Avis sur Les Nibelungen: la mort de Siegfried

Film de près de cinq heures en deux parties du géant Fritz pour cette superproduction qui en jette plein la gueule au niveau du visuel et des décors qui déchirent grave. Alors la première partie "La Mort de Siegfried", c'est de loin celle qui fait le plus fantasy avec l'affrontement avec un dragon (hyper-crédible !!!) tout mimi et bien baveux qui n'emmerdait personne le pauvre, et les trois épreuves face à une vierge pas franchement effarouchée. Ce sont sans conteste les deux grands morceaux de bravoure de cette partie. Mais je ne peux pas m'empêcher de préférer la seconde partie, plus rythmée et plus passionnante, avec une dernière heure très intense et qui met surtout en scène le personnage le plus attachant et fort de l'histoire, Kriemhild, implacable mais touchante dans sa vengeance. Malgré les évolutions du cinéma depuis plus de trois-quart de siècle, cette oeuvre n'a rien perdu de sa splendeur et de sa force.

Qu'est-ce qui m'a pris, moi, drogué aux comédies françaises et surtout aux blockbusters d'Holywood depuis ma plus tendre enfance, de regarder cette vieilloterie agée de près d'un siècle? Tout simplement à cause du réalisateur (Fritz Lang), que tout cinéphile digne de ce nom se doit aparemment de connaître; du reste, j'ai apprécié "Fury", et le bon souvenir que j'en garde a renforcé ma curiosité sur ce film; enfin, parce que le film est basé sur la mythologie scandinave, et que je suis preneur de n'importe quelle oeuvre ayant pour sujet la mythologie (beaucoup trop sous explotiée au cinéma soit dit au passage...). Ce que je retiens de ce très long film (plus de quatre heures) en deux parties, c'est surtout la première heure: le combat de Siegfrid contre le dragon, la découverte du trésor des Nibelungen, l'affrontement contre Brunhild...ces épisodes ont un souffle romanesque et une saveur mythologique que je ne suis pas prêt d'oublier. Il faut dire que visuellement, Fritz Lang parvient à rendre l'univers de la mythologie scandinave dans toute sa richesse, avec ces créatures fantastiques, ces décors oniriques et ces effets spéciaux étonemment bien réalisés pour l'époque. Le scénario parvient à envouter le spectateur pendant un peu plus d'une heure, appuyé, comme je l'ai dit, d'une mise en scène exceptionelle. La scène la plus mémorable est sans doute le combat contre le dragon; pas à cause du combat, ridicule, mais du dragon lui-même: les créatures en images de synthèses du Seigneur des Anneaux paraissent à peine plus réalistes; comment diable la technologie de cette époque a-t-elle pu être assez avancée pour permettre aux techniciens de faire apparaître une créature aussi magnifique à l'écran? Il faut aussi noter que la colorisation, ou plutôt la teinte orangée des images donne un aspect mythologique bienvenu aux images (chaque plan ressemble à une scène mythologique d'un vase grec pour ce qui est des couleurs), et ne fait qu'accentuer la magie de cette première heure. Vous l'aurez compris: la mythologie scandinave est un puits de récits intéressants, et la première heure de ce film parvient à en retranscrire un avec art et talent. C'est lorsque l'histoire du film cesse d'être fantastique pour devenir humaine que le film perd en intérêt; c'est aussi là que la rareté des dialogues (ou plutôt des pancartes) se fait sentir. Car on peut sans peine retranscire une épopée mythologique sans dialogues, et la première heure du film est exemplaire pour cela; mais réaliser une tragédie humaine sans dialogues est beaucoup plus problématique. C'est dommage, car cette histoire a un énorme potentiel avec ses personnages shakespeariens, ses dilemnes cornéliens...Cette tragédie est habitée par les passions, la haine, l'amour et la fureur des personnages, mais la quasi absence de dialogues limite l'impact de cette effusion de sentiments. Ce drame possède une grande force psychologique, mais comment retranscire avec force la psychologie des personnages avec si peu de dialogues? Le comble pour un film aussi bavard que celui-là...c'est d'être dépourvu de dialogues! Le film ne parvient donc à captiver le spectateur que de manière elliptique durant malgré la richesse de l'histoire, malgré le talent des acteurs, malgré la beauté de la mise en scène et la qualité de la musique. En conclusion, le film est à voire pour sa première heure, mais le cinéphile ne comettrait pas un crime imprescriptible s'il cessait de le regarder passée cette échéance. On regrette malgé tout que Fritz Lang ne soit pas en vie aujourd'hui, que son talent artistique n'ait pas pu être mêlé au potentiel du cinéma moderne.

