Avis sur L'Antéchrist

Avec sa bondieuserie écœurante, ses acteurs à côté de la plaque, son absence de recul et d'humour, ses effets spéciaux outranciers et ridicules (même pour l'époque), sa réalisation mollassonne, sa musique stridente insupportable, tout est à jeter aux oubliettes dans cet énième film d'horreur des années 70, à part peut-être son soupçon de culot dans le mauvais goût.

Plus trash que "The Exorcist" de William Friedkin ça existe ? Oui voilà "L'Anticristo" de l'artisan du bis Alberto De Martino avec des scènes de violence et de psychologie qui ne manquent pas! Rien de nouveau dans le genre dira t-on sauf que le film dèvoile un univers particulièrement èprouvant pour Carla Gravina qui nous embarque littèralement! Profondèment troublèe, l'actrice italienne se montre remarquable d'un bout à l'autre en passant par tous les ètats de l'outrance (paralysèe, possèdèe, folle...). Figure tragique! Emouvante aussi! Moins rapidement terrifiant que le classique de 1973 mais tenant plus en haleine qu'à l'accoutumèe, "L'Anticristo" regorge ègalement de scènes marquantes et provocantes : spoiler: l'image blasphèmatoire du Christ, la tête de crapaud...
Ajoutez à cela des seconds rôles prestigieux (Ferrer, Kennedy, Valli...), des couleurs très agressives pour la rètine, des dècors mythiques de Rome (le Vatican, le Colisèe) et vous obtenez à l'arrivèe un classique de genre italien des 70's! Musique de Ennio Morricone...

Surfant sur la vague du succès de L'Exorciste les Italiens en 1974 nous pondent L'Antéchrist qui sans être désastreux souffre d'un rythme pas toujours équilibré et de quelques effets spéciaux médiocres (même pour l'époque) mais il y a aussi certains moments réussis comme ce retour en arrière ou Hipolita assiste à l'orgie satanique de son aïeule. Niveau casting L'Antéchrist est bien servi même si l'interprétation n'est pas égale comme Mel Ferrer qui semble constamment se demander ce qu'il fait dans ce film par contre Carla Gravina est très bonne dans son rôle de possédée.

Ce film n'est pas à mettre devant tous les yeux... Une version italienne de l'exorciste dont les effets ont pas mal vieilli mais qui demeure intéressante. Notamment en regardant les bonus de l'édition dvd avec les explications de Christophe Gans, on comprend mieux les différents plans du film.

L'Antéchrist est un excellent film d'horreur réalisé en 1974 par l'italien Alberto De Martino. Certains pourront lui reprocher de trop copier l'Exorciste. Perso, ça ne m'a pas du tout dérangé. Je trouve qu'il va encore plus loin que ce dernier dans le délire et se permet même quelques scènes osées (Cf La fameuse scène avec le bouc). Malgré son petit budget et quelques effets spéciaux un brin dépassés, l'Antéchrist s'en sort très bien. Les acteurs sont convaincants avec mention spéciale pour Carla Gravina, géniale en femme possédée. L'ambiance est pesante et malsaine. La musique d'Ennio Morricone est parfaite et colle bien à l'ensemble. Un film méconnu à découvrir d'urgence et qui ravira sans problème les fans d'exploitation italienne et les "bisseux".

Suite au succès critique et public de l'Exorciste en 1973, une série de films "de possession" voit le jour, majoritairement issus du cinéma italien. Les sous-Exorciste sont nombreux dans les années 1970 et l'Antéchrist n'échappe hélas pas à la règle.
Le réalisateur ne se cache pas d'avoir été influencé par le film de Friedkin ni de son intention de vouloir surfer sur son succès. Il va jusqu'à plagier de nombreuses éléments (vomi verdâtre, ouverture avec titre en rouge, apparition du prêtre dans l'ombre, lévitation, la profanation d'église). Le film ne brille pas non plus par ses effets spéciaux qui ont mal vieillis. Mais le pire dans tout ça est que les auteurs de l'Antéchrist sont passé totalement à côté de ce qui faisait de l'Exorciste un film littéralement terrifiant. Ils n'ont pas réussi à retrouver la subtilité, le traitement intelligent et réaliste de la peur et le double fond qu'avait l'Exorciste.
Mais pourtant, malgré ses défauts, l'Antéchrist arrive à se défendre et à être intéressant. Bien qu'il plagie le film de Friedkin, il s'en démarque en même temps sur certains aspects. Par exemple, la famille de la possédée n'est ainsi plus une famille américaine lambda, mais une famille issue de la noblesse. La possédée n'est plus une fillette, mais une jeune femme adulte paralysée, développant des relations ambiguës avec son père et son frère. Surtout, le film apporte un double enjeu : délivrer la possédée mais aussi empêcher la naissance de l'Antéchrist (d'où le titre du film) que compte engendrer le Diable. Le scénario est donc relativement bien écrit et la mise en scène, quoique daté, possède des fulgurances. Certaines scènes sont esthétiquement réussies comme la scène du Sabbat satanique. Au casting, on retrouve le grand Mel Ferrer (Guerre et Paix, Scaramouche), mais également Alida Valli (Suspiria), Anita Strindberg (Le Venin de la Peur).
Donc pour résumer, l'Antéchrist est un sous-Exorciste, mais un sous-Exorciste appréciable et sans doute le meilleur. Il y a du plagiat, mais également de l'originalité. Bien que souffrant de la comparaison avec son modèle, il réunit suffisamment de qualités pour échapper à cette réputation imméritée d'ignoble nanar post-L'Exorciste. Un film imparfait, mais intéressant, à découvrir, surtout pour les amateurs du cinéma bis italien.

Un tel titre laissait espérer beaucoup mieux... surtout que le folklore habituel -si l'on peut dire- a été réduit ici à un simple exorcisme, la procédure standard en pareil cas, en pareille manifestation du Malin cela va de soi même si on se retrouve réduit ici au minimum syndical !

En tant qu'antéchristerie, on reste donc très nettement sur sa faim (voir du côté des Damien pour cela) et en tant qu'exorcisme, on a vu mieux ailleurs ! petit budget et manque de talent obligent, les effets font pitié et la mise en scène ne parvient pas à s'extirper de l'épouvantable nanardise dans laquelle ce film s'enlise, quoi qu'il fasse.

Mel Ferrer prend l'air contrit et semble totalement dépassé... heureusement la belle Carla aux yeux verts (pas notre Carla importée aphone momifiée, non, non) la vraie Carla se contorsionne, bave et crache, s'interroge et se repent, tantôt innocente, tantôt sorcière fornicatrice... elle ne sauve pas le film mais le rend presque regardable. Brava Carla !

Conventionnel, dans le sillage de l'exorciste. Une oeuvre mineure mais intéressante par son désir de surenchère.