessif, sentimental et naïf, qui contraste avec la vision de héros que tout le monde se fait de lui, et en cela je trouve le personnage très intéressant. Mon autre regret vient de la fin où spoiler: le personnage d'Octave aurait dû exprimer plus de tristesse au sujet de la mort de son ami, au lieu de ça il discute avec le mec qui est responsable de sa mort, et s'en va... Non ! Ton meilleur ami est mort donc au moins tu pleurs, tu te rebelles, tu fais quelque chose ! Et je ne parle pas de Christine qui a l'air de se ficher royalement de la mort de Jurieux, même si je trouve que sur l'autre point cette fin est très réussie : le marquis maquille le meurtre car cela l'arrange, et le côté pessimiste et immoral de cette fin je le trouve très osé et très intelligent pour l'époque
    .
    Un film très complexe, très intelligent, avec plusieurs niveaux de lecture. A voir !
    pierrre s.
    pierrre s.

    350 abonnés 3 235 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 27 mai 2015
    Aujourd'hui encore, le film de Renoir a conservé modernité, intelligence et une réalisation parfaite. En mettant en scène cette tranche de vie, il livre un véritable chef d'œuvre, tant sur les rapports sociaux et amoureux que sur la comédie et le cinéma.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 30 mars 2015
    Film très controversé à sa sortie il est aujourd'hui unanimement considéré comme un chef d'œuvre. Et il mérite amplement sa réputation ! La règle du jeu est surement un des premiers films chorale de l'histoire du cinéma . Chaque personnage est intéressant et bien développé et passionnant à suivre .
    De plus les dialogues sont absolument à géniaux et les acteurs superbes , la mise en scène est particulièrement impressionnante notamment pendant la scène du spectacle où la caméra se déplace de couples en couples .

    Que dire de plus si ce n'est que c'est un excellent film !
    Olivier Ferry
    Olivier Ferry

    4 abonnés 196 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 22 décembre 2014
    Un vaux de ville tout a fait récréatif, il est amusant de voire l'intrigue progresser entre la bourgeoisie de l'entre deux guerre et la domesticité: 2 mondes parallèles où la vie y est très différente et pourtant les même actions s'y déroules.
    Un très léger reproche tout de même, le film comme de nombre vieux films, est trop bruyant, la musique trop présenté et trop forte et les voix des acteurs sont un peu poussifs pour compenser un enregistrement de mauvaise qualité.
    Rien de grave donc, on ne peu en effet s'attendre à une bande sonore HD actuelle, dans un film de 1939.
    David F.
    David F.

    1 abonné 41 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 17 novembre 2014
    Dernier film de Jean Renoir avant son départ pour les Etats-Unis, La Règle du jeu demeure, pour beaucoup, l’un de ses meilleurs films. En atteste divers classements, le mettant souvent dans l’un des 10 meilleurs films de tous les temps. Mais ça été aussi le plus difficile à tourner pour le réalisateur : entre un contexte national très instable, des problèmes de casting et de temps, et enfin sa réception catastrophique autant critique que publique va marquer profondément Renoir.
    Le Marquis de La Chesnaye décide d’inviter des mondains dans son château de la Colinière pour le week-end, afin d’organiser une partie de chasse en Sologne. Il ne s’attend pas à ce qu’Octave, l’ami d’enfance de Christine la femme du marquis, propose d’inviter André Jurieux, un aviateur qui avait traversé l’Atlantique par amour pour Christine, mais qui l’a laissé tomber.
    A travers l’intrigue très ordinaire du triangle amoureux, Renoir mélange avec une grande facilité le drame, la comédie, ainsi que la farce, tout cela toujours en finesse, spoiler: jusqu’à un dénouement final très convenu de petit bourgeois se souciant si peu du sort d'autrui
    . Les personnages, des serviteurs aux bourgeois, passent de pièce en pièce, discutent, s’aiment, se déchirent, avec une vraie aisance devant la caméra de Renoir qui les accompagne avec une fluidité exemplaire (l’utilisation de la caméra sur la scène du théâtre est magnifique). Le Marquis (Marcel Dalio), Lisette (Paulette Dubost) ou encore Marceau (Julien Carette), sont remarquable et Octave (Jean Renoir en personne !) emmène ses acteurs superbement.Très théâtral dans ces thèmes abordées (ce n’est pas pour rien que Renoir a choisi une citation de Beaumarchais au début du film), il met tout cela sous fond d’une période en pleine tourmente politique et morale que les spectateurs, à sa sortie, ont mal supporté.
    Si sa réalisation demeure exemplaire, La Règle du jeu n’a pas la puissance de ses autres long-métrages (La Grande illusion est meilleure). Mais l’impact qu’il a eu ne laissera pas indifférent les spectateurs d’aujourd’hui, avec des scènes inoubliables d’un vrai et excellent cinéma français comme on l’attend.
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