Enorme production divisée en deux parties de 143 et 145 minutes, « Die Nibelungen », dixième film de Fritz Lang puise ses influences dans divers histoires scandinaves dont la chanson des Nibelungen. La première partie revient sur le parcours de Siegfried, fils unique du roi pour épouser Kriemhild tandis que la seconde est plus axée sur cette dernière.

La première chose que l’on remarque à la vue de « Die Nibelungen », c’est la qualité visuelle du film, c’est tout simplement extraordinaire. En un peu moins de cent ans, il n’a pas pris une ride et l’immense reconstitution (exclusivement des décors studios !) est aussi réussie que fascinante. Lang nous emmène et nous fait voyager dans cet univers nordique tout en nous captivant durant les cinq heures de films. L’aventure est d’une très grande richesse qu’il retranscrit à merveille à l’écran et plusieurs scènes sont inoubliables telles que la bataille avec le dragon (en lui-même très bien fait), la découverte du trésor des Nibelungen, les différents affrontements ou encore toute la dernière demi-heure. Il donne tour à tour des souffles romanesques et épiques à son œuvre.

L’histoire et les personnages sont très intéressants et passionnants, notamment Siegfried dans la première partie, bien évidemment Kriemhild ou les personnages secondaires. Kriemhild est la plus passionnante et ambigu, de plus en plus présente, d’abord montré comme plutôt discrète voire même naïve mais qui, attisé par la vengeance, fera preuve de dureté et de froideur. Lang n’est jamais manichéen dans le traitement des personnages.

De plus la réalisation de Lang est excellente et comporte beaucoup de plans fixes souvent sublimes et il n’abonde pas l’écran de panneaux écrits et fait confiance à son image. La musique colle toujours à l’image et c’est un plaisir auditif qui s’ajoute au plaisir visuel. En plus de l’aventure, Lang rend aussi son récit émouvant lorsqu’il le faut, à l’image des fins des deux parties. Les acteurs sont très bons, notamment Margarete Schön dans le rôle de Kriemhild.

Peu après sa sortie, « Die Nibelungen » fut récupéré politiquement par l’Allemagne nazis, rajoutant même des paroles lors de la première partie (bien évidemment sans l’accord de Fritz Lang qui s’est envolé vers les USA pour fuir le nazisme) et en « supprimant » la seconde, qui ne correspondait pas à leur récupération, celle de mettre en avant les valeurs germanique.

Cinq heures de grand cinéma, puissant, intemporel, palpitant et doté d’une grande maitrise technique, Lang nous emmène dans cet univers entre médiéval, tragédie, fantaisie et vengeance.

Un monument du muet dans le genre superproduction, la technique, le soin du détail font que le film garde encore une belle puissance.

"Les nibelungen", c'est un peu la trilogie du "Seigneur des anneaux" du cinéma muet. MA-GNI-FIQUE !!! Mais c'est looooooooooooooooooong, qu'est-ce que c'est looooooooooooooooong !!!

Ce cinéma n'est pas du cinéma ordinaire. Avec sa musique symphonique et sa juxtaposition de plans fixes léchés comme des toiles de grand maître, cette œuvre d'art est portée avant tout sur l'esthétisme.

C'est peut-être le plus beau film de l'histoire du cinéma, cette version cinématographique de la Chanson des Nibelungen est réellement digne de ce vieux texte (un classique au même titre que les écrits sur les chevaliers de la Table Ronde et la Quête du Saint-Graal) ; Fritz Lang metteur en scène de génie qui compte de nombreux chef-d'oeuvres dans sa filmographie réalise avec Les Nibelungen le meilleur de ses films. Ce film est en N&B et muet mais il n'a en aucune façon vieilli, on a l'impression étrange que Fritz Lang a remonté le temps et filmé réellement les vrais protagonistes de la tragédie des Nibelungen. C'est sans conteste un de mes films préférés, l'un des plus beaux que j'ai vu.

Lorsqu'on voit dans le programme télé, qu'arte passe un film muet de presque 5h, réalisé par Fritz Lang, dans une version remasterisée, ça donne super envie. Mais bon, il faut quand même le vouloir pour voir un film de 5 heures, et encore plus s'il est muet. Seulement il faut se rendre compte qu'un film muet, est fait pour être vu en muet, il n'a pas connaissance du cinéma parlant, du coup l'absence de son ne manque pas du tout (enfin il y a des bons et des mauvais films muets, comme pour le parlant).
Alors pour ceux qui hésiteraient à le voir à cause de sa longueur, honnêtement ça passe mais super bien, bien mieux que certains films d'une heure. Ça va me motiver à voir le Docteur Mabuse de Lang.
Alors le film à proprement parler, est juste excellent. C'est inspiré d'un mythe allemand (repris d'un mythe scandinave), et ça, ça me botte vraiment, je n'ai jamais vu de film dans mon souvenir qui reprenait un mythe germanique, et encore moins de cette qualité.
Comment s'ennuie pendant que dès les premières minutes de la première partie, on forge une épée, on tue un dragon, on découvre un trésor… Non seulement ça rappelle ces contes qu'on a tous entendu, mais mais en plus ça n'a pas pris une ride. Alors certes aujourd'hui on ferait un dragon en CGI, mais là le film n'en a pas besoin du tout.
Une autre immense qualité, c'est les intertitres, si certains sont assez longs, ils sont très éparses dans le film du coup, on ne passe pas son temps à lire des dialogues, là juste quelques éléments narratifs sont donnés, et il peut se passer plusieurs minutes sans un intertitre, et du coup le film se regarde d'un trait sans une once de lassitude.
Alors la mise en scène est principalement composée de plan fixes, mais quels plans fixes, on a des plans qui sont assez grandioses, et dont un souffle épique s'en dégage. Alors certes aucun plan ne vaut celui de la charge du Ku Klux Klan dans Naissance d'une nation, question épique, mais bordel, ça reste très bon.
Et l'histoire est juste magnifique en elle même, en rien manichéenne, chaque personnage se trouve avoir des faiblesses, et gagne en richesse avec le temps.
Je pense à la femme de Siegfried qu'on pense naïf et un peu bête, qui se révèle être un rôle sublime dans le seconde partie, habitée par la vengeance, voir sa froideur et sa dureté envahir l'écran, c'est juste magnifique.
Alors je dirai juste que lorsque Lang filme les femmes dans la première partie il n'y a pas la même émotion que lorsque Griffith filme Lilian Gish ou bien lorsque Murnau filme City Girl ou l'Aurore. Enfin bon, c'est pour chipoter.
La dernière demi heure de la seconde partie est juste l'une des plus belle fin que j'ai pu voir, c'est vraiment sublime, déchirant, émouvant, tout ça grâce à la mise en scène de Lang qui sublime Kriemhild, dans sa dureté, et le film n'est pas simple, on ne sait pas trop si sa vengeance a encore un sens, pourtant on la comprend dans sa douleur.
C'est vraiment un film sublime.
Je pense qu'il ne faut pas avoir peur de voir ce film, c'est un vrai divertissement, très bien fait, passionnant, et au pire on peut voir le film en deux fois, sans que ça gène.
Et ça donne envie de s'intéresser à la musique de Wagner et de sa tétralogie, de continuer à s'intéresser au cinéma de cette époque et au cinéma allemand, il y a vraiment des chefs d'oeuvres qui s'y cachent, parce que pour porter le spectateur dans cette "Allemagne" (terme anachronique mais vous me pardonnerez) médiévale.
Vraiment c'est à voir.

Petits problèmes d'insomnie ou besoin d'un vieux film ? Alors "Les Nibelugen" est fait pour vous ! 2 productions qui font 4h 30 en tout, si vous aimez le fantastique, regardez, si non, endormez vous mais moi j'ai passer un plutôt bon moment devant ce magnifique film!

Avec une durée de près de 4H30, on pourrait s'imaginer que " Les Nibelungen " possède quelques longueurs, mais il n'en est rien. Il faut dire que l'histoire est captivante à suivre dès le départ et que la réalisation nous propose bon nombre de séquences d'anthologies (la confrontation entre Siegfried et le dragon dans la première partie ou encore les faramineuses séquences de batailles dans la seconde en sont de parfaits exemples). De plus, les décors sont majestueux pour l'époque, la musique somptueuse et le casting phénoménal. Résultat, un chef-d'œuvre qui fait évidemment partie des plus grandes réussites du maître Fritz Lang.

Nous, nous avons la triologie du seigneur des anneaux,. Nos grand père (voir arrière grand père) avaient les nibelungen!!!
Et non, je n'ai pas fumé, le seigneur des anneaux version 1924 existe bel et bien!!!
Et c'est vachement bien!!! Ce film se découpe en 2 (Siegfried et la Vengeance de ...) La première partie est vraiment passionnant, une mise enscène qui nous montre que les premier à maitriser ce domaine sont bien ceux qui l'on créer!!!!
Par contre la deuxième partie traine un peu en longueur et découragera plus d'un avant la fin du film (petite info: le film dure 5h !!!!, c'est pas une blague!!! Et dire qu'il y en a qui croivent que c'est le titanic le film le plus long !!! mdr)

Réalisé par le maitre du Cinéma allemand , Fritz Lang, une oeuvre ambitieuse et visuellement superbe . La 1ere partie est fulgurante. La 2eme est somptueuse et très riche. Extraordinaire .

Si on a souvent tendance à associer la monumentalité à une virtuosité écrasante, il n'en est rien chez Fritz Lang et en particulier dans "Les Nibelungen". Récit légendaire teinté de fantastique et construit en deux parties (I. La mort de Sigfried / II. La vengeance de Kriemhild), il reprend en partie la structure des romans médiévaux dans la mesure où il met en scène un jeune chevalier qui va devoir se confronter à une série d'épreuves et de contraintes afin de conquérir la femme qu'il aime. Mais la relation entre Sigfried et Kriemhild est mise en danger par la jalousie de Brunhild, laquelle entraînera la tragédie de la fin de la première partie. Si le film est inégal dans son contenu, il est en revanche totalement maîtrisé du point de vue de sa mise en scène, qui sait mettre en évidence des décors grandioses, des acteurs à l'expressivité inouïe et une musique en parfaite adéquation avec l'action, un projet "monumental" qui évite l'étouffement grâce à sa capacité à inscrire dans ce divertissement des thématiques passionnantes (jalousie, vengeance) qui apportent une complexité morale aux personnages. Dans sa volonté d'être incessamment spectaculaire, comme le montre la magistrale dernière heure, "Les Nibelungen" parvient à éviter toute forme de simplisme et de manichéisme (ce qui n'exclut pas les oppositions) en confrontant les personnages dans une objectivité absolue, dans le sens où les opposants (Hagen von Tronje/Gunter) ne sont pas condamnés d'avance par le cinéaste et peuvent défendre jusqu'au bout leurs positions. Impressionnant dans son ensemble, le film est aussi renversant visuellement et possède un vrai sens de la tragédie - le même qui parcourt les grands récits mythiques - celui qui abolit la distance entre l'invention d'un monde et la vérité des sentiments les plus forts.

Projet d'une ampleur considérable inspiré d'une célèbre légende germanique, ce diptyque réalisé par Fritz Lang (sur un scénario de l'inévitable Thea von Harbou) nous transporte dans un univers mythique mais où s'agitent des passions bien humaines comme l'amour, la haine ou encore le désir de vengeance. Il est d'ailleurs intéressant de constater que si la première partie fait la part belle aux éléments féeriques et merveilleux, la seconde s'oriente elle vers un récit plus verrouillé où la mort semble être la seule issue possible. Ce n'est pas spoiler que d'écrire cela puisque le film se préoccupe peu d'un quelconque suspense, en témoignent les titres souvent explicites des différents chants qui structurent l'histoire; il s'agit surtout d'une expérience plastique de spectacle total, avec décors impressionnants, cadrages superbement composés, photographie colorisée (choix judicieux en ce qu'il permet de renforcer la flamboyance visuelle de l'œuvre) et musique volontiers tonitruante. Il y a donc ici une monumentalité et un sens du grandiose qui rendent l'ensemble assez époustouflant en même temps qu'un rien figé et mécanique (impression accentuée par des péripéties assez peu nombreuses sur 4 heures et demie - on est loin du foisonnement permanent de "Metropolis"). Des réserves qui ne doivent pas faire oublier une puissance formelle peu commune ainsi que des interprètes largement à la hauteur (mention spéciale à Margarete Schön et son regard saisissant de détermination, dans le rôle de Kriemhild). Implacable et opératique, entre l'épopée antique et la tragédie shakespearienne, "Les Nibelungen" est une œuvre riche et imposante bien qu'imparfaite.

Film musclé et très épique à sa sortie, il n'avait rien a envié au "Seigneur des anneaux". Sachant que Tolkien fit une version anglaise de la "Chanson des Nibelungen", une saga littéraire nordique fastueuse, inspiratrice du film de Lang, on comprend que cet auteur écrivit avec tant de talent sa trilogie maîtresse. Pour le cinéma "les Nibelhungen" est l’ancêtre incontournable de l’héroïque fantaisie filmée. Surtout, la beauté et la maîtrise technique de l'équipe qui travailla sur cette œuvre presque centenaire, l'ont rendue immortelle et intemporelle à jamais.